Team WRT s'impose pour 727 millièmes !

Dire que la catégorie LMP2 a été une hécatombe n'est pas vrai. On peut juste dire que plusieurs favoris se sont pris les pieds dans le tapis et pas des moindres. Team WRT débute au Mans ni plus ni moins que par une victoire en LMP2. Que dire de plus ? A deux minutes près, WRT s'offrait même un doublé. 

En arrivant au Mans, Team WRT ne savait pas trop à quoi s'attendre en dépit d'une colossale expérience des courses d'endurance en GT3. L'écurie belge de Vincent Vosse et Yves Weerts collectionne les victoires aux quatre coins du monde  en GT3 mais de là à gagner Le Mans dès la première tentative, la musique n'est pas la même. 

Team WRT a mis une petite fessée aux autres équipes LMP2 qui sont là depuis bien plus longtemps même si la #41 a finalement abandonné dans le dernier tour. Vous pourriez nous dire que les deux équipages étaient relevés mais ce serait oublier la concurrence qui avait aussi de sérieux atouts dans son jeu. Thierry Tassin et Pierre Dieudonné, "L'Arme Fatale" de WRT, ont mis en place une stratégie sans la moindre fausse note. Le dimanche matin a été favorable aux Oreca 07/WRT. Restait à savoir laquelle des deux allait l'emporter. La #41 de Louis Delétraz, Yifei Ye et Robert Kubica a d'abord pris l'avantage en début de matinée avant de céder le leadership à la voiture soeur de Robin Frijns, Charles Milesi et Ferdinand Habsburg. A 1h30 du damier, la #41 a repris les commandes face à la #31. Pas de consigne chez WRT pour la victoire. Il fallait juste que les pilotes soient responsables en piste, ce qui a été le cas. Les Belges ont marqué les esprits en LMP2 avant un possible passage en LMDh. 

A deux minutes du damier, Vincent Vosse a vu les cheveux qu'il n'a plus s'hérisser sur la tête. La #41, qui filait vers la victoire, s'est arrêtée subitement sur la piste dans le dernier tour. De quoi revivre l'épisode Toyota 2016. C'est donc Robin Frijns, Charles Milesi et Ferdinand Habsburg qui l'emportent sur le fil pour 727 millièmes face à l'Oreca 07/Jota de Tom Blomqvist. Le Britannique a cravaché mais cela n'aura pas suffi. En fin de course, Robin Frijns a connu un contact avec une Porsche, d'où une baisse de rythme avec un auto qui ne répondait pas comme il le fallait.

Les deux pénalités ont fait perdre des plumes au trio Blomqvist/Gelael/Vandoorne : drive through pour avoir coupé la ligne blanche à l'entrée de la voie des stands, stop and go de 90 secondes pour avoir rejoint le mauvais safety-car. Pour la #38, une sortie à la chicane Dunlop d'Anthony Davidson a douché l'équipe britannique dès le début de soirée. Il n'a pas été possible de faire mieux qu'une 9e place finale pour cette auto.

Sur le podium LMP2 en 2020 et vainqueur du dernier rendez-vous ELMS, Panis Racing termine à nouveau sur le podium un an plus tard. Stevens/Allen/Canal ont souvent pointé à l'avant mais c'est une 3e place qui récompense le trio. Will Stevens aura aussi la satisfaction d'avoir le plus tour le plus rapide en course (LMP2) : 3:31.096.

Avec trois Oreca 07 parfaitement préparées, United Autosports faisait sans aucun doute partie des favoris du LMP2. Le team anglo-américain est pourtant passé à côté de l'édition 2021. C'est d'abord Manuel Maldonado qui a tapé Paul Di Resta à la Dunlop samedi soir. La #23 de Maldonado/Jamin/Aberdein est restée sur place. La #22 de Albuquerque/Hanson/Scherer a perdu plus d'une heure et demie pour un souci de batterie (18e en LMP2). La mieux classée des trois a donc été la #23 de Lynn/Di Resta et du très rapide Wayne Boyd, 4e sous le damier.

Inter Europol Compétition n'a pas fait de bruit sur cette édition 2021 mais les Polonais sont rentrés dans le top 5 devant IDEC Sport. L'équipe française a connu une semaine très agitée suite au forfait de la #17 et quelques figures de la #48 en début de course. 

Du côté de G-Drive Racing, on espérait enfin retrouver le podium, mais il faudra se contenter de la 7e place pour Rusinov/de Vries/Colapinto. Le jeune argentin a été pris dans une collision avec la LMP2 des filles. La #25 a été bien plus sérieusement touchée avec une grosse sortie de Rui Andrade durant la nuit. 

Duqueine Team a perdu des plumes en début de course pour remonter jusqu'à la 9e place finale. 

Du côté du LMP2 Pro-Am, DragonSpeed a pris l'ascendant dimanche midi. Juan Pablo Montoya, Henrik Hedman et Ben Hanley ont fait tomber Realteam Racing (Nato/Garcia/Duval) qui a dominé une bonne partie de la course pour terminer à la 3e place derrière Racing Team Nederland (van Eerd/van der Garde/van Uitert). TDS Racing place donc ses deux LMP2 sur le podium. High Class Racing #49 et SO24-DIROB by Graff suivent au classement. 

L'unique Ligier JS P217 (Racing Team India Eurasia) a vu le damier au 17e rang LMP2 derrière l'Oreca 07/ARC Bratislava et devant l'Oreca 07/High Class Racing #20 qui n'a pas été épargnée par les soucis.

L'Oreca 01/Richard Mille Racing a abandonné sur sortie de piste et Risi Competizione sur une casse moteur dimanche matin. Un souci technique a causé l'abandon de l'Oreca 07/PR1 Motorsports. 

On ne peut pas parler de LMP2 sans mettre de côté l'Oreca 07/Association SRT41 montée par Frédéric Sausset dans le cadre de l'Innovative Car. L'objectif de Matthieu Lahaye, Takuma Aoki et Nigel Bailly était de rallier l'arrivée. Mission accomplie pour le trio de la #84 qui comprenait deux pilotes atteints d'un handicap. Après 2016 en tant que pilote, Frédéric Sausset voit maintenant le damier en tant que patron d'équipe avec le soutien de Graff. C'est 100% d'arrivée pour le Garage 56 devenu Innovative Car dans le camp de Frédéric Sausset. La #84 a terminé à la 32e place. Une belle prestation quand on sait que la voiture devait être rentrée dans son stand lors de chaque arrêt pour changer de pilote. C'était à chaque fois près de 4 minutes perdues. 

Le classement de la course est ici