Les Iron Dames entre histoire et émotion

Les messages d'encouragement apposés sur le capot avant de la Porsche 911 RSR n°85 - Iron Dames pour dire au revoir à la catégorie GTE Am étaient-ils de bon augure ?

Huit heures plus tard, c'est en effet la Porsche de Sarah Bovy, Michelle Gatting et Rahel Frey qui franchissait victorieusement la ligne d'arrivée pour la dernière course de la catégorie GTE Am en WEC.

Avec une course sans encombres, le trio des Iron Dames empoche un succès historique à bien des égards. C'est tout d'abord la première victoire d'un équipage 100% féminin en WEC, la première pour le trio Iron Dames et le dernier succès enregistré dans les livres d'histoire du GTE Am, qui cèdera sa place au LMGT3 en 2024.

Plus que l'histoire, c'est l'émotion qui prévalait dans le clan des troupes de Déborah Mayer.

« Cette victoire après cinq ans est très émouvante, et nous l'utiliserons comme un élan pour espérer être sur la grille de départ en 2024, admet Rahel Frey. Notre objectif est toujours de renforcer l'équipe. Je suis très fière de voir que nous pouvons gagner des courses avec les Iron Dames au plus haut niveau de la compétition GT. J'espère également que cette expérience sera perçue par la jeune génération. Nous avons de jeunes Iron Dames qui vont arriver, c'est un projet dans lequel je suis très impliquée, et cela me rend très fière. »

Sarah Bovy allume l'étincelle, Michelle Gatting conclut en beauté

Parti depuis la pole position, l'équipage 100% féminin a certes cédé sa position à la voiture-soeur n°60 - Iron Lynx avant que cette dernière ne soit contrainte de renoncer. Dans la foulée de Sarah Bovy, qui a réalisé un premier relais idéal pour lancer la Porsche n°85, c'est la belle résistance de Michelle Gatting dans les dernières minutes face au retour de Casper Stevenson (Aston Martin Vantage GTE n°777 - D'Station Racing), qui a permis de sceller la victoire Iron Dames.

« Cette victoire est quelque chose pour laquelle nous nous sommes battues tout au long de l'année, commente la Danoise. Nous avons été proches sur certaines courses, sans y arriver et nous avons mis tout bout à bout. Ce qui a aidé aujourd'hui, est que la course s'est disputée sans interruptions, et nous avons toute montré notre potentiel. Sarah a été très rapide en début de course tout au long de l'année et a réalisé de bons départs, mais cela a été souvent ruiné par des voitures de sécurité.

Clairement, les Aston Martin étaient un peu plus rapides, avec trois voitures qui finissent derrière nous, mais nous avons mieux géré. Casper était rapide et a comblé un gros écart, mais je savais qu'à un certain point, au moment où il est revenu à 1"6, ses pneus ne tiendraient pas le coup (L'Aston étant en médiums, la Porsche en gommes dures, Ndlr). J'ai pu gérer mon rythme, en sachant que lorsqu'il reviendrait, je pourrais attaquer encore un peu plus. C'était donc sous contrôle. »

La fin de course avait en effet été particulièrement ciblée par le trio féminin en amont de l'épreuve.

« Nous avons travaillé sur le setup en qualifications mais aussi en course, précise à ce propos Sarah Bovy. Nous avons eu une réunion où nous avons mis en avant le fait que nous devions être rapides en fin de course. »

Une première victoire qui rejoint au palmarès des Iron Dames le succès de classe aux 24 Heures de Spa décroché en 2022 par le quatuor Sarah Bovy, Michelle Gatting, Rahel Frey, Doriane Pin. Et qui en appelle sans doute d'autres.