BMW face au casse-tête du calendrier 2025 aux 24H du Nürburgring

Dans la foulée de 24 Heures du Mans largement décevantes dans le clan BMW avec des soucis techniques sur les deux M Hybrid V8 et l'abandon des deux M4 LMGT4 EVO couvées par le Team WRT, la marque allemande retrouve ce week-end son terrain de jeu favori avec le double tour d'horloge dans l'Enfer Vert.

Détentrice du record de victoires avec 20 succès (le dernier en 2020 avec la M6 GT3 de Nick Catsburg, Nick Yelloly et Alexander Sims), Munich court après des premiers lauriers pour sa M4 GT3. Passée tout près en 2023 derrière Frikadelli Racing, ROWE et BMW partiront pour une nouvelle couronne en 2025, mais dans des conditions particulières.

En effet, une seule M4 GT3 EVO sera de la partie sur cette 53e édition, une nouvelle fois exploité par la structure de Hans-Peter Naundorf, l'unique exemplaire sera confié à un équipage à compter parmi les favoris avec Augusto Farfus, Kelvin van der Linde, Jesse Krohn et Raffaele Marciello.

Une situation plus subie que souhaitée par le clan bavarois, conséquence d'un calendrier surchargé en ce mois de juin.

« Je pourrais aussi dire que nous sommes heureux d'avoir une voiture, nous avouait Andreas Roos, patron de BMW M Motorsport en marge des premières sessions qualificatives en Allemagne. Parce que, pour être honnête, quand vous voyez à quel point le calendrier est serré, et je l'avais annoncé dès le départ il y a un an, j'ai immédiatement pensé que cela aurait un impact sur le nombre de voitures.

Et malheureusement, le Nürburgring est au milieu des ces courses, et c'est la raison pour laquelle il a été décidé que nous n'aurions qu'une seule voiture. En plus, nous avons le conflit de date avec Watkins Glen qui se déroule en parallèle en IMSA ce week-end. Quand vous regardez la liste des pilotes qui y sont engagés, ce sont aussi toujours des pilotes alignés ici en GT mais aussi en Hypercar. Nous avons aussi Dan Harper, Max Hesse, Neil Verhagen et Connor de Phillippi et les gars qui courent dans la M4 GT3 avec Paul Miller.

Mais ce n'est pas seulement une question de disponibilité des pilotes. Je pense que nous aurions pu réussir à organiser quelque chose, mais c'est plus une question de capacité des gens, disons aussi le côté humain, et la logistique. A Spa, les camions doivent entrer à 9 heures dimanche soir. Nous pouvons gérer cela avec un seul camion, mais quand il faut amener trois ou quatre camions, on n'y arrive pas.

C'est pourquoi nous avons discuté de la possibilité de faire une voiture. Hans-Peter Naundorf (patron de ROWE Racing) et moi-même étions à un moment donné l'année dernière en train de discuter et nous avons aussi clairement dit que les 24 Heures est un peu notre chasse-gardée chez BMW. Nous avons toujours le plus grand nombre de victoires ici et nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas ne pas être là. »

Le responsable allemand confirme aussi ne pas avoir souhaité donner priorité aux 24 Heures de Spa plutôt qu'aux 24 Heures du Nürburgring, où BMW pourra compter sur pas moins de 11 M4 GT3 EVO, dont celle pour Valentino Rossi, Kevin Magnussen et René Rast.

« Nous avons toujours eu trois ou quatre voitures au Nürburgring, soutenues par l'usine, et nous aurions aimé le faire, enchaîne Roos. A l'avenir, nous souhaitons aussi avoir plus de voitures ici avec un calendrier normal pour les 24 Heures du Nürburgring. Nous déciderons plus tard de ce que nous ferons l'année prochaine. Mais nous n'avons pas l'intention de courir toujours avec une seule voiture et nous n'avons pas dit que nous donnions la priorité à l'une ou à l'autre des courses. Nous avons engagé deux voitures en IGTC à Bathurst et si l'on regarde uniquement l'IGTC, il aurait également été préférable pour nous d'avoir au moins deux voitures ici. »

BMW doit en effet affronter Mercedes-AMG (deux voitures en Pro), Ferrari (1), mais surtout l'armada Porsche, notamment représentée par Manthey EMA, Scherer Sport PHX et Falken Motorsports.

Débuts réussis pour la M4 GT3 EVO

Comme rappelé précédemment, BMW ne s'est plus retrouvé sur la plus haute marche du podium dans l'Enfer Vert depuis 2020. Depuis son lancement en 2022, la voiture est demeurée une force majeure du peloton GT3 sans toutefois triompher au Nürburgring, avec la victoire aux 24 Heures de Spa avec ROWE Racing et aux 12 Heures de Sebring en GTD avec Paul Miller Racing en 2023.

La version EVO lancée cette année semble cependant débuter sur une bonne dynamique avec les victoires aux 24 Heures de Dubaï, mais aussi au Paul Ricard en GT World Challenge Europe Endurance Cup au Paul Ricard.

« Globalement, les pilotes et les équipes sont très satisfaits de la voiture, décrit Andreas Roos. Nous avons coché beaucoup de cases et la voiture a beaucoup de succès. La première version était déjà une voiture très réussie et je pense que nous avons pu nous appuyer sur elle et l'améliorer. Mais comme elle évolue dans des championnats avec BoP, l'objectif n'a jamais été de rendre la voiture deux secondes plus rapide au tour.

C'est un peu la même chose que lorsque vous construisez une maison. Lorsque vous construisez votre première maison, vous remarquez ce que vous pouvez faire de mieux pour la deuxième maison. Nous avons recueilli beaucoup de commentaires de la part de nos équipes et des pilotes pour améliorer la maniabilité de la voiture, la maniabilité pour les pilotes, la facilité d'intervention pour les mécaniciens, et je pense que nous sommes satisfaits de la voiture. »