GTWC Europe

Du bureau à la piste, épisode 7

GT World Challenge Europe
20 déc. 2024 • 9:00
par
Paul Evrard
Dans son ultime chronique de l'année, Paul Evrard revient sur sa fin de saison avec Saintéloc Racing. Une année 2024 bien remplie pour le Normand qui a brillé en GT World Challenge Europe.

Barcelone, dimanche 13 Octobre, finale du championnat GT World Challenge Europe version Sprint. Nous venons de perdre le championnat face au Team Liqui-Moly. La première course n’a duré que 4 tours (pluie, crash et safety car pendant 50 minutes) et nous ne sommes pas dans le coup pour la dernière course de la saison.

Nous venons aussi de perdre la deuxième place du championnat 2024 face au team Français CSA Racing . Le retour en Normandie n’a pas été des plus joyeux. Notre Audi R8 LMS GT3, souvent performante, même face aux nouvelles voitures, nous a donné du fil à retordre. Nous n’avons jamais trouvé le bon set-up et notre ingénieur était perplexe !

Mais avec Patrice, nous avons tourné la page pour nous projeter 15 jours plus tard, à nouveau en Espagne, à Valencia pour les FIA Motorsport Games. La voiture aux couleurs de la France est magnifique et mon coéquipier Eric Debard est motivé. Mais dés le début des essais, comme à Barcelone, la performance n’est pas au rendez-vous. Eric et moi faisons P5 en qualif' mais au combiné de nos deux chronos, nous partons donc P6 pour la course qualificative.

Une heure plus tard, Eric passe le damier P8. Nous avons pris 20 secondes de pénalités pour le non-respect des limites de piste. L’après-midi, sur la grille de départ de la course principale, la direction de course nous avertit que la pression du pneu arrière droit est trop basse. Juste après le départ, pour cette raison, Eric prend une pénalité qui l’oblige à faire un stop and go. Dans la précipitation il se fait contrôler en excès de vitesse dans la voie des stands, repart et se fait taper au virage 1. Bref nous avons enchaîné les faux pas. J’ai pris le deuxième relais sans motivation mais j’ai réussi à rouler comme les leaders en commettant toutefois quelques limites de piste qui nous ont fait chuter au classement. De toute façon, le podium n’était plus jouable. Un deuxième week-end avec pas mal d'interrogations.

Presque un mois plus tard, nous avons pris la direction de Jeddah en Arabie Saoudite avec la motivation de remporter le GT World Challenge Europe version Endurance. Jim Pla, Gilles Magnus et moi sommes arrivés très déterminés. Ce circuit tourne dans le sens opposé des aiguilles d'une montre. La course, sur un format de 6 heures, se déroule en nocturne de 17h à 23 h mais pas moins de 2000 projecteurs éclairent la piste, donc pas de problème de visibilité.

Passer la ligne d’arrivée en 7eme position nous suffit pour rafler le titre mais nous voulons terminer la saison par une victoire. Ayant du temps avant la première séance d’essais, nous nous rendons dans la vieille ville afin de visiter Jeddah et ce pays que nous ne connaissons pas vraiment. Les gens y sont accueillants mais les touristes se font rares. Il fait 30 degrés et le contraste avec le froid en Europe à cette période, est trés agréable. Nous prenons un café dans un bar vintage et le patron est vraiment très serviable avec nous. Nous rentrons à l’hôtel avant de nous diriger sur le circuit où nous découvrons tout d’abord l'impressionnant paddock avec sono, écrans vidéos, loges etc.. Puis, nous faisons un track walk tous ensemble pour repérer la piste, les vibreurs et toutes les spécificités de ce tracé de 6,1 km. Les infrastructures de ce circuit sont vraiment démentielles. C’est une belle surprise de venir faire la finale ici à 6 heures d’avion de Paris, même si au début nous n’étions pas spécialement emballés.

