Bahrain : au coeur de la logistique Porsche...
Il reste deux courses WEC sur Bahrain International Circuit avant de clôturer la 10e saison du championnat. Bahrain marque la première épreuve double de l’histoire du championnat. Avant la manche de 6h de ce week-end, Porsche accuse un retard de 16 points au championnat Constructeurs. Du côté des pilotes, Kevin Estre et Neel Jani occupent le deuxième rang à 12 longueurs de la tête. Gianmaria Bruni et Richard Lietz sont à 49 points des leaders. Fred Mako et Michael Christensen seront en renfort lors de la finale d’un format de 8 heures.
Chez Porsche, les deux derniers rendez-vous sont préparés depuis bien longtemps. Cinq containers d’une douzaine de mètres de long chacun ont été expédiés le 6 septembre depuis Anvers vers Bahrain. Les deux containers, préparés chez Manthey, comprennent tout le matériel nécessaire, les deux Porsche 911 RSR ainsi que les deux voitures de sécurité du championnat entretenues en Allemagne.

« D’un point de vue logistique, des courses consécutives sur le golfe Persique sont beaucoup plus faciles qu’une course à Fuji et une autre à Bahrain », a déclaré Bernhard Demmer, team manager de l’équipe Porsche officielle. « A Bahrain, tout est traité comme une ‘importation temporaire’ : le matériel n’est importé que pour une courte période, puis le même matériel est à nouveau exporté. C’est nettement plus facile à organiser. »
Le calendrier initial demandait d’enchaîner le Japon et Bahrain ce qui aurait demandé plus de réflexion, comme le précise le team manager : « Au Japon, le fret entre dans le pays par le biais du carnet ATA qui requiert entre autres une garantie de la Chambre de l’Industrie et du Commerce, ainsi que nombreux cachets. Pour résumer, c’est un effort nettement plus important. En raison du calendrier serré, nous aurions également dû transporter nos voitures et notre équipement à Fuji par fret aérien. Cela aurait été sept à dix fois plus cher que de les expédier par voie maritime. »

Avec deux courses sur le même circuit, tout est plus facile. Porsche GT Team économise de l’argent mais aussi de la main d’œuvre dans certains domaines. L’équipement des stands n’a pas besoin d’être monté et démonté entre les deux courses. Il n’est donc pas nécessaire de charger et décharger plusieurs fois le matériel.
« La première course se termine le samedi soir, suivie de quatre jours pendant lesquels les voitures doivent être entretenues », explique Alexander Stehlig, responsable des opérations du WEC. « C’est notre tâche, dans la gestion de l’équipe, de donner à chacun la liberté de prendre un jour de congé. Lors d’un événement à deux rendez-vous, nous devons bien répartir nos effectifs. »

En fonction de la course de 6 heures, les deux 911 RSR seront révisées dimanche et lundi matin. L’équipe disposera alors d’environ 24 heures de temps libre. Toute l’équipe restera donc sur place entre les deux courses, comme le souligne Bernhard Demmer : « Une chose est importante et elle est souvent négligée : si vous prenez l’avion pour rentrer chez vous entre deux courses, comme entre Fuji et Bahrain par exemple, c’est comme si vous appuyiez sur un bouton de réinitialisation. Automatiquement, l’équipage serait entièrement concentré sur chacun des week-ends de course. Nous devons obtenir le même effet lors de cet événement consécutif, même s’il semble être un seul et même événement. Nous devons tous répartir notre concentration et notre énergie de manière optimale, car ces deux dernières courses ne concernent rien de moins que le championnat. »

Avec deux meetings très rapprochés, tout est condensé. « Je constate que les ingénieurs sont particulièrement sollicités dans cette situation », constate Stehlig. « Ils doivent suivre, analyser et tout préparer en quatre jours, alors qu’ils auraient autrement deux ou trois semaines pour le faire. Il n’y a aucun moyen de s’entraîner pour cela. Nous disputions six courses WEC chaque saison, contrairement, par exemple, à la NASCAR, où 36 courses se déroulent quasiment un week-end après l’autre. Les équipages sont nettement plus habitués aux analyses compactes et à la préparation des courses. Même si nous gagnons la première course, les pilotes et les ingénieurs trouveront toujours des choses que nous devons optimiser. J’ai moi-même été ingénieur de course pendant longtemps. Je sais que nous aimons calculer jusqu’à la deuxième décimale, même si la première suffirait. C’est notre façon de travailler et c’est une bonne chose. Dans ce domaine aussi, nous devons gérer efficacement notre charge de travail. Ainsi, un ingénieur doit également s’accorder trois heures de temps d’arrêt. »
Tout est pensé sur place, y compris le service de blanchisserie avec la présence d’une machine à laver et d’un sèche-linge au sein de l’équipe.
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