Jean-Paul Pagny (Visiom) : « Toujours envie de gagner et de faire du mieux possible »

A 76 ans, Jean-Paul Pagny est toujours bon pied bon œil en course automobile. Même si son compère et ami Thierry Perrier n’est plus à ses côtés, le patron-pilote de l’équipe Visiom continue de partager son baquet avec Jean-Bernard Bouvet et David Hallyday en troisième pilote.

Chez Jean-Paul Pagny, la fidélité prime : fidélité à l’équipe, à ses coéquipiers, à Ferrari et au championnat Ultimate Cup Series. Ce week-end, Visiom pose ses valises à Hockenheim où la Ferrari 488 GT3 rouge va tenter de décrocher un nouveau succès en Endurance. 

On ne compte plus les titres décrochés par Visiom en Ferrari, ce qui vaut à Jean-Paul Pagny d’être invité chaque fin d’année à la soirée organisée à Maranello. Avant de penser à festoyer fin 2024, Visiom a une nouvelle couronne à aller chercher.

Qu’est-ce qui fait encore courir Jean-Paul Pagny ?

La passion du sport automobile, la passion de la compétition. Le fait d’être avec l’équipe Visiom qui a les mêmes aspirations que les miennes est un plus, à savoir cette passion du sport auto et la compétition. J’ai débuté la compétition en 2002 et le chemin parcouru depuis mes débuts est important. Il y a d’abord eu le VdeV puis maintenant l’Ultimate Cup Series avec des résultats satisfaisants.

Visiom est une équipe de course mais c’est aussi une famille…

On a une équipe qui se connaît bien et qui est performante avec les mêmes objectifs de gagner des courses. Je crois que nous sommes actuellement à dix titres. Jean-Bernard Bouvet roule à mes côtés depuis près de 15 ans et une grande partie de l’équipe technique est là depuis dix ans. Nous avons plaisir à rouler avec David Hallyday depuis 2021 même s’il n’est pas là ce week-end pour des raisons professionnelles car David est en pleine promotion de son nouvel album. C’est donc Romain Iannetta qui est avec nous ici à Hockenheim.

Vous prenez toujours autant de plaisir ?

J'ai toujours envie de gagner et de faire du mieux possible. Ce n’est pas l’équipage qui doit être performant mais bien toute l’équipe. Cela part d’Inge, qui s’occupe de la communication, à tous les mécaniciens et ingénieurs. Nous sommes tous dans la même mouvance de donner le meilleur de nous-mêmes. Avec le temps, c’est quelque chose qui ne s’altère pas. Le sport auto permet de rester jeune (rires). A mon âge, c’est relativement rare d’être aussi performant à ce niveau. Pour être honnête, je ne vois pas défiler les années.

Les courses d’endurance correspondent bien à Visiom ?

Les courses d’endurance d’un format de quatre heures restent accessibles sur le plan budgétaire. Cela nous permet aussi de rouler à trois pilotes et de mettre en place des stratégies. Il faut trouver la meilleure façon de bien appréhender la course face à des concurrents qui pourraient commettre une petite erreur de stratégie. On ne parle pas que de performance pure des pilotes. Comme je l’ai dit, nous avons l’esprit de compétition, donc on attend un maximum d’adversaires. Au Paul Ricard, la grille était assez réduite mais on se devait d’aborder la course de la même façon. Il faut faire comme si la concurrence était relevée. On ne s’endort pas même si la concurrence directe n’est pas là. On va toujours chercher le meilleur de nous-mêmes. 

Pourquoi Ferrari ?

Ferrari a toujours été un rêve. Gamin, c’était l’inaccessible. J’ai disputé plusieurs saisons en Porsche et j’ai eu l’opportunité d’acquérir une Ferrari GT2. A l’époque, ce n’était pas simple car Ferrari ne livrait pas de Ferrari GT2 comme ça. Ils ont vu que les résultats de l’équipe étaient corrects, alors nous en avons eu une. Avec Michelotto, nous avons découvert des gens très proches des concurrents. C’est quasiment une famille et donc moins impersonnel que chez Porsche. Aligner la 488 GT3 EVO est la quatrième Ferrari pour Visiom. La voiture est très plaisante à piloter et elle est très belle. Tant que cette 488 est performante, on reste avec elle.