 

Puis, nous apprenons que les points de la première course de Barcelone sont finalement retirés à tous les teams et pilotes car une mauvaise procédure du directeur de course a été constaté. C’est une aubaine pour nous car nous repassons deuxièmes du GT World Challenge Sprint. Nous sommes donc vice-champions et c’est une excellente nouvelle pour le moral avant de prendre le départ ici en Arabie Saoudite.

Les essais se passent bien malgré quelques drapeaux rouges. Ici, la moindre erreur et c'est directement le rail. Pour les qualifs, nous assurons avec la deuxième place en classe Gold et P13 au général. Jim prend le départ puis je m'attaque au deuxième relais et Gilles enchaîne pour le final. A mi-course, nous menons en Gold avec une belle gestion de nos efforts. Certains concurrents ont abandonné et nous gérons bien la fin de course. Jim et Gilles déroulent jusqu’au damier tout en contrôlant le retour d'une Mercedes. Nous explosons de joie au passage de l’Audi Sainteloc sur la ligne d’arrivée ! Nous sommes tellement heureux d’avoir concrétiser les efforts de toute cette saison 2024.

C’est en Endurance que nous avons vraiment performé. Nous avons soit gagné (Paul Ricard, Nürburgring, 6H Jeddah), soit terminé à la deuxième place (24 H Spa, Monza), ce qui fait donc 100 % de podiums sur la saison 2024 ! Le seul regret est de ne pas avoir gagné les 24 Heures de Spa en Gold Cup. En Sprint, nous nous sommes battu toute la saison avec les autres Audi en Gold Cup, obtenant deux victoires (Brands Hatch, Misano) deux deuxièmes places (Hockenheim, Misano) et trois troisièmes places (Magny-Cours, Barcelone, Brands Hatch). Sur les dix courses du calendrier, là encore huit podiums. Il nous aura manqué 7 petits points pour arracher la victoire au Team Engstler qui faisait rouler deux pilotes bien plus expérimentés. 

Nous remportons aussi le classement général GT World Challenge Europe dans la classe Gold avec plus de 100 points d’avance. Je tiens à saluer le travail de toutes les personnes de Saintéloc Racing qui a parfaitement préparé la mécanique. Aucun problème durant toute une saison, c’est assez rare pour le souligner. 

 

Pour finir la saison, Saintéloc Racing s’est engagé aux Gulf 12H à Abu Dhabi en catégorie Pro-Am. J’ai retrouvé Jim Pla et deux pilotes que je connais également sur l’Audi #26, Michael Blanchemain et Benjamin Ricci. Nous avons eu un problème en qualif et sommes partis dernier. J’ai pris un bon départ et rendu la voiture P5 à la fin de mon relais. Ensuite, pour finir nous avons eu des gros problèmes de disques de freins et nous ne savons pas comment nous avons pu passer le damier ! J’étais au volant à ce moment et j’avoue que j’ai cru finir dans le mur à chaque virage. C’est la première fois que je me retrouvais dans cette situation et j’ai eu vraiment très peur de finir à l’hôpital. Impossible d’arrêter la voiture par moment. Nous terminons tout de même P2 à 5 secondes des leaders, c’est rageant, mais clôturer la saison sur un nouveau podium est très satisfaisant. D’autant plus que l’entente avec Jim, Mika et Ben a été super et nous avons tous passé un agréable week-end. De plus, la voiture soeur #25 a remporté le classement général avec notre capitaine Gilles Magnus. 

 

Le mois de décembre est le mois des remises des prix et je voudrais en profiter pour remercier mes partenaires pour leur soutien sans qui l’engagement dans ces championnats GT3, les plus difficiles qui soient, ne serait pas possible.

Photo : JEP

Exit la saison 2024, j’ai déjà remis mon costume de directeur afin de gérer la fin d’année dans l’entreprise Polmar. Il va falloir remplir les objectifs des constructeurs, faire les budgets pour 2025, organiser les plannings pour les fêtes, participer aux conventions, etc…

 

De la piste au bureau, en quelque sorte ...

 

Bonnes fêtes de fin d’année et vivement 2025 ! 

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