Enquête

Non, la filière des sports mécaniques n'est pas la plus polluante

15 déc. 2023 • 11:00
par
Laurent Mercier
Les sports mécaniques polluent, mais certainement moins que d’autres...
Photo : Morgan Mathurin

La FFSA et la FFM sont les deux premières fédérations à estimer leur impact économique et environnemental global.

 

Le chiffre d’affaires de la filière des sports mécaniques a été évalué à 2,9 milliards d’euros par an (2022). Sur le plan de l’environnement, la filière globale des sports mécaniques représente 0,3% des émissions du secteur des transports en France.

Les fausses idées malmenées

 

L’impact environnemental est très majoritairement lié aux déplacements : 69% des émissions de gaz à effet de serre des sports mécaniques (53% pour les spectateurs et 16% pour les pratiquants). Les deux fédérations souhaitent aller encore plus loin avec trois axes majeurs : accompagner les associations locales pour une pratique plus respectueuse de l’environnement, réduire le premier poste d’émission qui est les déplacements et s’appuyer sur la réglementation et les innovations pour diminuer l’empreinte carbone.

 

A l’échelle d’une course, 82% des émissions sont imputables aux déplacements (spectateurs et licenciés). Le roulage en compétition ne représente que 7% des émissions de la filière des sports mécaniques.

 

Le bilan carbone de la filière annuelle est par exemple deux fois moins élevé que celui de l’Euro 2016 qui comprenait trois semaines de compétition. Sur l’ensemble des courses, un pilote auto ou moto va consommer en moyenne 52 litres pour une voiture et 18 litres pour une moto.

 

On ne vous apprendra rien en vous disant que les sports mécaniques constituent le laboratoire idéal pour imaginer les technologies de demain. La réduction du premier poste d’émission, à savoir les déplacements, est un élément important à prendre en compte dans la stratégie bas carbone. Sur ce sujet, la tâche ne s’annonce pas facile quand on sait que beaucoup de compétitions se déroulent en zone rurale. Il va donc falloir entamer le dialogue avec les élus locaux, développer les opérations de covoiturage et mettre en place des actions de compensation carbone.

 

Plusieurs axes sont en réflexion pour une évolution de la réglementation lors des compétitions : réduire les distances des épreuves, emploi de biocarburants, limitation des pneumatiques, encourager le recyclage, travailler avec les constructeurs sur les motorisations, favoriser les compétitions hybride/électrique sur les territoires. Autant dire que certaines réflexions vont être très compliquées, voire impossibles à mettre en pratique à court terme.

 

 

Commentaires (2)

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PitchCH

15 déc. 2023 • 12:55

Alors autant je suis vraiment contre la comparaison avec d'autres sports, autant il y a des solutions à trouver. Cette année, je suis allé aux 24h du Mans en train et un taxi m'a amené à mon logement et m'y a ramené. J'ai fait 100% de la semaine sans voiture hormi ces 2 trajets taxi. Grâce aux bus, au billet verre et une volonté de profiter. LMEM a été examplaire et c'est surement ce sur quoi on doit travailler dans le futur. Il y a un vrai espoir à mon sens.

spiritofsebring

15 déc. 2023 • 17:59

qu on commence par s'attaquer aux vrais pollueurs a savoir agriculture et textile avant de s'attaquer au sport auto qui représente une goutte d'eau dans l'océan....l'article ne peux pas etre plus clair....