Vincent Abril : « Revenir avec un constructeur en 2024 »
En publiant un long post sur les réseaux sociaux en début d'année, Vincent Abril sortait du silence autour de son programme 2023. Lui que l'on attendait logiquement sur une grille GT3 avec un programme conséquent, dans la droite lignée des précédentes saisons, expliquait sans détours une situation un peu subie, avec des discussions non-abouties avec un constructeur.
Replacé en dernière minute sur le marché, le champion Blancpain Sprint Series 2015 n'a pu trouver de baquet à temps complet en GT World Challenge Europe, avant de recevoir un appel d'Iron Lynx pour épauler Hiroshi Hamaguchi en Le Mans Cup.
Une pige à Barcelone qui se prolongera par un engagement à Road to Le Mans, puis finalement une campagne quasi complète sur la Lamborghini Huracan GT3 EVO2 n°63. Une année de transition pour Vincent Abril qui travaille déjà sur l'avenir.
2022 avait été une saison plutôt réussie, mais elle n’a pas connue de réelle suite. Comment l’expliquez-vous ?
Ce n’était pas ce que j’escomptais clairement après avoir réalisé une belle saison, si ce n’est à mon sens la meilleure en terme de performance. En Asian Le Mans Series avec la Ferrari 488, nous avons signé trois podiums, puis il y a eu la pole aux 24 Heures du Mans, et le projet avec JP Motorsport et la McLaren 720S GT3. Sur ce dernier programme, personne n’attendait forcément l’équipe à ce niveau mais nous avons bien fait les choses avec un super équipage et en oeuvrant de façon professionnelle. Nous savions que nous avions des domaines à améliorer mais cela faisait partie du processus.
Vous aviez indiqué avoir une piste avec un constructeur …
Je n’étais pas en position de recherche de quoi que ce soit, car j’étais en discussions avec un constructeur, mais au final c’est tombé à l’eau à la dernière minute et je me suis « retrouvé sur le marché » en mars. C’est certain que rebondir dans une équipe de pointe à ce moment de l’année, ce n’est pas évident. J’ai contacté des équipes que je connaissais et qui m’avaient contacté durant l’hiver. Pour beaucoup, la réponse était que cela les intéressait mais que tous les baquets étaient complets. J’ai réussi finalement à trouver une place pour rouler avec Iron Lynx. J’ai aussi un peu travaillé avec McLaren pour le programme Solus. Cela m’a gardé actif mais début avril, je n’avais que la course de Barcelone en Le Mans Cup en marge de l’ELMS.
Comment avez-vous vécu cette période ?
Pendant six mois, j’ai pu faire pas mal de choses que je n’avais pas forcément le temps de faire auparavant du fait du rythme des courses. Aujourd’hui, en tant que pilote professionnel, c’est janvier – novembre. Pour être honnête, cela a aussi fait du bien après dix années à faire ça chaque saison, d’avoir un peu de temps pour soi. Mais cela a aussi confirmé que j’adorais le sport automobile et que je veux continuer. Cela a été un mal pour un bien dans un sens. Une opportunité ne s’est pas matérialisée, d’autres vont arriver.
La relation avec Iron Lynx semble se développer dans le bon sens …
La possibilité de rouler à Barcelone m’a plu. C’était l’occasion de découvrir une nouvelle équipe, une nouvelle voiture. J’étais dans une position dans laquelle je suis habitué. Certes, le championnat n’est pas du même niveau que le GT World Challenge Europe par exemple, mais il y a de très bons pilotes sur les Lamborghini Huracan GT3 EVO2, et cela m’a permis de voir où j’en étais. Cela a bien marché, même si la BoP était un peu compliquée à Barcelone. Décision a ensuite été prise de me faire rouler au Mans, car j’avais l’expérience du circuit. Si nous n’avons pas terminé dans la Sarthe, nous avions une performance très intéressante. Hiroshi Hamaguchi a finalement décidé de me conserver pour toute la saison. Il y a encore une incertitude de l’épreuve d’Aragon.
Le courant passe bien avec Hiroshi Hamaguchi ?
Nous nous entendons vraiment bien. Le but est de construire quelque chose avec lui. En WEC, ELMS, il faut un pilote Bronze, et lui fait partie des meilleurs, et est en plus super sympa au quotidien. Il a une approche assez professionnelle : il étudie les datas avec moi, regarde les vidéos, veut s’améliorer. Pour le moment, c’est une belle aventure.
Vous retrouvez une casquette de coach qui vous plait ?
J’ai déjà fait cela auparavant, avec des jeunes. J’aime bien transmettre et quand la personne en face est réceptive, c’est toujours plaisant de voir l’évolution et de savoir que l’on y a contribué.
Avez-vous déjà sondé des équipes pour 2024 ? Iron Lynx ?
Iron Lynx est une super équipe. Ils sont impliqués dans beaucoup de choses et sont en plein boom, avec le GT, l’Hypercar avec Lamborghini. C’est toujours intéressant d’être dans ces équipes où plein de choses se passent. J’aime bien leur mentalité axée autour de la performance. A voir ce qu’il sera possible de faire ou pas. Je me mets clairement sur le marché du WEC, car c’est une série qui me convient. Je travaille aussi désormais avec Guy Smith sur le plan du management. Guy est quelqu’un de très pro avec une très bonne réputation. J’ai aussi roulé avec lui du temps de Bentley. Il m’a proposé de m’aider, comme il le fait avec Ben Barnicoat. Guy a beaucoup de contacts et nous travaillons pour 2024 pour revenir avec un contrat constructeur. C’est ce que j’espère pour l’année prochaine.
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TiPi_MiouMiou
22 juil. 2023 • 12:03