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IMSA – Dane Cameron (Porsche) : « Fier de ce que nous avons réussi en tant qu'équipe »

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16 oct. 2024 • 8:30
par
Thibaut Villemant, back from Road Atlanta
Vainqueur des 24 Heures de Daytona et champion IMSA pour ce qui devrait être sa dernière saison avec Porsche, l'Américain a vécu une année faste. Après être monté sur la troisième marche du podium du Petit Le Mans, il a fait part de ses impressions.
© Porsche

Il s'agit de votre quatrième titre en IMSA toutes classes confondues, le troisième au général. Que ressentez-vous ?

A l'aube d'une nouvelle saison, on a toujours de grands objectifs et des rêves fous : gagner l'épreuve majeure - les 24 Heures de Daytona - remporter le titre Pilotes ainsi que les championnats Constructeurs et Equipes. Là, nous y avons même ajouté le titre en Michelin Endurance Cup et les deux premières places au classement Equipes. Nous avons réalisé tous ces rêves. C'est presque irréel. Je suis fier de tous ceux qui ont travaillé dur pour ce succès.

 

Ce titre nous rappelle un peu celui que vous avez décroché en 2019... Oui, la dernière saison que j'ai conclue par un titre, j'étais avec Juan (Pablo Montoya, sur une ARX-05 du Acura Team Penske. Ndlr). Et le scénario était quelque peu similaire. Quelques victoires, mais surtout de la régularité. En IMSA, il faut répondre présent tous les week-ends, finir dans le Top 3 ou le quinté de tête à chaque course, et en gagner deux ou trois, ce que nous avons réussi à faire (en neuf courses, ils ont signé huit Top 5 dont sept Top 3 et deux victoires. Ndlr).

 

S'il s'agit de courses d'Endurance, l’agressivité va en augmentant avec la compétitivité du plateau. Et si vous ne ralliez pas l'arrivée, vous ne marquez que de points et alors le championnat vous échappe. Mais oui, le scénario est très similaire.

 

Jamais, cette saison, vous n'avez lâché les rênes du championnat...

Mener le championnat du début à la fin de la saison, ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Habituellement, ça ne se passe pas bien à Daytona pour moi, tant et si bien qu'après il me faut me sortir de ce trou alors creusé. C'est un peu plus facile quand on mène depuis le début.

© Porsche

Et puis la façon dont vous commencez une saison dicte un peu ce que vous voulez accomplir. Daytona, c'est un peu la cerise sur la gâteau. Enfin, pour moi, c'est plus qu'un bonus. C'était un objectif très important (il courait toujours derrière son premier double tour d'horloge floridien. Ndlr).

 

Abordez la finale en étant acteur d'une lutte intense pour le titre, vous y êtes habitués. Comment avez-vous géré cette fois-ci ?

C'est probablement la marge la plus importante sur laquelle j'ai pu m'appuyer au moment d'aborder la dernière manche de la saison. Ce qui est plutôt assez agréable quant tu t'attaques à un événement aussi chaotique que celui-ci. Le nombre de voitures sur la grille, c'est super pour le championnat, mais en piste, c'est difficile à gérer, surtout sur un tel tracé (4,088 km. Ndlr).

 

Vous avez été contraints à un arrêt au stand pour changer un capteur de débit de carburant. Avez-vous eu peur ?

Nous étions déjà en sécurité à ce moment-là en raison des abandons enregistrés. Felipe et moi attendions avec impatience ce moment. Nous ne souhaitons jamais de mal à nos adversaires, mais à partir du moment où un certain nombre de voitures avaient abandonné, nous savions que c'était (le titre. Ndlr) dans la poche. Et alors nous avons pu nous focaliser sur la course. Je n'ai jamais gagné cette épreuve auparavant. Car bien souvent, vous venez dans l'optique d'un titre, et vous vous retrouvez à gérer plus qu'à jouer la victoire.

 

Certains de ces problèmes ont nui à nos performances. Nous avons aussi eu un problème de freins à la fin. Je ne sais pas d'où ça vient, mais l'avant gauche s'usait à une vitesse incroyable et nous ne savions s'il nous faudrait opérer un changement ou non. 

© Porsche

Et là non plus, pas d'inquiétude particulière ?

Nous n'étions pas inquiets pour le titre, mais essayions de voir ce que nous pouvions faire pour essayer de gagner. En fin de compte, il nous a manqué de la performance en fin de course. D'un côté, c'est bien parce que nous avons obtenu ce que nous étions venus chercher. De l'autre, tu veux toujours plus et ça laisse un petit arrière-goût amer en bouche car nous avons été en lutte pour la gagne aujourd'hui.

 

Par rapport à l'an passé, Porsche Penske Motorsport, c'est le jour et la nuit non ?

Je suis fier de ce que nous avons réussi à accomplir en tant qu'équipe. Ce projet a suscité beaucoup d'attentes et je pense que nous n'y avons pas répondu l'an dernier. Alors réussir à franchir un tel palier et terminer aux deux premières places du championnat, c'est assez extraordinaire.

 

Felipe Nasr et vous avez donné l'impression d'être complémentaires. Est-ce le cas ?

Nous avons été rivaux pendant plusieurs années, il m'a succédé (chez Action Express Racing. Ndlr) quand j'ai rejoint Team Penske la première fois. D'ailleurs, il me doit encore 15% de ses salaires de ces dernières années. J'attends toujours (Rires. Ndlr). J'ai beaucoup de respect pour lui, et c'était génial de partager une voiture avec lui. C'est bien mieux que de devoir l'affronter.

 

En parlant d'affrontement, la n°6 ne vous a pas facilité la tâche n'est-ce pas ?

J'aimerais en profiter pour saluer les efforts de la voiture n°6 (Mathieu Jaminet et Nick Tandy. Ndlr). Ils ont effectué une très bonne saison, tout comme en 2023. Et ils ont été écartés de la lutte pour le titre pour des raisons indépendantes des pilotes (disqualification à Indianapolis. Ndlr). Ils nous ont toujours poussé dans nos retranchements, particulièrement cette année.

 

Je n'étais pas en IMSA l'an dernier mais ai bien évidemment regardé les courses et ça m'attriste qu'ils aient été victimes de malchance deux années de suite. La façon dont ils ont été écartés de la lutte, c'est assez difficile à digérer. J'ai beaucoup de compassion pour eux. Nous avons passé du temps ensemble, j'ai été leur équipier et je comprends que ce soit difficile, surtout deux années de rang. 

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