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Tim Heinemann : « J’ai dépassé mes objectifs personnels »

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11 nov. 2023 • 9:35
par
lmercier
En venant du sim racing, Tim Heinemann avait tout à prouver sur la piste. Un transfert virtuel/réel parfaitement réussi pour le pilote allemand qui a brillé en DTM.
Photo : Gruppe C

Dire que la pandémie a été une rampe de lancement pour Tim Heinemann est exagéré, mais c’est bien en 2020 que le pilote allemand, qui nous vient du sim racing, a brillé sur la piste en décrochant le titre DTM Trophy chez HP Racing International. Bis repetita deux ans plus tard pour le compte de Toyota Gazoo Racing Germany.

 

Le pilote de 26 ans, qui porte les couleurs From Sim to DTM, a franchi une nouvelle étape cette année au sein du peloton DTM sur une Porsche 911 GT3 R engagée par Toksport WRT. Pour couronner le tout, il s’est offert deux succès de classe en autant de courses Fanatec GT Endurance. Ses belles performances vont lui valoir de passer Gold FIA en 2024.

Photo : Gruppe C

Rouler en DTM représente beaucoup pour vous ?

 

Faire partie du DTM était un rêve que j’avais depuis des années. Enfant, je suivais déjà le DTM et je regardais les grands noms. Je connais très bien l’autre côté en tant que spectateur et je trouve toujours cela très touchant quand les fans veulent un autographe de moi en me disant que je suis leur idole. Je dis toujours : ‘je suis l’un des vôtres’. C’est tout simplement génial et nous essayons de faire participer les fans de près avec de nombreuses activités autour de la campagne ‘From Sim to DTM.’

 

Pour vous, la saison a bien débuté en quittant Oschersleben aux commandes du championnat…

 

Sur le chemin du retour et le lendemain matin, je me disais : ‘qu’est-ce qui s’est passé ?’ C’était un week-end époustouflant à bien des égards. En tant que débutant en DTM, on a déjà beaucoup de choses à assimiler lors du premier week-end de course, mais je ne m’attendais pas ce que cela se passe aussi bien directement. Cependant, j’ai vite compris qu’il serait difficile de répondre aux attentes qui en découlaient. J’ai simplement profité de ce moment. 

Photo : Gruppe C

La suite a été plus compliquée ?

 

Je pense que les raisons sont multiples, à commencer par le manque d’expérience en tant que pilote. Malgré un début de saison incroyable, je ne m’attendais pas non plus à être dans le peloton de tête sur chaque week-end de course. Cela aurait été un conte de fées, mais en réalité, le DTM est la série GT la plus difficile au monde. Tout se joue sur des détails et tout doit être parfait. Nous n’avions certainement pas le budget le plus élevé et nous n’avons pas pu faire autant d’essais que d’autres équipes. Nous avons tout de même fait du bon travail en faisant preuve d’une bonne vitesse en course sans toutefois obtenir un package global nous permettant d’être devant.

 

Quel est le bilan global ?

 

Dans l’ensemble, je suis très satisfait de ma saison. Bien sûr, j’espérais obtenir des résultats plus constants. Néanmoins, si quelqu’un m’avait dit avant la saison : ‘Tim, tu vas monter deux fois sur le podium et être en tête du championnat’, je l’aurais probablement pris pour un fou. Je me souviens encore des essais officiels au Red Bull Ring avant la saison, quand on m’a demandé quels étaient mes objectifs. J’ai répondu que je voulais monter au moins une fois sur le podium et on m’a ri au nez. J’ai donc dépassé mon objectif personnel et, de tout façon, ce fut un grand honneur pour moi de participer au DTM cette saison.

 

Vos deux courses en Fanatec GT se sont terminées par deux victoires de classe. Deux bons souvenirs ?

 

Les deux étaient des appels de dernière minute, particulièrement les 24H de Spa (avec Huber Racing, ndlr). J’ai longtemps cherché un baquet car cette course figure depuis longtemps sur ma liste. Personne ne m’avait repéré. Je n’ai pas participé aux essais officiels avant le meeting, j’ai donc dû me familiariser rapidement avec la voiture, le circuit, et m’adapter à l’équipe. Tout le week-end a été comme des montagnes russes car tout ne s’est pas passé comme prévu. Durant la nuit, nous avions plus d’un tour de retard et la course semblait quasiment perdue. Nous n’avons jamais baissé les bras en revenant grâce à une bonne stratégie. Le record du tour est la cerise sur le gâteau.

Photo : Gruppe C

Le Nürburgring chez Herberth Motorsport était aussi inattendu ?

 

Je n’avais même pas d’hôtel et je rentrais chez moi tous les soirs, ce qui était assez drôle. Contrairement à Spa, je connaissais le circuit en GT3.

 

Il y a aussi eu les 24H du Nürburgring sur une Porsche/Falken…

 

Nous sommes montés sur le podium de la course qualificative. Aux 24H, nous avons longtemps été dans le top 5 avec une chance de monter sur le podium. Malheureusement, la chance n’a pas été de notre côté, et après quelques incidents, nous avons seulement terminé dans le top 10.

Photo : Gruppe C

Vous passez Gold en 2024. Cela va changer quelque chose pour vous ?

 

Rien ne change pour le DTM et les 24 Heures du Nürburgring. Par contre, pour les séries comme le GT World Challenge, je suis désormais considéré comme un professionnel, ce qui limite les catégories ou les combinaisons de pilotes dans lesquelles je peux courir. Par exemple, il n'y aura qu'un seul professionnel par voiture dans la classe Bronze aux 24 Heures de Spa. Il sera donc plus difficile pour moi d'obtenir des baquets.

 

Le DTM sera au menu ?

 

Cet hiver, je participerai à un programme qui sera annoncé prochainement. Pour 2024, rien n'est encore fixé. J'ai quelques souhaits, l'un d'entre eux est de continuer à rouler en DTM. Nous travaillons d'arrache-pied pour savoir si mes souhaits se réalisent et j'espère en savoir plus prochainement.

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