La NP02 de Nova Proto, le prototype qui donne le sourire

Inutile de présenter Norma, le constructeur basé dans les Pyrénées à St-Pé-de-Bigorre. Il aura fallu pas moins de deux volumes de plus de 200 pages chacun à notre ami Jean-Marc Teissedre pour raconter l’aventure du constructeur français créé par Norbert Santos. Si Norbert suit toujours d’un œil avisé l’aventure Norma, Guillem Roux, fidèle compagnon depuis plus de 20 ans, et Camille Gautré-Santos, la fille de Norbert, ont repris le flambeau sous le nom Nova Proto.

En 2024, trois modèles Nova Proto sont disponibles dans la gamme. La NP01 est le fleuron du catalogue avec une auto aussi à l’aise sur les circuits qu’en course de côte. Sa petite sœur, la NP03, est équipée d’un moteur de moto. C’est du côté de la NP02 que tous les regards sont tournés.

Equipé d’un moteur V8 américain, d’une boîte de vitesses Sadev à 6 rapports et d’une carrosserie en carbone, le prototype fermé est approuvé par tout type de pilote. Rarement une voiture de course fait autant l’unanimité. Qu’ils soient gentlemen ou professionnels, les pilotes sont unanimes sur cette NP02. Vous n’en trouverez pas un qui ne soit pas satisfait, ce qui en fait à coup sûr un ratio prix/performance/plaisir imbattable.

Lors du lancement de la saison Ultimate Cup Series au Paul Ricard, Norbert Santos et Guillem Roux ont échangé avec Endurance-Info sur le succès indéniable de la NP02 qui s'est offert un doublé dans le Var.

Cette NP02 répond à un besoin du marché ?

Guilhem Roux : Il y avait un besoin et une envie. Cela fait plusieurs années que nous avions un tel projet en tête. C’était même l’idée de base que l’on se faisait d’une LMP3 après l’épopée CN. La NP02 est bien plus agréable à piloter qu’une CN qui avait un moteur fantastique mais avec pas mal de vibrations qui entraînaient un certain désagrément pour le pilote, sans compter une usure prématurée de toute la partie électronique. Là, avec le moteur V8, les soucis ont disparu.

Le projet était dans les cartons depuis un bon moment ?

GR : Nous avons lancé l’étude de la voiture avant le COVID-19 et la pandémie nous a fait très peur. L’étude a donc été stoppée durant quelques mois pour lancer en parallèle la NP03 qui demandait nettement moins d’investissement. Lorsque nous avons passé cette situation pandémique, l’étude s’est poursuivie sur un total d’environ deux ans. Les clients ont de suite adhéré au projet et les plus anciens nous font confiance. Lorsque la première auto a roulé, ils ont vu qu’ils avaient eu raison.

Proposer un prototype fermé à un prix abordable était la feuille de route ?

GR : Le coût a été au centre la conception de la NP02. C’était même le point numéro 1 et nous arrivons à un coût au kilomètre moins cher qu’une CN pour un plaisir différent. La voiture plaît à plus de monde. Quand les pilotes testent les deux voitures sur une même journée, ils sortent avec le sourire des deux mais le plaisir n’est pas le même. La NP02 a l’avantage de plaire aussi bien aux gentlemen qu’aux pilotes professionnels. Sur une CN, les Pros prenaient plus de plaisir car ils arrivaient à faire abstraction des vibrations, un peu à l’image d’un gros karting. La NP02 est en-dessous des 200 000 euros et plus de 30 autos ont été assemblées à ce jour.

La voiture peut évoluer ?

Norbert Santos : Nous ne sommes pas encore au stade de vouloir faire évoluer la voiture. Autant la stabiliser pour quelques années sans apporter la moindre évolution importante. Aujourd’hui, le besoin d’aller plus vers la performance ne se fait pas sentir. La NP02 peut clairement aller plus vite, mais je le répète, ce n’est pas l’objectif actuellement.

De nouveaux terrains de jeu sont à l’étude pour la NP02 ?

GR : La voiture est homologuée en Ultimate Cup Series, Creventic, Elite Racing Series, Supercar Challenge, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, etc… A ce jour, nous tenons vraiment à ce que l’Ultimate Cup Series fonctionne, alors nos ressources ont été mises pour les clients dans le championnat. Les meetings sont beaux.

De là à ce que Nova Proto organise son propre championnat ?

NS : Organiser un championnat est un autre métier. En revanche, des championnats peuvent penser à faire une série dédiée à la NP02. La voiture est taillée pour les courses d’endurance. Elle s’est déjà imposée en Afrique du Sud sur un format de 9 heures. C’était pour la voiture une grande première sur une telle longueur. La NP02 plaît aussi beaucoup pour les track days car elle est facilement utilisable. Il peut y avoir une appréhension au début mais elle disparaît très vite. Les solutions choisies dans le concept de la voiture sont abordables pour un maximum de personnes sur le plan de la maintenance.

De futurs projets sont dans les tuyaux ?

GR : Il y a des idées sur le plus long terme mais c’est un peu trop tôt pour en parler.

Un retour en LMP3 est à l’étude ?

GR : Il n'y a pas d’envie de revenir en LMP3. Nous ne sommes pas taillés pour cela face à ceux qui sont déjà en place. De plus, il nous faudrait beaucoup plus de moyens.

Et Pikes Peak ?

NS : Pikes Peak fait partie des projets pour 2025 avec une auto fermée, ce qui sera pour nous une première. L’idée est de faire rouler l’auto dès cette année en essais. Il nous manque encore le record thermique. Un petit souci moteur nous a empêché d’aller chercher ce record avec Romain (Dumas). Les nouvelles énergies font aussi partie des réflexions pour le futur. La NP02 est déjà prévue pour recevoir une hybridation. A ce jour, aucune réglementation FIA n’est en place mais nous sommes prêts.