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Nigel Bailly : "Il ne faut pas que les équipes aient peur"

GT World Challenge Europe
26 oct. 2021 • 12:00
par
lmercier
Le monde de l'Endurance a fait plus ample connaissance avec Nigel Bailly lors des dernières 24H du Mans. Le Belge faisait partie de l'équipage LMP2 engagé par La Filière SRT41. Des personnes à mobilité réduite (PMR) ont prouvé qu'elles pouvaient participer à la plus grande course d'endurance au monde sans avoir à rougir des personnes valides. La question est maintenant de savoir comment rebondir en 2022. Nigel Bailly sait ce qu'il veut mais faut-il encore qu'on lui en donne l'occasion.

Paraplégique depuis un accident de motocross à l'âge de 14 ans, Nigel Bailly a su rebondir et poursuivre dans la voie du sport sur quatre roues. En cette fin d'année 2021, il peut se targuer d'avoir été le 105e pilote belge au départ des 24H du Mans. Pour le Carolo, l'objectif est aussi de faire passer un message positif au monde entier en montrant que piloter à haut niveau est possible. Pour cela, il faut qu'une équipe lui fasse confiance. C'est maintenant en GT que le trentenaire espère rebondir. Même en amenant un budget, la tâche s'avère compliquée...

Vous avez encore en tête les 24H du Mans ? 

 

"Cette expérience de disputer les 24H du Mans en LMP2 était vraiment géniale. Le programme monté par Fred (Sausset) est allé à son terme et je suis ravi d'en avoir fait partie. Sans les contacts privilégiés de Fred, nous n'aurions jamais pu faire tout cela." 

 

La suite passera par du GT ? 

 

"Ce qui est déroutant et compliqué, c'est que même en amenant du budget, ce n'est pas simple. Il y a encore cette peur du handicap. Malgré un très bon Le Mans, les choses avancent difficilement. J'aimerais me diriger vers la catégorie GT3. Tu expliques ce que tu recherches à une équipe et elle te dit qu'elle reviendra vers moi. A un valide, je pense que l'on dirait oui tout de suite."

La peur d'adapter le véhicule ?

 

"Il n'y a rien de compliqué à adapter une GT3 sachant qu'il n'y a déjà plus d'embrayage. Il faut juste un frein et un accélérateur au volant. Rouler avec des valides dans la même GT est possible. Alex Zanardi en est le parfait exemple."

 

Tout le monde sait que la catégorie GT3 est très compétitive. Peut-être y-a-t-il la peur du temps passé à changer de pilote ?

 

"On a vu dans certains championnats qu'il était possible de mettre en place un crédit temps. Au Mans, sans le temps perdu dans les stands et les aléas, on terminait dans le top 20, ce qui n'est pas rien. Changer de pilote dans une GT est plus facile. En GT, je sors en 5,5 secondes. Il faut juste un peu plus de temps pour s'insérer. J'ai conscience qu'il y aura toujours un écart avec les pilotes de devant et que je ne suis pas professionnel payé par un constructeur."

 

Pourquoi le GT3 ? 

 

"Cette catégorie m'attire. Les courses sont magnifiques et rouler en GT World Challenge Europe permet de participer aux 24H de Spa. Le championnat 24H Series est aussi intéressant. Personnellement, je suis plus endurance que sprint. Les voitures sont belles, les performances incroyables. Pour une personne à mobilité réduite, le GT est idéal car on sent bien mieux la voiture."

 

Avec le temps, les choses évoluent dans le bon sens en faveur dles personnes à mobilité réduite ? 

 

"Il faudrait prévoir un kit adaptable sur une voiture. Cela favoriserait l'accès à la compétition. Si on veut aider, cela doit aussi passer par la FIA. Le but est d'évoluer pour rouler au sein du classement sans être dans une catégorie spécifique."

Vous avez déjà roulé en GT3 ? 

 

"J'ai roulé sur une Porsche 911 GT3 Cup MR qui se rapproche d'une GT3. J'ai pris énormément de plaisir dans cette auto. Je le rappelle, il ne faut pas que les équipes aient peur." 

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