La FIA voit l'avenir du GT en mode électrique

On ne va pas se voiler face, les voitures électriques n’ont pas le cœur des puristes de l’automobile. C’est certainement encore plus compliqué pour les passionnés de sport automobile. On a vu l'arrivée du diesel puis de l’hybride et la prochaine étape sera l’électrique. Peut-on aller contre ? Oui en faisant un arrêt sur image ou en remontant le temps. Pour le reste, il faut vivre avec son temps. Le moteur à combustion vit ses dernières heures à l’échelle mondiale avec la mise en œuvre progressive de l’énergie durable qui doit révolutionner le sport automobile. La FIA a lancé il y a peu l’organisation d’un championnat GT électrique.

« La vision de la FIA est de faire du sport automobile un laboratoire pour la mobilité durable », a déclaré Jean Todt, président de la FIA. Xavier Mestelan Pinon, directeur technique de la FIA, est sur la même ligne : « Le rôle de la propulsion électrique dans l’industrie automobile ne cesse de croître. Comme nous voulons que le sport automobile soit pertinent pour l’industrie, de plus en plus de séries vont dans cette direction. »

Avec le championnat GT électrique labellisé FIA, l’objectif est d’apporter des innovations destinées à servir de plateforme aux constructeurs pour développer des technologies adaptées à leurs voitures de route. « Ce concept est durable, innovant et il ouvrira la voie à de nouvelles technologies de batterie et de charge rapide », souligne Jean Todt. « C’est une parfaite illustration de notre approche de la course à la route en termes de transfert de technologie, la rendant pertinente pour les constructeurs et les usagers de la route. »

Contrairement à la Formula E qui se produit sur des circuits temporaires, le GT électrique roulera sur des circuits permanents pour établir de nouvelles normes pour les véhicules électriques en termes de performance et d’autonomie, fonctionnant dans une fenêtre de performance similaire aux GT3 actuelles mais avec plus d’accélération. Cette nouvelle catégorie est basée sur l’implication directe du constructeur avec un règlement technique qui permet d’atteindre le bon équilibre entre les différents équipementiers qui exprimeront leur créativité et développeront une technologie de pointe tout en empêchant l’escalade des coûts.

La catégorie sera ouverte aussi bien aux spécialistes de la construction de véhicules électriques sans expérience de la compétition automobile ainsi qu’aux constructeurs déjà engagés en GT3. Ces derniers pourront utiliser l’architecture et certains éléments de conception de leurs voitures existantes pour les convertir en énergie électrique. Selon le modèle, le poids variera de 1490 à 1530 kg pour une puissance de 430 kW. Le seuil de poids sera supérieur à une GT3 pour limiter l’utilisation de matériaux coûteux.

Les constructeurs auront la liberté de choisir leurs propres groupes motopropulseurs composés de deux ou quatre moteurs électriques avec deux ou quatre roues motrices. Les voitures seront équipées d’un contrôle dynamique qui ajustera le couple de chaque roue indépendamment en fonction de la vitesse, de l’accélération et de l’angle de braquage. La catégorie permettra aux fabricants de créer leurs propres configurations de batteries sur mesure basées sur les cellules fournies par Saft. Contrairement à l’industrie qui utilise les batteries à des températures assez basses, celles qui seront dans les voitures doivent offrir la capacité de fonctionner à des températures très élevées, dépassant les 1000°C.

Pour suivre le championnat, il faudra se rapprocher de Discovery via Eurosport Events. Dès 2023, au moins six événements seront organisés en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Les Etats-Unis seront au menu de la saison 2.