Présent et avenir des Gulf 12H avec Andrea Ficarelli

Depuis 2012, les Gulf 12H sont ancrées comme l'ultime course d'endurance de fin d'année. Organisé le week-end dernier sur le Yas Marina Circuit, l'événement, qui a vu la victoire de Saintéloc Racing, a donné bien des sueurs froides à Andrea Ficarelli, promoteur des Gulf 12H, et son équipe.

L'organisation a été contrainte à un timing très serré dans la foulée de la F1, la présence des essais F2 et toute la logistique qui va autour de l'organisation d'un tel événement. Tout a finalement été maîtrisé et les regards sont maintenant tournés vers décembre 2025. 

Avant cela Driving Force Events va organiser une course de trois heures à  Portimão en février prochain pour des Lamborghini, McLaren, Porsche et Ferrari, toutes issues des coupes monomarques. Durant les Gulf 12H, Andrea Ficarelli s'est longuement entretenu avec Endurance-Info. 

On peut dire que ce meeting a connu des complications encore jamais rencontrées ?

Lorsque nous avons signé un contrat avec le circuit, nous n'avions pas la garantie que tout serait prêt à temps. On savait de toute façon qu’en organisant la course une semaine après la Formule 1, il y aurait des désagréments. Il a fallu deux jours et deux nuits à l’équipe des Gulf 12H pour tout mettre en place et que les garages soient bien installés le vendredi. La bonne surprise est que jeudi soir, tout était en ordre. Jusqu’à jeudi soir, je dois dire que nous étions quelque peu inquiets. La chose positive est que nous avons pu voir que cela fonctionnait.

Il en sera donc de même en décembre 2025 ?

Pour ce qui est de l’avenir, nous avons montré qu’il était possible d’accéder correctement au paddock le vendredi matin. Le plan est donc de faire la même chose l’année prochaine, soit l’organisation des Gulf 12H une semaine après la finale de la Formule 1. Cette année a montré que c’était possible. Le circuit a dû nettoyer les stands, vidé les hospitalités, trouver l’espace disponible pour les conteneurs. Il faut aussi que la F1 ôte tous ses câbles de la diffusion télévisée, installer les nôtres, sans oublier toute la partie chronométrage. On oublie qu’il y a un tas de choses à régler avant la mise en place du meeting. On ne savait pas si c’était possible, maintenant nous avons la réponse.

La proximité avec la finale GTWC Europe de Jeddah a été un avantage ?

La finale GT World Challenge de Jeddah (Arabie Saoudite) a aussi été un sujet à traiter. La logistique a été importante pour les équipes car tout le monde était dans l’inconnu du fait de la nouveauté. On peut imaginer que passer de Jeddah à Abu Dhabi serait simple compte tenu de la relative courte distance entre les deux. Toutefois, tout n’était pas clair pour savoir quel était le meilleur moyen. Il faut compter environ quatre jours par la route, mais il faut gérer en parallèle le changement de pays avec les douanes.

La classe GT Cup sera renouvelée en 2025 ?

Le nombre de voitures que nous avons actuellement aux Gulf 12H est parfait. Avoir tous les garages disponibles le vendredi matin demanderait encore plus de temps. La seule chose dont ne sommes pas complètement satisfaits est le nombre de voitures dans la classe GT Cup. Le plan initial était d’avoir huit Porsche 911 GT3 Cup et nous en avions quatre. Le marché de la Cup n’est pas aussi stable que peut l’être celui de la catégorie GT3. Des teams ont annulé peu de temps avant d’envoyer les voitures.

Cette nouvelle course organisée au Portugal doit permettre de tester de nouvelles choses ?

Nous allons expérimenter une nouvelle catégorie le 16 février 2025 à Portimão avec les Lamborghini Huracan Super Trofeo, Porsche 911 GT3 Cup (992), McLaren Artura Trophy et Ferrari 488 Challenge. Pourquoi organiser ce meeting ? Nous pensons que c’est une très belle occasion pour établir une bonne BoP entre ces autos en vue des Gulf 12H 2025. Ces autos rouleront aux Gulf 12H dans la course principale, pas en support. Avoir une quinzaine de voitures au Portugal est l’objectif pour une course de trois heures basée sur les gentlemen drivers. Au moins un pilote classé Bronze sera obligatoire dans chaque équipage.

Les Gulf 12H ont trouvé une certaine stabilité ?

Après la période Intercontinental GT Challenge sur deux éditions, nous avons souhaité mettre au moins un pilote Bronze par voiture et ne pas avoir de voitures entièrement Pro. Conserver nos 20 GT3 en 2025 fait partie des plans. Le potentiel de la classe GT Cup est assez important et je pense qu’il peut rapidement se développer. En revanche, il n’est pas prévu de voir de GT4 aux Gulf 12H. II est vrai que le plateau GT4 à Jeddah était conséquent mais le meeting faisait office de finale.

Pourquoi ne pas faire une course de 12 heures en une seule fois (une pause de deux heures est en place après huit heures, ndlr) ?

La seconde partie de course offre la possibilité au public de venir sur la grille, d’approcher les voitures. Je pense que cette coupure de deux heures est une valeur ajoutée à notre événement. Si nous voulons avoir une course d’endurance, nous devons alors éduquer le public à ce type de course. Il faut créer une expérience pour le public. Dans la région, tout le monde n’est pas encore prêt à comprendre ce qu’est une course d’endurance.

Selon vous, la région se familiarise de plus en plus aux courses automobiles ? On a senti cette année une hausse du public aux Gulf 12H. C'est aussi votre avis ?

70% des personnes présentes au GP de F1 viennent hors de la région, ce qui fait que tout le monde repart après la course. Il faut aussi penser que la région comprend beaucoup d’expatriés qui commencent à quitter le pays pour les fêtes de fin d’année. Si nous avons plus de monde, il nous faut ouvrir les tribunes principales, ce qu’il est possible de faire en tenant compte du démantèlement des hospitalités toujours en cours quelques jours après la F1. Nous avons tenté cette année de faire venir gratuitement les personnes qui avaient assisté à la Formule 1. L'expérience a été un succès et je pense qu'elle peut encore se développer.