Dis papa, tu m'achètes celle-là ?
Dans les années 80, se rendre au Mans était pour beaucoup une expédition même en habitant à environ deux heures de la préfecture de la Sarthe. A cette époque, la voiture était plutôt utilisée pour aller au travail, faire ses courses chez Rallye, le supermarché au damier, et partir en vacances une fois par an.
Quatre décennies plus tard, les choses ont bien évolué. Un coup de démarreur et c'est parti vers la Sarthe sans avoir besoin de préparer quoi que soit. La raison ? La bourse miniatures de Saint-Saturnin, petite commune située au nord du Mans qui accueille chaque mois de juin le Classic Welcome avant les 24 Heures du Mans. Avouez que vous comme moi avez une certaine attirance pour les miniatures, pas pour l'achat compulsif mais bien pour l'achat passion.

Pour cela, il a déjà fallu se sortir d'une soirée du samedi animée où j'ai tué le game sur le blind test musical très orienté années 80/90, perdu au pili pili et pris une déculottée au billard. Qu'importe mais quatre heures de sommeil plus tard, en route vers Saint-Saturnin sur la bourse organisée par l'ARPAC (Association Relations des Passionnés de l'Automobile et de la Compétition). Les passionnés étaient là de bon matin pour la 40e bourse.
Comme chaque année, les miniatures sont nombreuses et en toute logique les 24 Heures du Mans tiennent une part importante de la salle du Centre du Val-de-Vray. Entre les traditionnelles miniatures Spark et les kits montés, il y en a pour tous les goûts. Il faut fouiner sur les nombreuses tables afin de dénicher la perle rare ou la voiture qui manque à votre collection.

L'échelle 1/43 a le monopole mais pour moi ce sera du 1/87 avec trois nouvelles R5 Turbo, dont une aux couleurs de la police 🤷. J'y ai jouté une affiche Otis Rondeau même si le papier est de plus en plus rare à Saint-Saturnin et ailleurs.
Une chose m'a marqué sur cette vente. Durant la matinée, en regardant les personnes présentes, très peu de jeunes, voire même quasiment aucun. Je pense même être parmi les trois plus jeunes de la salle. Pourtant, la passion débute très tôt. Certes, ce type de bourse est plus destiné à des collectionneurs mais il ne faut pas croire que tous les enfants jouent à casser leurs miniatures. Je ne vais pas vous raconter ma vie qui n'intéresse personne mais juste une petite anecdote.

Gamin, j'ai très (trop) souvent saoulé mes parents pour avoir des miniatures. Un soir, mon père me ramène une R5 Turbo de marque Corgi au 1/36. A cette époque, mon père travaillait en concession Renault, et un VRP en jeux et jouets s'arrête à cause d'un souci sur sa voiture. Une fois sa voiture réparée, le gars repart mais avant il donne à mon père cette R5 Turbo dans sa boite. Un cadeau dont je me souviens comme si c'était hier. J'en ai pris soin et quatre décennies plus tard, elle est toujours dans un parfait état. Sur Internet, elle ne vaut même pas 10 euros mais elle a une grande valeur sentimentale. Je sais que vous aussi vous avez des anecdotes personnelles de ce type.
Quand on écoute les personnes présentes à Saint-Saturnin, il y a plusieurs profils. Il y a le fin collectionneur qui sait ce qu'il recherche, sa liste à la main. Plus loin, il y a celui qui achète uniquement les miniatures qui portent un numéro bien précis. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est son numéro porte-bonheur. Au détour d'une allée, vous avez celui qui a quasiment tout le plateau des 24H du Mans de son année de naissance et qui cherche le prototype manquant. Ceux qui achètent ne sont pas là pour faire du business et revendre, mais bien pour garder soigneusement leurs achats. N'allez pas leur parler de GP Explorer.

Pour ceux qui vendent, l'objectif est différent. Il y a bien entendu le business mais pas seulement. On y trouve aussi des personnes qui vendent car l'âge avançant, ils ne savent pas quoi faire de leur collection qui leur a demandé tant de temps à réunir. Les enfants ne sont pas intéressés et les petits-enfants non plus. Triste. Le gros point positif est qu'il reste heureusement des gamins passionnés qui vibrent quand ils reçoivent une miniature. Qui s'en plaindra ?
Commentaires (1)
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Giralda
19 oct. 2025 • 22:44
C’est une passion qui se transmet