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Bilan avant la rentrée de la Porsche Carrera Cup France avec Laurie Gautier

Porsche Carrera Cup France
2 sep. 2025 • 13:30
par
Laurent Mercier

Alors que la Porsche Carrera Cup France effectuera sa rentrée à la mi-septembre à Valencia, tout reste à faire dans les différents classements 2025, preuve d'un cru 2025 de qualité plus serré que jamais.

 

Laurie Gautier, responsable de la Porsche Carrera Cup France, s'est entretenue avec Endurance-Info sur la saison en cours mais aussi sur l'avenir avec l'arrivée de l'ABS dès 2026 et la nouvelle Cup en 2027. 

 

Quel regard portez-vous sur le cru 2025 de la Porsche Carrera Cup France ?

 

Le plateau 2025 s’est bien rajeuni avec une montée en puissance des pilotes dans la classe Pro. Les saisons passées, il y avait une sorte d’équité entre les Pro et les Gentlemen. N’oublions pas les cinq rookies. Il est vrai que la Porsche Carrera Cup France a pour vocation d’amener de jeunes talents le plus haut possible sans pour autant mettre de côté les pilotes Am qui font partie intégrante de la série depuis toujours.

Peut-être encore plus que les années passées, on voit des écarts très serrés...

 

Cette année, le championnat est plus serré que jamais. Il reste quatre courses et six pilotes sont groupés en moins de 40 points. Avant la reprise à Valencia, Marcus Amand compte 11 longueurs d’avance sur Paul Cauhaupé. En ayant manqué le meeting de Barcelone, Mathys Jaubert reste dans le coup, tout comme Marvin Klein et Louis Perrot. Les championnats Pro-Am et Am sont eux aussi disputés. Voir un championnat serré jusqu’au bout est très satisfaisant. Seul le classement Rookie est moins serré avec Chester Kieffer assez nettement en tête.

 

Pensez-vous qu'être un pilote gentleman dans ce type de championnat peut refroidir de nouveaux arrivants ?

 

Certes, le plateau de Gentlemen est moins fourni cette année et je n’arrive pas vraiment à l’expliquer sachant qu’ils ne se battent pas contre les Pro. Les classements sont bien distincts. C’est bien pour une équipe d’avoir du Pro et du Gentlemen car le pilote Pro tire vers le haut l'amateur. N’oublions pas aussi le développement des autres séries Porsche à l’image du Sprint Challenge. Des pilotes font le pas de passer ensuite en Porsche Carrera Cup France et Cyril Caillo en est le parfait exemple. Je comprends que le niveau en France peut faire peur mais tous les pilotes qui ont franchi le pas ont montré qu’ils avaient clairement le niveau.

L'arrivée de l'ABS en 2026 est une grande nouveauté. Le moment était venu d'opérer ce changement ? 

 

Cela fait maintenant quelques années que les équipes qui font rouler des pilotes Am nous ont demandé s’il était possible d’avoir l’ABS sur les Porsche 911 GT3 Cup. Sans faire de jeu de mots, l’absence de l’ABS peut freiner certains pilotes. Il y a eu des discussions pour dire que l’ABS pourrait être réservé aux gentlemen, mais nous n’avons pas fait ce choix afin de ne pas faire de disparité. Nous tenons aussi à ce que tout le monde soit sur le même pied d’égalité. Pour Porsche, l’équité est très importante.

 

Il faut aussi se caler sur la Porsche Supercup...

 

La Porsche Supercup va introduire l’ABS avec les débuts de la nouvelle auto en 2026. Trois championnats de Porsche Cup à travers le monde disposeront de la 911 GT3 Cup version 992 Gen2 en 2026 avant un déploiement complet en 2027. On se doit d’offrir les mêmes dispositions que la Supercup, d’où cette introduction de l’ABS dès la saison prochaine en France sur la version actuelle. Il faut savoir que la 911 GT3 Cup est vendue avec l’ABS, celui-ci étant désactivé. Quand une 911 GT3 Cup roule, par exemple, dans la série Creventic, l’ABS est fonctionnel, de même que le traction control.

Les retours sur l'arrivée de l'ABS en 2026 sont positifs ? 

 

Les équipes sont plutôt favorables à l’arrivée de l’ABS. L’objectif reste de préparer les pilotes au plus haut niveau et toutes les séries ont maintenant l’ABS. Autant les préparer en amont. On peut prendre l’exemple d’Enzo Joulié qui arrive du GT4 où les autos sont équipées de l’ABS. Il lui faudrait plus de roulage pour se familiariser à la Porsche sans ABS. Pour les équipes, c’est aussi un argument commercial de poids. A noter qu’il n’est pas prévu de faire cohabiter les deux versions en 2027.

 

Avec l'arrivée de la nouvelle Cup en 2027 en France, l'objectif est de séduire de nouvelles équipes ? 

 

Une demande est faite du nombre de voitures chez Porsche Motorsport afin de répondre aux besoins des clients. La Porsche Carrera Cup France vise toujours à accueillir de nouvelles équipes. GP Racing était avec nous à Misano lors du dernier rendez-vous et d’autres ont prévu d’être là en 2026. Une équipe comme ABM est une très belle carte de visite pour nous. Ils sont venus en mode découverte avant de gravir les échelons jusqu’à jouer le titre cette année. L’équipe a même un pilote capable de l’emporter dans chaque classe : Pro, Pro-Am, Am, Rookie.

Il est toujours prévu d'avoir quatre classes en 2026 ? 

 

Le même nombre de classes sera en place la saison prochaine. On ne veut pas créer de frustration et tout le monde y retrouve son compte.

 

Un autre point fort de votre série est le programme de détection des jeunes dont profite cette saison Karen Gaillard. Il sera à nouveau mis en place pour 2026 ? 

 

Le programme de détection va se poursuivre. L’année passée, nous avions 32 inscrits pour 8 pilotes sélectionnés à prendre part au programme. Le choix n’est pas simple car tous les profils sont intéressants. Nos anciens pilotes jouent le jeu en faisant la promotion. On a besoin de ce programme qui fait partie de la pyramide. Le Junior Programme national est une chose mais il y a aussi le Junior Programme international qui permet de signer un contrat de junior avec Porsche. Ce programme national offre la possibilité à des pilotes de venir voir ce qu’est l’environnement de la Porsche Carrera Cup France. Joran Leneutre en est le parfait exemple car même s’il n’a pas été sélectionné, il prend part au championnat. Le programme de détection de jeunes pilotes est très important car quand un jeune est estampillé Porsche sur son CV, c’est une valeur ajoutée. 

Vous savez comme nous que beaucoup se posent la question du pourquoi du comment d'un championnat français qui se rend plusieurs fois à l'étranger...

 

Le championnat forme les pilotes à aller au plus haut niveau et on se doit d’aller sur des circuits plutôt typés F1. De plus, nos clients souhaitent aller sur ce type de circuit. La série reste tout de même sur des circuits assez proches de la France.

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