Michelle Gatting : « Un peu plus de respect serait bien vu »

Si les Iron Dames se sont déjà imposées en WEC et en GT, les filles restent en quête d'un succès aux 24 Heures du Mans. Après la Ferrari et la Porsche en GTE, place à la Lamborghini Huracan GT3 pour Michelle Gatting, Rahel Frey et Sarah Bovy. 

Depuis le début de saison WEC, les Iron Dames ont décroché une pole en LMGT3 mais aussi un résultat vierge en course à Imola. Mercredi soir, Michelle Gatting n'a pas pu placer la Lamborghini en Hyperpole. La Danoise, qui dit régulièrement les choses comme elles sont, a assuré une 9e place aux portes de cette Hyperpole. La course sera longue et tous les espoirs sont permis pour le trio de la #85. Toutefois, la Danoise met l'accent sur le partage de la piste qui peut s'avérer compliqué. 

Quel bilan tirez-vous de votre première partie de saison ? 

A Daytona (en IMSA, ndlr), nous avons connu notre meilleur résultat en IMSA. Ensuite, nous avons connu notre lot de malchance mais nous avons montré un fort potentiel sur chaque course. Je pense que nous avons fait toutes les trois un bon pas en avant par rapport à l’année passée. La victoire décrochée fin 2023 à Bahrain a été source de motivation. Même si nous n’avons pas encore remporté de course cette année, nous avons mené chacune des courses. Cela montre que le rythme seul ne suffit pas, il faut le package complet.

Tout est prêt chez les Iron Dames ?

Je pense que nous n’avons jamais été aussi préparées pour l’événement, aussi bien sur le plan physique qu’au niveau de l’équipe. Nous avons fait un grand pas en avant depuis le meeting WEC du Qatar. En début de saison, la voiture n’était pas aussi plaisante à piloter qu’elle l’est maintenant. Il faut aussi une part de chance pour s’imposer. J’espère que notre moment est venu. Nous faisons toutes les trois de notre mieux pour décrocher le meilleur résultat possible et j’espère que cela va payer.

Déçue d'être aux portes de l'Hyperpole ? 

J’étais très contente de prendre part à la qualification car ces dernières années, Sarah était chargée de l’exercice. Tout le monde que la qualification offre un feeling spécial avec trois sets de nouveaux pneus et peu de carburant. Je ne peux pas dire qu’il y a eu quelque chose qui ne s’est pas bien passé. Dans mon tour rapide, je suis arrivée dans la zone des Virages Porsche et j’ai vu des graviers sur la piste. Je me suis dit que si je restais à fond, que pouvait-il arriver ? J’ai préféré assurer et perdre 1 ou 2 dixièmes. Sur cette partie du circuit, on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup d’espace. Bien sûr, il aurait été bon de passer en Hyperpole car nous avions le potentiel. D’un autre côté, je me dis que si j’étais passée à fond et que la voiture était sortie, l’équipe aurait eu du travail supplémentaire.

Le partage de la piste est un souci ?

Nous poussons à fond nous prenons des risques sans faire de choses stupides en piste. Le partage de la piste est parfois compliqué avec des pilotes de la catégorie Hypercar. Nous ne sommes pas encore dans une course qui va comprendre trois catégories mais j’espère qu’il y aura plus de respect de la part de certains pilotes Hypercar. Parfois, ils peuvent être assez agressifs dans leurs prises de décision. Je ne sais pas à quoi ils pensent, peut-être que l’on va disparaître au milieu de nulle part, ce qui n’est pas le cas. Cette année, le niveau en Hypercar est très élevé. L’Endurance est une discipline où nous sommes tous en piste en même temps sans se toucher. J’ai remarqué que c’était compliqué lors de la Journée Test et durant les qualifications. Un peu plus de respect serait bien vu.

Un mot sur votre nouveau casque ?

Pour cette course, j’étrenne un nouveau design de casque qui reprend le blanc de l’équipe. Des fans danois m’ont fait remarquer que je n’avais pas le drapeau danois sur mon casque. J’ai donc décidé de séparer les designs avec d’un côté le drapeau danois et mon surnom ‘Michy’, de l’autre le drapeau français, le circuit du Mans, un rappel à l’équipe, mais aussi quelques souvenirs, notamment un rappel à Allan Simonsen décédé ici en 2013, Jules Bianchi et une dédicace à mon petit ami. J’espère que cela va nous amener la chance qui nous échappe.