Charly Bourachot (CMR) : "Aller au Mans avec Bentley fait envie"

Alors que CMR faisait rouler plusieurs autos au Tour Auto, la structure de Charly et Sabine Bourachot était à pied d'oeuvre au Nürburgring en GT World Challenge Europe avec Bentley, mais aussi en GT4 European Series avec Alpine et Toyota. Vu la quarantaine de meetings passés sur les circuits sur l'année, la famille Bourachot devrait avoir un gros dégrèvement d'impôts. Chez CMR, on fait tout cela pour gagner sa vie, mais aussi par passion.

Quand tout le monde a tourné le dos à Bentley en GT3, Charly Bourachot a relevé le défi. Quand il a fallu développer l'Alpine A110 GT4, ce même Charly Bourachot était encore là. Quand il a fallu prendre la décision de faire confiance à la débutante Toyota GR Supra GT4, Charly était encore dans la boucle. Entre le moderne et l'historique, les projets ne manquent pas chez CMR. 

2021 est plus facile à gérer que 2020 ? 

"Finalement, l'année 2021 est assez compliquée car en 2020 tout était lancé. Là, nous sommes sur la sortie du COVID-19. Nous allons réussir à boucler la saison en cours avant de penser rapidement en 2022 avec pas mal de bonnes pistes pour l'avenir. 2021 reste positif. Si on m'avait dit en mars qu'on discuterait pour des programmes officiels, j'aurais signé de suite. Il y a de belles perspectives." 

2022 s'annonce comme un copier-coller de 2021 ?

"Nous discutons avec les différents constructeurs (Alpine, Bentley, Toyota, ndlr). Suivant ce qu'il en ressortira, on connaîtra la physionomie des championnats GT3 et GT4. J'espère aussi que nous serons en mesure de participer aux 9 Heures de Kyalami début décembre avec la Bentley. Avoir un pilote sud-africain (Stuart White, ndlr) dans la famille CMR fait envie. Aller à Kyalami serait une belle fin de saison." 

Vous avez toujours un tas d'idées en tête. CMR va faire dans la stabilité en 2022 ? 

"Nous arrêtons le Trophée Andros pour nous concentrer sur nos activités actuelles et le développement de l'historique qui va prendre une grosse dimension chez CMR. L'idée est d'avoir une partie historique aussi forte que le moderne."

Justement, une magnifique Bentley Speed 8 trônait dans le box CMR au Nürburgring. Les GT3 arriveront au Mans en 2024. Aller au Mans avec Bentley en GT3 doit vous trotter dans la tête...

"Cette Bentley Speed 8 va rouler sur différents meetings historiques en 2022. Avoir cette auto renforce la synergie avec la marque. Bien entendu, aller au Mans en Bentley Continental GT3 fait envie. Je pense que les GT3 iront au Mans dans les versions que l'on connaît actuellement."

L'envie de poursuivre avec Bentley est toujours bien présente ?

"L'envie est clairement là car il y a une vraie passion entre nous. Je m'entends très bien avec M-Sport et l'histoire est belle. Le support de Bentley est très bon sachant que nous sommes la seule équipe présente en Endurance et en Sprint. Cette Continental GT3 mériterait une version Evo car il y a pas mal de petites choses à améliorer sans que cela coûte trop cher. Le gros regret de l'année reste les 24 Heures de Spa surtout après le passage en Superpole."

On doit vous dire que la Bentley est avantagée par la BOP ? 

"On ne peut pas dire cela. Il est vrai qu'à Spa la Bentley se comporte très bien dans le secteur 1. En GT3, ce n'est pas l'argent qui fait gagner. Les équipes font le boulot. En GT3 et GT4, nous passons moins de trains de pneus que la concurrence mais ce n'est pas pour autant que nous ne sommes pas dans le coup en qualif'." 

On sent que les équipes GT3 sont de plus en plus affutées...

"Le niveau en GT3/GT4 est incroyable, les équipes font peu d'erreurs. Il suffit de voir ce qu'a fait WRT au Mans cette année en découvrant la course et la catégorie. Le travail paie. C'est un très bon message envoyé aux constructeurs pour le LMDh."