Reshad de Gerus : « Plus complexe que je ne pensais »

Nominé par le WEC avec Gillian Henrion pour disputer le Rookie Test de Bahreïn, Reshad de Gerus a dû attendre le drapeau à damier de la finale 2024 hier soir pour savoir quelle voiture il allait piloter.

Sélectionné pour évoluer dans l'Hypercar de la marque titrée chez les Constructeurs, Reshad de Gerus a donc pu réaliser ses premiers tours de roue ce matin dans la GR010 Hybrid. Une possibilité sur laquelle revient le Français.

Vous avez dû vous préparer avec la possibilité de piloter la Porsche 963, la Ferrari 499P et la Toyota GR010. Comment avez-vous abordé cela, sans savoir réellement quelle voiture vous alliez piloter avant hier soir ?

Ce n'était pas simple. Je ne savais quelle voiture j'allais conduire avant la fin de la course. Mais j'ai eu la chance d'aller à Cologne avec Toyota pour faire un peu de simulateur pour préparer ces essais du mieux possible. J'ai aussi moulé mon baquet. Donc c'était une bonne préparation car je viens du LMP2 où la voiture est totalement différente. C'est la première fois pour moi dans une Hypercar avec tous les systèmes à apprendre et à connaître. Monter dans une telle voiture est assez impressionnant. Je suis content d'avoir pu travailler un peu le manuel de la voiture en avance et de ne pas tout découvrir hier soir.

Vous étiez pourtant encore listé sur la Porsche ...

C'était en raison du classement.

Vous êtes-vous préparés de façon équivalente ?

Pour être honnête, je voulais tester la Toyota car ils m'ont permis de tout découvrir. Grâce à eux, je pense avoir eu la chance de bien me préparer. C'est une super opportunité d'avoir pu aller à Cologne pour le simulateur, même si, à ce moment-là, ils ne savaient pas si j'allais être dans la voiture. Ils ont été très gentils avec moi et je les remercie pour cela.

Vous seriez arrivés un peu « à l'aveugle » avec Porsche par exemple ...

En effet. Cela aurait été un peu plus difficile pour moi. J'ai toutefois pu rencontrer l'équipe mercredi dernier. Mais je n'ai pas pu faire de simulateur. C'est sûr qu'à un moment dans la course je me suis dit que j'allais piloter la Porsche et j'aurais dû apprendre le manuel hier soir !

Est-ce un gros gap avec le LMP2 pour quelqu'un qui n'a jamais piloté une Hypercar ?

C'est très différent. Vous devez vous adapter. La voiture est plus lourde avec plus de puissance. Le style de pilotage est différent : vous devez vraiment faire des virages en V, c'est à dire arrêter la voiture sur les freinages, se remettre en ligne et accélérer à nouveau, en utilisant l'énergie maximale à disposition. Les systèmes aussi sont compliqués à comprendre. Il faut vraiment travailler avec les ingénieurs, c'est pourquoi je suis content d'avoir pu préparer ce roulage avec eux. Cela m'a permis ce matin de commencer la session avec un peu de confiance sur ce que je devais faire avec la voiture. C'est plus complexe que ce que je pensais, mais c'est bien de découvrir cette atmosphère, le travail dans une équipe usine.

Pensez-vous avoir fait bonne impression ?

Je ne sais pas, ce n'est pas à moi de le dire. Je pense avoir réussi ce que l'équipe attendait de moi. C'est le plus important. J'ai dû m'adapter à la piste qui est nouvelle pour moi, surtout avec la voiture. Je suis content de mon travail. Mais il faut demander à Toyota.

Avez-vous pu passer un train de pneus neufs ?

Non, que des pneus usés. Il y avait aussi Mike (Conway) dans la voiture, et cela m'a donné une référence. Il m'a bien expliqué ce qu'il fallait faire et si nous avions des questions.

Et pour l'après-midi ?

Je dois terminer le plan prévu avec l'équipe. J'aurais un jeu de pneus neufs. J'attends cela. On gagne tellement avec ce paramètre. La dégradation des pneus est très importante. Je pense que j'ai bien géré cela ce matin et j'étais content du rythme. Il fallait se mettre dans le tempo tour après tour et comprendre comment la voiture réagissait, comment les pneus se comportaient. C'était aussi la première fois avec les pneus Michelin. La courbe d'apprentissage est bonne.

Qu'en est-il pour 2025 ? Vous verra-t-on encore en LMP2 ?

Oui. C'est mon objectif. Je veux encore m'améliorer et apprendre. Je suis en LMP2 et je veux toujours piloter en ELMS et aux 24 Heures du Mans. Bien sûr, j'aimerais être plus proche d'un constructeur pour le futur. C'est aussi un objectif. Si j'ai la possibilité d'être dans un programme Junior ou pilote de réserve, je serai très content. J'espère que ces essais vont ouvrir des portes pour le futur. Je suis dans une phase de ma carrière où je veux construire quelque chose avec une équipe, et je suis satisfait de ce que nous avons fait avec IDEC Sport, comme avec le podium au Mans. Nous verrons ce que nous apporte le futur. J'aimerais rester avec eux si cela est possible.