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WEC / Imola - Norman Nato (Team Jota) : « La course pourrait être frustrante pour beaucoup de monde »

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19 avr. 2024 • 13:30
par
Thibaut Villemant, à Imola
Deuxième des 1812 km du Qatar sur la Porsche 963 n°12 du Team Jota en compagnie de Will Stevens et Callum Ilott, Norman Nato s'attend à une course plus compliquée ce week-end sur le tracé d'Imola.
Photo : MPS Agency

Vous terminé à la deuxième place au Qatar entre les deux 963 officielles. Ce résultat était-il conforme à vos attentes ?

Nous ne savions pas trop où nous allions nous situer. Il y a de plus en plus de voitures et au vu du niveau des pilotes, pour signer un podium il faut vraiment tout mettre bout à bout. Nous n'avions d'autres choses que d'optimiser ce que nous avions entre les mains. Notre désavantage par rapport à la majorité de nos concurrents, c'est que nous ne faisons pas beaucoup de tests.

 

Cependant, nous avions réalisé des essais au Qatar durant l'intersaison. Et dès que nous roulons, nous essayons de le faire sur des circuits du calendrier. Ainsi nous avons aussi roulé ici, à Imola. Nous avons dû, de surcroît, composer avec des conditions mixtes et, potentiellement, c’est ce que nous aurons ce week-end. Et ce pourrait être un atout.

 

Pour une première sortie avec autant d'inconnues, c'était donc très positif n'est-ce pas ?

En performance pure, nous ne pouvions pas jouer avec le Porsche Penske Motorsport au Qatar. En revanche, une de leurs autos est sortie et l'autre a été endommagée. A ce moment-là, ça aurait pu vite tourner en notre faveur s'ils avait été contraints à un arrêt prolongé pour réparation... Après, d'un autre côté, nous avons eu de la réussite avec les déboires rencontrées par la Peugeot n°93. 

 

Mais, clairement, nous n’avons pas volé notre résultat. Nous avons joué nos cartes, avons fait une bonne course avec une stratégie agressive. C’était une bonne surprise d’évoluer à ce niveau d’entrée de jeu avec un nouvel équipage. Car il ne faut pas oublier qu'il s'agissait, pour Callum (Ilott. Ndlr) et moi, de nos débuts en Hypercar et au sein du Team Jota. Tout n'a pas été parfait, mais nous étions là.

© MPS Agency / Bruno Vandevelde

La régularité doit-elle être votre atout ?

C’est ce que nous nous sommes effectivement dits : il faut être réguliers, saisir les opportunités quand elles se présentent et, quand ce n’est pas le cas, au moins s'attacher à marquer de gros points.

 

Avez-vous cerné un secteur particulier que vous devez améliorer ?

Nous étions à la peine sur les tours de sortie en pneus froids. C’est clairement un point faible et du temps gratuit que nous perdons à chaque fois.

 

Est-ce lié à votre manque d'essais ?

Non, puisque que comme je le disais, nous avions roulé en essais à Losail. C'est un peu sur lequel il nous faut travailler, nous avons des idées mais pas encore la solution. C'est par ailleurs un point qu'il est possible de travailler sur le simulateur (que Jota n'a évidemment pas. Ndlr). En revanche, comme on ne roule pas beaucoup, notre to-do list en essais est conséquente. Mécanique, aéro, pilotes, procédures... Nous ne pouvons pas tout faire. Au Qatar, nous n’étions pas en configuration optimale mais nous avons travaillé les points qui le nécessitaient pour Imola.

 

Will Stevens connaît parfaitement l'équipe, contrairement à vous à Callum. Comment votre intégration se passe-t-elle ?

Je connais Will depuis longtemps, ainsi que certains ingénieurs. Mais le fait que nous soyons pas liés à un grand constructeur rend le projet moins politique et la communication facile. Chacun apporte quelque chose de différent. Callum est encore en monoplace via l'IndyCar, tout comme moi en Formule E. Will, lui, connaît l’Endurance et l’équipe par coeur.

Photo : MPS Agency

Mais ça va même au-delà de notre voiture. Pouvoir compter sur l'expérience de Jenson (Button. Ndlr), qui a un excellent feedback, est un atout. Quant à Phil et Oliver (Hanson et Rasmussen. Ndlr), ils sont plus jeunes mais ont également quelque chose à apporter. Tout se fait de façon très ouverte et tout est mis sur la table avant les meetings. Et il n'y a pas d'ego. Au Qatar, je n’ai pas fait la qualification car je fais 12 kg plus lourd que les autres. Mais s’il pleut ici à Imola et que j'ai roulé dans ces conditions en essais, peut-être que ce sera moi. Peu importe à vrai dire... 

 

Le Circuit International de Losail était favorable à la Porsche 963. Vous attendez-vous à ce que Imola ce soit plus moins ?

Beaucoup pensent qu'au Qatar, ce n'était qu'une histoire de BoP. Mais si on compare les valeurs par rapport à celles en vigueur au Bahreïn, il est facile de voir que ce n'était pas le cas. oui, la piste de Losail, plat et sans gros vibreur, convenait bien à la Porsche. Nous arrivions à bien faire fonctionner le fond plat et n’avions que peu de graining. Imola sera plus compliqué pour les Porsche, notamment en qualifications si celles-ci se déroulent sur piste sèche.

 

Et en course ?

Il devrait y avoir quelque chose à jouer s'il se passe des choses. Je ne pense pas que nous aurons la performance donc il nous faudra être intelligents et passer au travers des embûches, car il y en aura... Si nous arrivons à faire un top 5 ce week-end, ce sera très bien. Comme je le disais, sur les courses plus compliquées, le but sera de limiter la perte de points. Il faut savoir accepter de jouer cinquième ou sixième.

 

La gestion du trafic ne devrait-elle pas être complexe à gérer ?

Doubler sera compliqué. Je pense même que ça peut être parfois un peu dangereux. Il n’y a pas de vraie ligne droite, qui nous servent généralement à effectuer tous les procédures que nous devons faire au volant. Il faudra faire attention. Au Qatar, nous avions de la place. J’adore ce circuit d'Imola, à l’ancienne, mais pour faire la course en WEC, quitte à ne pas pouvoir aller à Monza, j'aurais peut-être privilégié le Mugello. La course pourrait être frustrante pour beaucoup de monde.

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