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Quels concurrents de l'IMSA seront aux 24 Heures du Mans ?

IMSA
WEC
24 Heures du Mans
14 nov. 2021 • 12:00
par
Didier Laurent
Le championnat du monde d'Endurance FIA WEC et son alter-ego américain adopteront dès 2023 un règlement technique identique. Mais qui de ses acteurs réguliers traverseront l'Atlantique au mois de juin ?

En 2023, une seule et même voiture pourra prétendre à la victoire au général en FIA WEC et en IMSA, que ce soit aux 24 Heures de Daytona, aux 12 Heures de Sebring, aux 24 Heures du Mans ou encore à Petit Le Mans. Une aubaine pour les constructeurs qui, avec la même voiture, pourront participer à deux championnats de renom sans multiplier les frais de conception, d'où un ratio investissement/retombées média plus intéressant. Mais le feront-ils tous ? Certainement pas. Et ce pour des raisons d’intérêts commerciaux, qui peuvent varier d'un constructeur à l'autre.

 

Bien malin sera celui qui connait l'identité de tous les concurrents qui seront au départ du double tour d'horloge sarthois en 2023, pour l'édition du centenaire. « La seule façon d’être sûr d’être au Mans, c’est de s'engager en WEC » répète à l’envie Pierre Fillon, le président de l'ACO. Toyota, Peugeot, Ferrari, Audi et Porsche, seront de ceux-là. Mais quid de ceux qui ne seront engagés qu’en IMSA avec un châssis LMDh ? Les demandes risquent d’être nombreuses, d’autant que Porsche, Audi et les autres entendent vendre des voitures (toutes éligibles au Mans) à des écuries privées pour rentabiliser leur investissement. L’ACO va donc devoir gérer ses engagés, et les concurrents de l’IMSA prêts à traverser l’Atlantique, qu’ils soient « usine » ou privés. Et, certainement, devoir statuer sur le nombre maximum de voitures (deux ou trois) pour tous les constructeurs.

 

Cadillac, qui visait ce week-end à Petit Le Mans un troisième titre Constructeurs en IMSA et une quatrième victoire consécutive sur la manche géorgienne, a fait savoir fin août son intention de s'aligner en Championnat du monde d'Endurance en 2023 avec le Chip Ganassi Racing. La marque chère à General Motors fera donc son retour dans la Sarthe après 20 ans d'absence et la fin de la décevante épopée des Northstar. Acura, la branche américaine de Honda - qui pouvait également décrocher ce week-end son troisième sacre de rang en IMSA - n'a en revanche confirmé pour le moment qu'une présence outre-Atlantique. « Notre but premier c'est Acura et l'IMSA, affirme David Salters, président de Honda Performance Development, branche américaine de Honda Motorsport. Si nous avons l'opportunité d'aller aux 24 Heures du Mans, nous la saisirons. Il nous faut juste trouver la bonne façon de le faire. HPD est déjà allé au Mans par le passé, et ce ne serait donc pas une première. Mais Le Mans, c'est Le Mans. C'est l'un des plus grands événements sportifs de la planète. » La porte n'est donc pas fermée, mais Le Mans ne sera pas une priorité pour cette marque exclusivement présente au pays de l'Oncle Sam. Tout dépendra également de ses équipes-partenaires (Wayne Taylor Racing et Meyer Shank Racing, qui n'ont pas caché leur désir de faire le déplacement) et de Honda, au niveau de la direction japonaise de la marque.

 

Des retombées inédites

 

D’un autre côté, pourquoi se passer des immenses retombées médiatiques que génèrent une présence en terre sarthoise ? Si Corvette fait la démarche depuis 20 ans, c'est bien que Le Mans offre une caisse de résonance médiatique intéressante, y compris pour des marques qui ne sont pas officiellement importées sur certains marchés. Finalement, si aucune équipe ne décide d'engager une Acura en WEC, il faudra compter sur la bienveillance du comité de sélection.  Même chose pour BMW, qui n'a jamais évoqué sa venue en mondial mais a bien confirmé sa présence en IMSA à compter de 2023 en association avec le Rahal Letterman Lanigan Racing, qui finance une partie de la campagne et promeut brillamment la marque. Les chances de voir la firme à l'hélice dans la Sarthe en 2023 sont minces au moment où nous écrivons ces lignes, mais rien n’est impossible pour la suite. Un choix tout de même curieux tant elle a réclamé à cor et à cri cette plateforme commune.

