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La logistique Porsche GTE bien différente de l'époque LMP1

WEC
4 nov. 2021 • 12:00
par
lmercier
Il fut un temps où Porsche faisait rouler des 919 Hybrid en WEC. Il y a 7 ans, le championnat se rendait déjà à Sakhir au milieu d'un calendrier très mondial : Moyen-Orient, Etats-Unis, Japon, Chine, Brésil. A cette époque, la logistique était bien différente de ce qu'elle est maintenant en GTE.

On l'a vu récemment, Porsche GT Team a mis en place une logistique spéciale pour les deux derniers rendez-vous WEC (lien). Avec le programme GTE, on est tout de même assez loin de ce qui se faisait il y a 7 ans avec la 919 Hybrid LMP1 et ses 35 tonnes de fret aérien. Retour sur une pratique bien plus contraignante. 

 

Chez Porsche Team, le fret était composé de 12 unités de 304 par 230 centimètres. A pleine charge, le poids ne doit pas dépasser 3000 kg sous peine de revoir le prix du transport à la hausse. Le constructeur allemand faisait le choix de 12 unités assez tôt dans la saison avec plusieurs milliers de références embarquées.

Le fret aérien était transporté par un Boeing 747 affrété par DHL, partenaire du championnat, et partagé par d’autres équipes. L’avion décollait le 11 septembre 2014 depuis Francfort vers Austin, puis Tokyo, Shanghai, Manama et Sao Paulo. Dix containers de formes différentes étaient achetés pour un meilleur espace de transport. Six d’entre eux, appelés Q7, plus légers de 120 kg par rapport à ceux présents en Formule 1. De plus, ils pouvaient être chargés sans filet autour, ce qui économisait encore 1,3 centimètres de hauteur. Outre les dix containers légers, les deux unités restantes servaient à accueillir les grandes pièces, comme le châssis de rechange ou les centaines de jantes.

Chacune des 12 unités comprenait une plaque unique et chaque composant est emballé à l’intérieur avec son propre QR code. Toute cette organisation minutieuse permettait aux services douaniers de savoir ce qui était transporté. Les numéros de série des 120 radios devaient être détaillés pour éviter les éventuels problèmes. Porsche mettait beaucoup d’efforts dans la documentation afin d’être retardé le moins possible. Tout ce qui était importé devait ensuite être exporté. Les containers étaient radiographiés et les agents des douanes pouvaient tout déballer pour contrôler.

Quant aux deux Porsche 919 Hybrid, elles ne tenaient pas dans les containers, si bien qu’elles devaient être solidement sanglées. Tous les liquides étaient soigneusement ôtés, les parties fragiles comme les rétroviseurs, les ailes avant et arrière, emballés. Entre deux courses, les moteurs 4 cylindres 2 litres revenaient à Weissach pour une reconstruction.

Les matières dangereuses étaient transportées séparément, notamment les adhésifs, résines et bombes aérosols. Une précaution toute particulière était apportée aux batteries lithium-ion pour le système hybride. Ces batteries exigeaient une permission de l’administration fédérale des différents pays visités. Les matières dangereuses étaient stockées durant 48 heures dans une chambre sécurisée avant et après chaque vol. Le carburant était livré par Shell et ExxonMobil, tous deux partenaires de Porsche. Quant aux pneumatiques, ils étaient expédiés directement par Michelin.

Porsche Team envoyait également du matériel par la mer, ce qui revenait cher, mais beaucoup plus lent. Le matériel livré en août ne revenait qu’en janvier. En raison des longues distances, il trois ensembles de fret maritime circulaient en haute mer.

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