Chronique

De l'autre côté du volant, épisode 1

Porsche Carrera Cup France
22 avr. 2024 • 13:30
par
Paul Cauhaupé
Pilote Junior Porsche Carrera Cup France, Paul Cauhaupé roule pour Schumacher CLRT cette saison avec l'envie de briller dès ses débuts.
Au bureau le week-end (photo : Alexis Goure)

Dans la famille Cauhaupé, vous connaissez Edouard, l'aîné. Maintenant, il faut aussi suivre Paul qui fait ses débuts en Porsche Carrera Cup France. A 18 ans, le benjamin de la famille a une vie en dehors du sport automobile. Tout au long de sa saison 2024, Paul Cauhaupé va vous tenir une chronique appelée "De l'autre côté du volant." Le pilote Schumacher CLRT vous parlera sport automobile, mais pas seulement. Le premier épisode parle de ses débuts en compétition et de sa scolarité. 

 

De l’autre côté du volant

Episode 1 : De l’université à la piste

 

Nom : CAUHAUPÉ

Prénom : PAUL

Âge : 18 ans

Métier : Etudiant la semaine et pilote le week-end

Equipe : Schumacher CLRT – Porsche Carrera Cup France

 

Bonjour à tous,

 

Depuis que j’ai commencé le karting, j’ai dû apprendre à concilier passion du sport auto et études. De toute façon, je n’ai pas eu trop le choix, car c’était la condition imposée par mes parents ! « Pas de bonnes notes, pas de karting ! » En commençant le karting assez tard pour la moyenne, uniquement à 12 ans et demi, c’était assez compliqué de pratiquer sa passion tout en continuant l’école, car plus je grandissais, plus les études devenaient compliquées. Et pourquoi uniquement à 12 ans et demi ? Tout simplement car mon frère Edouard a commencé à cet âge-là, et je n’ai pas eu de passe-droit, donc j’ai dû attendre un peu… D'ailleurs, lors de ses débuts en karting en ligue, la famille était arrivée sur le circuit le samedi matin car personne ne savait chez nous qu'il y avait des essais le vendredi. 🙈

Collection Paul Cauhaupé

Durant la période de karting, certaines courses nationales commençaient dès le jeudi, donc je devais m’absenter du mercredi au dimanche, ce qui fait beaucoup et les heures d’absences s’additionnaient ! Du coup, mes parents ne m’autorisaient que 5/6 courses maximum de ce type par an. Pour les courses régionales, c’était un peu plus simple car cela ne commençait que le vendredi matin et c’était moins loin, mais si j’avais un contrôle le vendredi matin, on ne partait à la course qu’après, je n’arrivais donc que le vendredi début d’après-midi. J’essayais donc de ne pas trop le dire à mes parents 🤣.

 

Du coup, je devais rattraper les cours la semaine suivante et le plus rapidement possible pour ne pas prendre de trop de retard. Parfois, j’avais même des évaluations le lundi suivant ma course, ce qui m’a valu quelques mauvaises notes 🤣.

Collection Paul Cauhaupé

Lorsque j’étais au collège et au lycée, rater les cours à cause du sport auto était plus un problème que maintenant à l’université. Les professeurs de collège et lycée ne comprenaient pas comment des parents pouvaient laisser leur enfant rater des cours juste pour faire du karting et de la voiture. Il faut dire que je suis resté dans des établissements au cursus « normal » et sans le moindre aménagement. Pour eux c’était inimaginable, ils étaient dépassés par cette situation. Mon frère Édouard, avait eu quelques problèmes avec certains de ses professeurs car ils ne voulaient plus l’aider et il était même parfois pénalisé « gratuitement » par certains !

Ici, on ne parle pas de set-up 😀

La période Première-Terminale a été assez compliquée car c’est là que j’ai commencé réellement le sport automobile et j’avais le BAC en fin d'année. En juin 2022, j’ai passé le BAC de Français et le lendemain de l’épreuve j’ai dû partir à 5h du matin à Zandvoort pour l’Alpine Cup Series. J’ai raté les essais privés. J’ai eu 9 à l’écrit et 10 à l’oral mais mon contrôle continu était meilleur ! C’est assez dur mentalement de switcher aussi rapidement et de se concentrer sur autre chose qui est totalement différent, avec en plus la fatigue qui entre en compte. Honnêtement c’est encore plus dur à l’inverse, quand on finit son week-end de course et que le lundi matin on commence à 8h avec deux heures de maths. Personnellement, je pensais encore à mon merveilleux week-end et j’étais déjà nostalgique de ne plus être sur les circuits. Car oui à chaque fin de week-end de course je disais à ma mère « C’est passé trop vite, je n'aime pas quitter les circuits ». Je sais que c’est un privilège.

 

En plus, mon père allait constamment sur « Pronote » l’appli qui permet de suivre les notes (c’est le live timing des notes 🤣). Du coup il me mettait constamment la pression sur les notes du contrôle continu, et ça, beaucoup plus que pour le sport auto ! Je ne vous cache que certains repas étaient un peu « tendus » puis on reparlait de sport auto et ça se détendait ! 🤣 Il a quand même fallu que je prenne quelques cours de maths mais bon, au final, j’ai eu mon bac S option maths et éco, et il n’y a qu’en Philo où j’ai pris 5/20 ce qui m’a empêché d’avoir une mention !

 

Cette année, j’ai intégré la première année de Licence économie et gestion à l’université d’Économie de Toulouse (Toulouse School Of Economics). En termes de gestion du temps, c'est plus facile que le lycée car en début d’année j’ai obtenu le statut « Sportif de haut niveau de l’Université » ce qui me permet de justifier mes absences et de rattraper mes examens en cas d’absence. D’ailleurs, j’ai les partiels du second semestre à passer entre le 22 avril et 3 mai, or je suis en test les 23 et 24 avril puis en course les 2 et 3 mai. J’espère qu’il y aura une autre session en juin (en espérant que cela ne tombe pas la semaine de la course de Spa). En contrepartie, je représente l’université en tennis puisque je dois participer à un sport universitaire et le tennis est mon autre sport pratiqué mais on y reviendra dans un autre épisode…

La semaine au bureau à Toulouse

D’un point de vue scolarité, c'est beaucoup plus dur qu'au lycée donc je dois plus travailler ce qui me prend pas mal de temps. Il y a beaucoup de moins de cours mais le travail personnel doit être beaucoup plus important. Je ne vous cache pas que j’ai dès fois un peu de mal à m’y mettre… surtout en revenant d’une course ou de tests.

 

Si l’objectif ultime est d’arriver à devenir pilote professionnel même si cela est plus que difficile et n’étant pas un grand fan des études, cela reste quand même très important pour le futur et me permet de penser à autre chose que le sport automobile dans la vie active puis m’ouvrir à différents horizons intellectuels.

 

A bientôt pour un autre épisode.

 

Paul

 

Commentaires (2)

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Cabrelbeuk

22 avr. 2024 • 13:34

Témoignage intéressant

LittleBen

22 avr. 2024 • 16:19

Merci pour ce témoignage, Paul, c’est bien de comprendre l’envers du décors et les efforts qu’il faut consentir.
Bonne continuation!