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Patrick Pilet : « Aller en Porsche Carrera Cup France a été le meilleur choix de ma carrière »

Porsche Carrera Cup France
19 juil. 2025 • 10:00
par
Laurent Mercier, à Misano

Champion Porsche Carrera Cup France 2007 pour le compte du Graff Racing, Patrick Pilet a vu sa carrière décoller dans le giron Porsche dans la foulée de sa couronne. La Porsche Carrera Cup France lui a servi, comme à beaucoup d’autres, de tremplin. On le répète fréquemment, un pilote bon au volant d’une Cup arrivera à se dépatouiller de n’importe quelle GT.

 

Devenu au fil du temps parrain de la Porsche Carrera Cup France, Patrick Pilet dispense ses conseils sachant que pas mal de pilotes lui en ont emboîté le pas en décrochant un contrat de pilote officiel.

 

« Clairement, aller en Porsche Carrera Cup France a été le meilleur choix de ma carrière, a déclaré Patrick Pilet à Endurance-Info. « A l’époque, je roulais en monoplace dans la série World Series by Renault 3.5. J’étais aux portes de signer avec un constructeur car j’étais pilote Renault Driver Development mais cela n’est pas allé plus loin. A un moment, tout s’est arrêté après deux moitiés de saison en 3.5. Je n’avais pas les budgets pour continuer. »

 

Le salut du Gersois est venu de l’équipe Graff qui était jusque-là habitué à la monoplace. « J’ai reçu un appel de Jean-Philippe Grand qui souhaitait relever un nouveau challenge en Cup, explique-t-il. Je suivais déjà la Cup car je connaissais Jean-Philippe Belloc qui y avait roulé quelques années auparavant. De plus, j’avais vu tous ces pilotes sortir de la Cup avant d’aller plus haut. Pour moi, la Porsche Carrera Cup France était le meilleur moyen d’arriver à accéder à mon rêve, c’est-à-dire de devenir pilote professionnel et d’être payé pour rouler. Toutefois, je savais que le championnat était difficile. »

 

La saison 2007 voyait en découdre Fred Makowiecki, Morgan Moullin-Traffort, Renaud Derlot, Mike Parisy, Anthony Beltoise ou encore Julien Canal. « Il y avait beaucoup de pilotes très expérimentés, se souvient l’ancien pilote officiel Porsche. J’ai encore en souvenir mes premiers tours à Nogaro où je freinais 50 mètres trop tard et où je rentrais 40 km/h trop vite dans les virages. C’était compliqué pour moi mais je suis parvenu à m’adapter assez vite. L’équipe était nouvelle, ce qui ne rendait pas les choses faciles. »

Chez Graff, Patrick Pilet roulait avec Julien Canal, devenu par la suite un ami. « L’ambiance dans l’équipe était vraiment bonne, se souvient Pilet. Le souci est que nous n’avions pas la moindre expérience. Mais comme je l’ai dit précédemment, aller en Cup était le meilleur choix de ma carrière. J’ai réussi à gagner dès la première année, ce qui m’a ouvert des portes. »

 

Une fois le titre en poche, Patrick Pilet se voyait grandir dans le giron Porsche. « J’ai ensuite envoyé un mail à Hartmut Kristen, qui dirigeait la compétition, poursuit le Français. Mon discours était de lui dire que maintenant que j’avais remporté la Cup France, je souhaitais passer en Supercup qui selon moi était la prochaine étape. J’ai attendu une réponse durant un bon mois mais elle est arrivée en me disant qu’il y avait peut-être quelque chose pour moi. Porsche m’a convié à un test à Sebring et tout est parti de là. En arrivant de la monoplace, la Cup France était pour moi la meilleure école. On peut penser que c’est un ton en-dessous et que l’on va être rapidement au-dessus du lot, mais ce n’est pas le cas parce que la discipline est tellement difficile avec une voiture si atypique. On apprend tellement sur le plan du pilotage et de la bagarre en piste. J’ai plus appris en une saison de Cup qu’en dix ans de sport auto. »

 

« Je n’ai pas beaucoup d’expérience dans une GT en dehors d’une Porsche, souligne Pilet. J’ai eu l’occasion de rouler dans une Mercedes-AMG GT3 car je devais faire une course avec des amis. J’ai vite vu que ce n’était pas la même chose qu’une Porsche. La Porsche est si spécifique et difficile dans son comportement. J’avais trouvé un style particulier avec des coéquipiers qui n’arrivaient pas à faire comme moi. Je freine d’une façon particulière. Je tiens cela de la Cup. J’ai toujours fait un freinage pied droit, ce qui est un peu old school. Je peux freiner droit ou gauche mais je préfère le droit. En Cup, j’avais développé une sorte d’ABS instinctif. Mes pressions étaient horribles à regarder mais je me suis rendu compte que je parvenais à freiner plus tard sans faire d’erreur. Ce petit truc m’a toujours servi. »

 

Remporter la Porsche Carrera Cup France dès la première année n’a rien d’un exercice facile. « Quand je suis arrivé en Cup, j’avais une expérience qui était bien plus importante que les jeunes de maintenant, sourit Pilet. C’était en 2007, j’avais 26 ans. De nos jours, ils arrivent à 17 ou 18 ans. J’avais fait toute une préparation pour espérer arriver en F1. Techniquement, mentalement, psychologiquement, physiquement, j’étais prêt. »

 

« C’est naturel de vouloir gagner dès la première année, enchaîne-t-il. Je ne comprendrais pas si les jeunes ne voulaient pas gagner dès leurs débuts. Ils peuvent prendre de grosses claques. Tu crois avoir compris le fonctionnement de la voiture alors que finalement ce n’est pas le cas. En Cup, il faut vraiment y aller étape par étape. Il arrive que la performance n’arrive pas très vite et d’un coup elle est là. »

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