 

Du WEC à l’IMSA, possible aussi ?

 

Et dans le sens contraire, qu'en sera-t-il ? Des concurrents engagés en WEC s'aligneront-ils en IMSA ? Porsche – qui a lié sa destinée à Penske, la plus mythique des écuries US – et Cadillac seront présents dans les deux séries, vraisemblablement rejoints par Ferrari, mais peut-être pas avant 2024. De son côté, Audi nourrit cette même ambition, mais cherche encore une écurie d'exploitation de premier plan à laquelle s'associer. Toyota a pour sa part, clairement affirmé n'étudier qu'un possible engagement sur les courses longues (Daytona, Sebring, Petit Le Mans). Alpine, qui n'arrivera qu'en 2024, n'a pas caché son envie de confier l'une des futures LMDh à une équipe américaine, le A fléché cherchant à se développer à l'international. En revanche Peugeot n'a aucun intérêt commercial à s'aligner en IMSA, pour la simple et bonne raison que la firme sochalienne n'est pas présente sur le marché américain. En revanche, le patron de Stellantis Motorsport Jean-Marc Finot a récemment affirmé : « si nous courrons aux Etats-Unis, alors cela doit se faire avec une marque que nous vendons en Amérique ». Point de Peugeot donc, mais pourquoi pas Chrysler, Fiat, Lancia, Alfa Romeo ou Maserati, avec une extrapolation de la 9X8 ? Nous n'en sommes pas là, mais la possibilité existe.

 

Michelin : le dénominateur commun

 

Toutes ces voitures, quel que soit le côté de l’Atlantique où elles roulent, auront néanmoins un dénominateur commun : le manufacturier de pneumatiques Michelin. Comme les constructeurs, Bibendum a compris l'intérêt d'occuper le devant de la scène médiatique en Endurance, et officiera en tant que fournisseur de pneumatiques unique de la nouvelle catégorie-reine de l'Endurance, et ce des deux côtés de l'Atlantique. Quelle que soit la catégorie en IMSA, et en Hypercar en WEC, les concurrents bénéficieront tous de voitures montées de pneus Michelin. En GTE Pro et GTE Am, la compétition est ouverte aux autres manufacturiers, mais tous les engagés (Ferrari, Porsche, Aston Martin) roulent aujourd’hui en Michelin. Entre son contrat avec l’IMSA, championnat dont il est par ailleurs sponsor principal, et le WEC, Michelin tient une plateforme marketing inédite, alors que l’Endurance Mondiale va être médiatisée comme jamais elle l'a jamais été par le passé.

 

 

Commentaires (5)

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PierreBid

14 nov. 2021 • 12:06

En tous cas ..ce qui est certain c'est que le Wec , l'Imsa et les 24h du Mans feront le plein de concurrent..on ne va pas cracher dessus...

Guillaume

14 nov. 2021 • 20:41

Oh que oui ! Nous sommes nombreux à se dire vivement !! ?

Jean-Louis ISNARD

15 nov. 2021 • 13:03

Quoi qu'il en soit, vivement 2023. Les américains frileux se verront toujours reprochés de ne pas être présents au Mans. A un moment ou un autre, ils seront obligés de s'aligner. C'est une histoire de prestige mondial (et aussi de retombées médiatiques et commerciales). Ford, en 66 l'avait bien compris.

Surgères

17 nov. 2021 • 18:01

Vivement les 24 Heures de Daytona 2023, début d'une nouvelle ère !

Cabrelbeuk

18 nov. 2021 • 11:53

2023 et 2024 seront probablement parmis les meilleurs editions du Mans. Vraiment hate.