24H Spa

Olivier Lainé (Boutsen VDS) : « Plus parmi les outsiders que les favoris »

GT World Challenge Europe
29 juin. 2024 • 8:00
par
Laurent Mercier, à Spa-Francorchamps
Boutsen VDS retrouve avec plaisir les 24 Heures de Spa. Pour ce cru 2024, deux Mercedes-AMG GT3 sont au départ du double tour d'horloge ardennais avec de grandes ambitions.
Photo : JEP

Fidèle aux 24 Heures de Spa depuis 2012 sous le nom Boutsen Ginion Racing puis Boutsen Racing, Boutsen VDS fait partie des équipes incontournables en GT World Challenge Europe. Il y a eu McLaren, BMW, Audi et maintenant Mercedes-AMG. 

 

Pour cette édition du centenaire, l'écurie belge dirigée par la famille Lainé aligne une Mercedes-AMG GT3 en Pro pour Maximilian Götz, Ulysse De Pauw et Thomas Drouet. En Silver Cup, Aurélien Panis, César Gazeau, Roee Meyuhas et Sébastien Baud ont eux aussi un bon coup à jouer dans leur classe. Cet après-midi, la Mercedes engagée en Pro était en piste pour la Superpole avec Maxi Götz, vainqueur en 2013 et un 8e temps à la clé. 

 

Avant le départ des 24 Heures de Spa, Olivier Lainé s'est confié à Endurance-Info sur son plaisir d'être là mais aussi sur ses interrogations sur l'avenir avec des coûts qui ne cessent d'augmenter.

Photo : JEP

Satisfait de votre début de meeting ? 

 

Nous voyons cette édition sous de bons auspices. Nous sommes plus parmi les outsiders que les favoris. Nous avons un très bon équipage en Silver et de quoi faire quelque chose de bien au général avec le trio en Pro. Il faut rester prudent et ne pas trop s’avancer sur un quelconque bon résultat. Sur le papier, tout est là pour réussir. Le travail fourni par l’équipe va dans la bonne direction. Maintenant, il faut confirmer.

 

Il y a toujours ce petit jeu de cache-cache...

 

C’est encore tôt pour savoir où en sont les uns et les autres car tout le monde n’a certainement pas tout montré et on ne peut que le regretter. Peut-être faudrait-il mettre un peu plus les constructeurs au piquet, les mettre autour de la table, de leur demander d’ouvrir plus leur jeu et que celui qui ne le fait pas soit pénalisé sur un minimum de deux courses.

 

Ce qui a été mis en place en pré-qualifs est tout de même une belle avancée ? (Plein de carburant, nombre de tours minimum à boucler, un seul train de pneus neufs, ndlr)

 

Les nouvelles règles en pré-qualifications vont dans le bon sens. On voit qu’il y a du ‘managing lap’ qui s'est mis en place au fil du temps. Il faut être vigilant sur le sujet.

Photo : JEP

Si on regarde les dernières saisons, il semble que Mercedes-AMG ne soit pas le constructeur qui en garde beaucoup sous la pédale. C'est aussi votre avis ?

 

Mercedes, comme Audi, ne peut pas cacher compte tenu de l’ancienneté de la voiture. Tout est connu sur l’AMG GT3 comme ça l’est sur la R8 LMS GT3. De plus, les deux GT3 ont des moteurs atmosphériques, ce qui est plus facile pour les contrôles. C’est bien plus compliqué pour un moteur turbocompressé. Il faut juste avoir la volonté de faire changer les choses.

 

Du côté de Boutsen VDS, on a un peu plus de pression cette année ?

 

L’équipe fait du bon travail, tout se met en place. Aligner une auto en Pro rajoute forcément un peu de pression mais cette pression, on l’avait déjà, notamment sur le choix de l’équipage, sur l'envie de faire plaisir à Marc (van der Straten) qui a rejoint l’équipe l’année passée.

 

Vous étiez déjà ici au début des années 2010 en GT3. Que vous inspire cette évolution de la catégorie GT3 dans son ensemble ?

 

On ne parle plus de la même chose. J’ai du mal à suivre et du mal à comprendre. Ce que je vois depuis cinq ans, finalement depuis le COVID-19, c’est que les coûts ont augmenté. Aujourd’hui, il y a de la spéculation et beaucoup de paraître. Toutes les structures deviennent de plus en plus imposantes dans les différents paddocks. Où est le juste milieu ? Je ne sais pas mais je pense qu’on l’a dépassé.

 

Vous avez quelques inquiétudes ?

 

Je reste inquiet pour l’avenir. Pour des teams comme le nôtre, dont c’est l’activité principale de vivre de la course, nous sommes un peu hors cadre. Pour faire des résultats, il faut des moyens conséquents et une façon différente de voir les choses. Sans un associé solide, c’est difficile.

 

Votre relation avec Mercedes-AMG est bonne ?

 

En faisant le choix de la Mercedes-AMG GT3, nous avons tenu compte du fait que Mercedes allait proposer un nouveau modèle. C’est un choix sage. Le coût des nouvelles voitures a quasiment doublé. Des autos plus anciennes arrivent toujours à rivaliser avec les nouvelles, donc pourquoi investir ? C’est dommage d’avoir dû subir ce changement de stratégie de la part d’Audi qui avait tout un panel de clients, du personnel compétent et une très bonne voiture. Mercedes est en mesure de nous offrir un futur. Il y a aussi une certaine concurrence dans les équipes Mercedes, ce qui pour nous est aussi un challenge important. Aujourd’hui, les résultats montrent que l’on a notre place même si nous avons conscience qu’il y a encore du travail à fournir.

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