Auto

Frédéric Sausset : "Je ne compte plus les embûches"

24 Heures du Mans
19 aoû. 2021 • 8:00
par
lmercier
Association SRT41 roule aux 24 Heures du Mans dans le cadre de la catégorie Innovative Car, soit hors classement. Frédéric Sausset retrouve donc le grand circuit du Mans, mais pas en tant que pilote.
SRT 41 LM

En 2016, Frédéric Sausset disputait les 24 Heures du Mans sur une Morgan LMP2 avec le succès que l'on connaît. Cinq ans plus tard, on le retrouve avec un autre casque sur la tête, celui de responsable du programme Association SRT41. 

 

La pandémie a bien failli tout faire capoter, mais son équipe est bien au départ des 24 Heures du Mans avec une Oreca 07 partagée par deux pilotes atteints d'un handicap, à savoir Nigel Bailly et Takuma Aoki. Matthieu Lahaye vient renforcer le tandem sur le programme qui prendra fin à l'issue des 24 Heures du Mans.

 

Une chose est déjà acquise, Frédéric Sausset n'a pas ménagé ses efforts pour mettre sur pied le projet. La cheville ouvrière d'Association SRT41 a répondu aux questions d'Endurance-Info. 

 

Enfin on y est ? 

 

"Je suis content d'être là. C'était tellement compliqué de mettre sur pied ce programme. Il y a eu plusieurs périodes où j'ai bien failli tout arrêter. Tout a été complexe et je ne compte plus les embûches tout au long de la mise en place."

 

Il a même fallu remanier l'équipage à la dernière minute...

 

"Malheureusement, François (Heriau) s'est blessé peu de temps avant la Journée Test. Matthieu (Lahaye) a donc été appelé pour compléter l'équipage. C'est un vrai confort d'avoir quelqu'un de la trempe de Matthieu. Il a toutes les compétences pour rouler avec l'expérience du Mans. Il a la sagesse et la gentillesse. La famille Lahaye est sensible à tout ce que je fais depuis 2014. Nous avons autre chose en commun que la course." 

SRT 41

Nigel et Takuma sont eux aussi prêts pour accomplir leur rêve ?

 

"J'ai demandé aux deux pilotes de tout faire pour rentrer dans les clous avec le respect de la règle des 110% en essais. Nous voulons faire les choses du mieux possible. En course, ils vont devoir trouver leur rythme avec le même objectif, celui de voir le damier. Il faut aborder cette course avec beaucoup d'humilité."

 

Avec une auto fermée, les arrêts seront plus longs qu'en 2016 du temps de la Morgan ?

 

"Il faudra de toute façon rentrer la voiture dans le stand pour changer de pilote. Le changement se fera plus vite qu'avec moi car le pédalier n'a pas besoin d'être changé. Les deux pilotes montent dans l'auto et c'est tout." 

 

Que va devenir l'équipe après Le Mans ?

 

"Il y a quatre mois, je pensais que tout serait fini après Le Mans. Aucune décision sur le futur ne sera prise avant fin octobre. Après Le Mans, je vais faire le vide total de sport auto puis il sera temps de préparer l'avenir. Si on refait quelque chose, les exigences seront revues à la hausse et ce sera en dehors du cadre Innovative Car. Il faudra réunir le budget avant le début du programme comme toute équipe. Si nous trouvons des gens sérieux, alors nous continuerons."

SRT41 LM

Avec vous au volant ? 

 

"En 2016, je n'ai profité de rien car la pression était trop importante. Pourquoi pas faire quelque chose en GT même si cela peut causer des soucis pour l'extraction. Et si on pouvait voir des prototypes ouverts équipés d'un halo. Aujourd'hui, il n'est pas possible d'extraire un pilote valide d'une LMP2 côté droit. Rouler au Mans en 2026 pour les 10 ans pourrait être sympa. La voiture actuelle coûte 15% plus cher compte tenu des aménagements spéciaux (lire ICI). Je me bats pour que tout soit à égalité."

 

Comment se passe la collaboration avec Graff ? 

 

"Pascal (Rauturier) a la même rigueur que moi. On veut tous les deux que les choses soient bien faites. Avec Pascal, on s'est vu fin 2019 et je lui ai présenté le projet. L'ACO imposait d'avoir une équipe qui avait déjà fait rouler une LMP2 au Mans. J'avais mis Graff en haut de la liste des équipes à contacter. Une semaine plus tard, j'ai reçu un devis détaillé et 8 heures plus tard, je le signais. Même avec le temps, il n'y a pas un euro d'écart. Pascal m'a apporté le confort dont j'avais besoin." 

 

On pourrait vous voir ailleurs qu'aux 24 Heures du Mans ? 

 

"Pourquoi pas si une opportunité se présente. Rouler au Mans Classic avec la Morgan serait vraiment sympa. J'ai aussi des contacts avec des pilotes américains atteints d'un handicap. Faire quelque chose aux 24 Heures de Daytona aurait fière allure, non ?" 

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