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24 H. Daytona – Pourquoi la 62e édition n'a duré que 23h58

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29 jan. 2024 • 22:35
par
Thibaut Villemant, à Fort Lauderdale
La fin de course de la 62e édition des 24 Heures de Daytona a été particulièrement tumultueuse, pour les observateurs, mais aussi pour les concurrents. A-t-elle touché à son terme prématurément ? Nos explications.
© IMSA

Que s'est-il passé ?

Alors que les écrans de télé et de chronométrage indiquent qu'il reste encore deux tours à parcourir, concurrents et médias se voient signifier que la Porsche 963 n°7 a déjà entamé sa dernière boucle. La confusion est totale, comme le prouvent les mines interrogatives de Dane Cameron, Matt Campbell et Josef Newgarden, qui regardent leur équipier Felipe Nasr tenter de résister aux assauts de Tom Blomqvist, au volant de la Cadillac V-Series.R n°31. Mais le drapeau à damier est bel et bien agité...

 

🇬🇧 24H. Daytona - Why did the 62nd edition only last 23:58 ?

 

« Il fallait continuer à mettre les gaz, a expliqué après coup le Brésilien. Voici ce que Tim Cindric (Président du Team Penske. Ndlr) m'a fait passer comme ordre à la radio. L'équipe m'a dit que c'était le dernier tour. Mais je crois que c'était la deuxième fois que c'était le dernier tour (Rires. Ndlr). J'étais confus moi aussi. Je ne sais même pas s'il y a eu deux drapeaux blancs ou non. Vraiment, je n'en sais rien. »

 

A raison, il a donc poursuivi sa course un tour de plus. Mais hier soir, le paddock était quelque peu interloqué par cet imbroglio ayant jeté le trouble sur cette 62e édition. Et pour cause, les feuilles officielles de classement indiquent que la course de la 963 victorieuse a duré 23h58'24''723. Bizarre, vous avez dit bizarre ?

Quelles en sont les explications ?

Au lendemain de la course, l'IMSA nous a donné davantage d'informations sur le couac de la veille, via un communiqué de presse sur lequel on peut lire les explications qui suivent :

 

"En raison d'une erreur de la direction de course, l'IMSA a annoncé par inadvertance le drapeau blanc et l'a ensuite déployé à moins de trois minutes de la fin de la course. À la fin du tour en question, la voiture GTP n° 7 - en tête de la course - a reçu le drapeau à damier alors qu'il restait encore 1'35''277, écourtant la course d'un tour par rapport à ce qui était prévu sur les 24 heures.

 

En vertu de l'article 49 du règlement sportif et du règlement spécifique de l'IMSA 2024, si le drapeau à damier est présenté par inadvertance ou autrement avant que la voiture de tête n'ait terminé le nombre de tours prévu ou avant que le temps prescrit n'ait été écoulé, la course est néanmoins considérée comme terminée lorsque le drapeau est présenté."

 

C'est donc à une erreur des officiels que l'on doit cet imbroglio.

Le résultat de la course s'en est-il retrouvé affecté ?

Comme nous vous l'expliquerons dans les grandes largeurs dans un article à venir, la Porsche 963 n°7 n'a pas effectué le plein de carburant lors de son dernier passage par la voie des stands. Elle ne pouvait se permettre de repartir derrière la Cadillac n°31 et les stratèges du Porsche Penske Motorsport ont donc attendu que la V-Series.R n°31 quitte son emplacement pour faire repartir Felipe Nasr.

 

Dès lors, hier soir, certains ont même avancé que s'il y avait eu deux tours de plus, la Porsche 963 n°7 n'aurait été en mesure de recevoir le damier. Un scénario auquel nous refusons de croire et qui, selon nos informations, ne tient pas la route.

De par sa position dans la voie des stands, la Porsche n°7 a pu faire en sorte de ressortir devant la Cadillac n°31 à l'issue du dernier passage à la pompe - © IMSA

D'autant qu'à en croire Tom Blomqvist, « en ce qui concerne la consommation de carburant, c'est nous qui avions le moins d'énergie. » Et ce de par leur tentative d'undercut lors de l'arrêt précédent. Non, chez Action Express Racing, hors de question de se cacher derrière cette possibilité saugrenue.

 

« C'est le dernier Full Course Yellow qui a annihilé nos chances, plus encore de par notre position dans la voie des stands, assure Blomqvist à juste titre puisqu'après avoir pris l'avantage sur Nasr en piste, il a vu ce dernier ressortir de la voie des stands devant lui ⬆️. Ça nous a fait vraiment mal, c'est toujours plus facile quand vous avez l'avantage de la position sur la piste. »

 

Nasr ressorti devant grâce à sa position dans la voie des stands, impossible pour le Britannique de le dépasser à nouveau comme il l'avait fait de façon magistrale un peu plus tôt sur le banking (vidéo ci-dessous). Les dés étaient jetés...

 

Commentaires (6)

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Gaëtan Minoc

29 jan. 2024 • 22:57

Par contre le trafic dans ce ou ces derniers tours aurait pu influencer le résultat ? Mais comme le dit Thomas Bastin, avec des si...
C'est juste un peu frustrant de voir une telle erreur alors que l'IMSA a l'habitude des finishs sous tension (et assez marrant quand on a Rolex pour sponsor titre de la course)

binwi

29 jan. 2024 • 23:28

L'erreur est humaine mais ça fait sacrément amateurisme pour une telle épreuve...

Steve McQ

29 jan. 2024 • 23:46

En hypercar il n'y a pas trop de conséquences, et en GTD Pro non plus. Mais il me semble que trois autos se battaient sévèrement pour le podium en P2 par exemple. 1 ou 2 tours de plus auraient pu changer la donne pour elles.

tvillemant

29 jan. 2024 • 23:58

Steve McQ - Si cela peut vous "rassurer" Tom (#52) nous a confié ne pas avoir réussi à prendre le dessus sur la n°74 en raison d'un pied d'éléphant endommagé lors d'un contact. J'en profite pour noter à quel point Tom a été excellent durant cette 62e édition

Bobcool

30 jan. 2024 • 10:26

et moi qui pensait qu'a ce prix là une Rolex était précise, je suis déçu