GT4 Europe

Enzo Joulié (Matmut Evolution) : « Rouler en GT4 n’est absolument pas un plan B »

GT4 European Series
5 avr. 2024 • 18:45
par
Laurent Mercier, au Paul Ricard
Fidèle à la catégorie GT4, Enzo Joulié rempile pour une nouvelle campagne sur un double programme.
Photo : Jules Benichou

Il fêtera ses 20 ans le 17 mai prochain. Le jeune Enzo Joulié fait partie des fidèles de la catégorie GT4 et ce sera à nouveau le cas cette saison sur un double programme. 

 

Après le titre Silver en FFSA GT en compagnie d'Etienne Chéli, Enzo Joulié et son compatriote passent en GT4 European Series, toujours sur une Toyota GR Supra GT4 de l'équipe Matmut Evolution. On le verra en parallèle sur l'ADAC GT4 Germany, cette fois sur une Mercedes-AMG GT4 de Mücke en compagnie de l'Espagnol Marc de Fulgencio. De quoi jouer devant sur deux tableaux. 

 

A 20 ans, on a forcément des envies de GT3 mais Enzo Joulié a la tête sur les épaules. S'il va en GT3, c'est que tous les éléments sont réunis pour y briller et pas uniquement pour faire le nombre et dire "je roule en GT3." Une belle lucidité quand on écoute ses propos. 

Photo : Jules Benichou

Votre programme 2024 vous satisfait ? 

 

J'ai deux programmes avec la GT4 European Series chez Matmut Evolution et l’ADAC GT4 Germany chez Mücke Motorsport. L’an dernier, j’avais trois programmes et c’était un peu trop. Cette saison, je souhaitais faire deux bons programmes pour les faire bien et pas en faire un bien et deux à moitié.

 

Rouler sur deux GT4 différentes est un handicap ? 

 

Lorsque j’ai débuté en GT4, j’ai roulé sur deux programmes durant deux saisons au volant d’une Mercedes-AMG GT4. Même sans rouler dans la même équipe, on monte dans la voiture et on est calé de suite. Avec la Toyota et la Mercedes, je roule avec deux autos qui ont un moteur à l’avant. En 2023, j’ai mixé Toyota et BMW, et tout s’est très bien passé sans rencontrer la moindre difficulté. Je retrouve la Mercedes cette année et j’ai hâte de rouler avec cette AMG GT4.

 

La catégorie GT4 vous plaît toujours ? 

 

Je prends du plaisir à rouler en GT4. Plus les années passent, plus les budgets deviennent importants. Quand on met tout bout à bout, il faut un budget conséquent pour s’y consacrer pleinement. Sur une GT3, il faut aussi penser à la casse qui peut être très importante en cas de sortie. J’ai un peu d’appréhension à faire le pas.

Photo : Jules Benichou

Surtout que les résultats sont là...

 

Je performe en GT4, je me sens bien dans la catégorie. L’objectif est de remporter le championnat européen après le titre en France la saison dernière. A ce jour, c’est le titre qui me manque même si on tourne autour, l’essai n’est pas encore transformé. Avec Akkodis ASP et Etienne, nous mettons tout pour aller chercher ce titre européen. Notre combo est gagnant.

 

Vous pensez tout de même à franchir le pas ? 

 

La marche pour aller en GT3 est vraiment importante. Il faut être sûr de soi et beaucoup rouler. On voit qu’en GT World Challenge Europe, les pilots roulent très peu. Il faut être prêt et se mesurer aux pilotes officiels n’est pas un exercice facile. Eux roulent tous les week-ends. Si je dois aller en GT3 pour faire 20e en qualif’, ça ne m’intéresse pas. Je suis jeune, j’ai envie de gagner et de faire des podiums. Aller en GT3 pour faire milieu de tableau ne m’intéresse pas. Les constructeurs regardent plus le général que les différentes classes. Trouver une voiture pour rouler avec deux professionnels demande d’amener un budget très important.

 

C'est donc un choix de poursuivre en GT4 ? 

 

J’ai fait dix ans de karting et j’ai adoré cette période. Le passage en Formule 4 a été compliqué car je n’ai jamais vraiment compris la voiture, comment l’emmener et l’exploiter à 100%. Quand je suis monté dans une GT4, j’ai tout de suite été performant. Dès ma première saison, j’étais là. Rouler en GT4 n’est absolument pas un plan B. J’entame ma quatrième saison, alors si ça avait dû être un plan B, j’aurais arrêté plus tôt. Je pourrais aller en Porsche Cup mais il faut amener au moins 300 000 euros, sans compter que pas mal de pilotes roulent en Supercup à côté. Aujourd’hui, tout est une question d’argent. Grâce à mes performances en GT4, j’arrive à trouver des volants à des très bons prix. Le budget pèse beaucoup dans la balance. Je ne veux pas faire une saison en étant limite avec le couteau sous la gorge et ne pas pouvoir payer la casse. Je préfère être à l’aise et bien faire.

Photo : Patrick Hecq

Comment s'est fait le lien avec Mücke ? 

 

Mücke Motorsport m’a contacté et tout s’est fait très vite. L’équipe cherchait un pilote pour aller chercher le titre et ils connaissent mon expérience avec la Mercedes.

 

Tout ça sans quitter Jérôme Policand...

 

Je vais disputer ma troisième saison au sein de l’équipe de Jérôme Policand. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et j’avais de toute façon envie de poursuivre avec lui. Cela fait trois ans que je veux faire un double programme GT4 chez Akkodis ASP mais cela n’a pas pu se faire car une fois il roule en France, une fois il roule en Europe.

 

Vous allez représenter Andorre. Pourquoi ce changement ? 

 

Je représente Andorre car je suis résident andorran. C’est juste le drapeau qui change et je tenais à représenter le pays où je réside pour rendre au pays ce qu’il m’apporte. Là-bas, ma vie est différente car tout est axé sur la nature et le sport. C’est un autre cadre de vie. Bien sûr, on parle souvent d’Andorre pour les impôts mais cela va bien au-delà.

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