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La place des manufacturiers pneumatiques dans les championnats d'Endurance majeurs

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15 mar. 2024 • 10:00
par
Thibaut Villemant / Auto Press Club
Goodyear et Michelin se partagent le rôle de manufacturier pneumatique dans les plus grands championnats d'Endurance mondiaux. Mais comment la répartition s'est elle faite ? Pourquoi Michelin a choisi l'IMSA ? C'est ce que nous allons essayer de voir...
© Michelin

Longtemps, le sport auto a vu les manufacturiers pneumatiques se faire la guerre dans les plus grands championnats mondiaux. On se souvient notamment de la rivalité Bridgestone / Michelin en Formule 1. Mais pour éviter la course au développement et l'escalade des coûts qu'elle induit, les législateurs ont peu à peu décidé d'avoir recours à un seul et unique manufacturier.

 

C'est le cas de la F1 depuis 2007 ou encore du Championnat du monde des Rallyes depuis 2019. Le championnat du monde d'Endurance a longtemps résisté, mais depuis 2021, chaque catégorie a son manufacturier pneumatique unique. À l'époque, le LMP2 était la chasse gardée de Goodyear, l'Hypercar et le GT celle de Michelin. Mais une autre raison existe : l'arrivée dans la discipline de la BoP, stratagème censé niveler les performances des autos ô combien complexe, plus encore si les voitures n'ont pas toutes les même gommes. Cela a notamment été le cas pendant un temps en GTE Pro et GTE Am, quand seul Aston Martin faisait confiance à Dunlop.

 

Longtemps réticent à l'idée de ne pas avoir de concurrence, Michelin a continué à s'investir en Endurance, jugeant la discipline comme la plus propice au développement - notamment - des technologies durables. L'an passé, en marge des 24 Heures du Mans, Bibendum a dévoilé un pneu de course conceptuel contenant 63 % de matières premières durables. L'objectif affiché est de fabriquer des pneus intégralement conçus à partir de matériaux durables d'ici 2050 et que les matériaux durables représentent 40 % des pneus Michelin d'ici 2030.

© Michelin

Autant de raisons qui ont poussé le géant clermontois à répondre à l'appel d'offres pour devenir le manufacturier pneumatique unique de la catégorie Hypercar. Et ce tout en continuant, jusqu'à l'an passé, à équiper le GTE Am. De son côté, à l'échelon mondial, Goodyear s'est contenté du LMP2... jusqu'à cette année et le bannissement de la catégorie du championnat du monde. Mais le pneumaticien américain tenant à rester présent à l'échelon mondial, il a répondu et remporté à l'appel d'offres concernant la catégorie LMGT3, qui a remplacé le GTE Am.

 

Une belle prise pour Goodyear, qui tend depuis plusieurs années à étendre sa présence en Endurance, comme le prouve le partenariat signé avec l'ELMS en 2021 et qui passe notamment par la fourniture de gommes aux LMP2 et LMGT3, quand le LMP3 est toujours confié à son rival tricolore. Tant et si bien qu'aux prochaines 24 Heures du Mans (15-16 juin), sauf forfait éventuel, Michelin chaussera 23 autos contre 39 à son rival. 

 

Mais Michelin n'est pas en reste et demeure prédominant sur le marché mondial de l'Endurance. En plus de l'Hypercar, la société française est depuis 2019 partenaire et manufacturier pneumatique unique de l'IMSA SportsCar Championship, et ce jusqu'en 2028. Le championnat d'Endurance américain, qui fait étape ce week-end à Sebring, deuxième manche de la saison 2024. 58 voitures réparties en quatre catégories sont attendues sur la grille samedi.

« Chez Michelin, nous nous servons de l'Endurance pour améliorer nos produits dans les environnements les plus difficiles, affirme Jason Anzalone, directeur de la compétition quatre roues chez Michelin North America. C'est un moyen pour nous de mettre en lumière nos innovations en matière de développement durable. Notre but est réduire le nombre de pneus amenés le paddock tout en maintenant un haut niveau de performance. » 

 

Et cela passe notamment par un allongement de leur durée de vie. Entre 2022 et 2023, le nombre de pneumatiques alloués aux concurrents de la catégorie-reine de l'IMSA a été réduit d'un tiers. Et cette année, le nouveau Michelin Pilot Sport Pro GT a également permis une réduction de l'allocation des gommes destinées au GTD Pro et au GTD de 17%. Des produits qui seront encore mis à rude épreuve ce week-end sur le tarmac défoncé du Sebring International Raceway. 

Commentaires (2)

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zorglub18

15 mar. 2024 • 12:08

On comprend qu’une maison sérieuse comme Michelin préfère l’endurance au cirque de la F1, avec ses pneus qui durent 2 tours. Ça convient bien à Pirelli, qui de toute façon n’était pas intéressé par une formule avec concurrence à l’époque où il y en avait une.

TiPi_MiouMiou

15 mar. 2024 • 12:18

Ca doit être fun pour les équipes LMP2 & GT3 qui font IMSA et ELMS avec la même voiture (Iron Lynx...) mais pneus différents ^^'