GTWC Europe

Steven Palette, couteau-suisse entre CLRT et VSF Sports

GT World Challenge Europe
FFSA GT
12 juil. 2023 • 16:00
par
Pierre Tassel, au Val de Vienne
Pilote-coach chez CLRT en GT World Challenge Europe, Steven Palette reste aux manettes de la structure VSF Sports en FFSA GT, tout en étant repassé derrière le volant pour deux courses. Des tâches multiples qui conviennent au Français.
© SRO / Jules Benichou

Être multi-tâche, Steven Palette y est habitué. Depuis plusieurs années, le champion de France FFSA Tourisme 2021 partage son temps dans et hors du baquet. Au coeur du programme GT World Challenge Europe dans la structure CLRT de Côme Ledogar, Steven Palette conseille également les pilotes de l'équipe en Porsche Carrera Cup / Supercup, tout en poursuivant dans son rôle à la tête de VSF Sports.

 

Dans une saison très chargée, le lauréat des Asian Le Mans Series 2023 en LMP3 avec CD Sport fait le point sur ses différents engagements avant l'entame de la GT World Challenge Europe Sprint Cup, où il évoluera à Misano sur la Porsche 911 GT3 R n°44 - CLRT en Bronze Cup.

 

Vous retrouvez un volant dans une série majeure après une saison 2022 moins fournie. Le retour au volant n'a pas été compliqué ?

 

J’avais un programme un peu réduit en dehors des 24 Heures du Mans en 2022. Mais comme je coache beaucoup, je monte régulièrement dans les voitures pour les régler ou faire une référence. Je suis ravi de ce rôle de pilote pro, où je suis même un peu plus que cela car je travaille avec Côme depuis plusieurs années avec le coaching.

 

Comment jugez-vous les premières courses de CLRT en GT World Challenge Europe ?

 

A Monza, nous faisons 3e Porsche en qualifications au milieu des Rutronik et consorts … Nous terminons 7e à l’arrivée dans la classe, et au vu du niveau de la Bronze Cup, je ne m’attendais pas à forcément beaucoup mieux, car il y a des pilotes Bronze qui vont vraiment très vite. A Monza, je n’avais toutefois pas l’impression que c’était la première course de l’équipe. Il n’y a pas eu de moments d’hésitation, c’était fluide. Sur ce championnat, il faut savoir que les mécaniciens ont de vraies interventions à réaliser, alors qu’en Porsche Cup, il y a beaucoup de préparation en amont, mais une fois que c’est lancé, c’est lancé. En GT World Challenge, il faut sans cesse se réinventer pendant la course, et avec de potentielles interventions à quatre ou cinq personnes. Rien que la chauffe des pneus par exemple mobilise des gens. Pour le moment, je trouve que l’équipe a été très bonne sur cette partie toute nouvelle. Nous avons eu moins de réussite au Castellet avec un souci technique sur la voiture. Nous avons mis 45’ à réparer et donc nous avons poursuivi l’épreuve en préparant les 24 Heures de Spa.

 

Spa justement, qu'en retirez-vous ? Déçu ?

 

Je suis content du résultat, mais à la fois un poil déçu. Nous avons tenu notre ligne de conduite, à savoir ne faire aucune erreur en piste ou dans les stands. Nous n’avons pas eu de pénalité pour limites de la piste. Les appels et la stratégie étaient toujours parfaits. Nous aurions pu prendre plus de risques et attaquer, mais nous ne savons pas ce qu’il se serait passé. Il n’y a pas de regrets. Il y a juste de la malchance avec la dernière voiture de sécurité qui a permis aux autres de se caler sur notre stratégie, sinon, nous étions clairement sur le podium. Nous nous sommes décalés pour nos arrêts en stoppant plus tard que nos rivaux, le décalage se créant petit à petit. Le fait d’être en Superpole était super, surtout pour la première année en GT3 pour CLRT. Côme ne fait de compromis mais il faut être conscient que nous nous battons contre des équipes chez Porsche comme Rutronik ou Manthey qui font bien plus d’essais que nous.

© SRO / Kevin Pecks

Le projet vous plait ?

 

Clairement. Être à la base du programme en tant que pilote, après l’encadrement des jeunes en Porsche Carrera Cup / Porsche Supercup, c’est une bonne chose, et cela poursuit l'aventure. Je pense avoir ma place en GT World Challenge Europe, en plus d'aider les autres à progresser. Nous allons peut-être plus peiner sur le Sprint. Stéphane Denoual ne sera pas là sur la première manche, mais je suis très content de le retrouver. Il y a une vraie continuité. J’aimerais que nous puissions viser quelques podiums même si le niveau est très relevé dans la classe.

 

Passons à VSF. Le début a été un peu compliqué, mais vous avez su rebondir ...

 

Cette année, nous ne devions pas rouler, car si nous avons répondu à peine deux semaines après l’ouverture des bons de commande de la BMW M4 GT4, la marque nous a indiqué que nous étions sur liste d’attente, avec la règle « premier arrivé / premier servi ». Du coup, je ne pensais faire que les dernières courses de la deuxième partie de saison, une fois la voiture arrivée. Un mois avant le début du championnat, BMW me dit qu’une commande a sauté et qu’ils peuvent livrer la voiture le lundi de Nogaro. Je valide le bon. Florian Teillais m’avait dit qu’il me suivait et au final nous partons avec Franck Leherpeur. Nous arrivons à faire une journée de roulage à Pau-Arnos avant Nogaro. Malheureusement, Franck sort et le châssis est plié. Aucune voiture n’était disponible, donc nous avons fait l’impasse sur Magny-Cours. BMW me débloque alors le second bon de commande (qui est la voiture du Val de Vienne). Au final, Franck a financé la course et j’ai disputé les manches de Dijon et du Val de Vienne. Du coup, Florian se retrouve finalement en Pro-Am, et a roulé en tête à Dijon. Nous terminons deuxième après une superbe course. Pour les deux dernières manches de l’année, nous roulerons en Am avec un pilote à confirmer. Et le deuxième châssis devrait être réparé pour le Paul Ricard. J’aimerais constituer un équipage Pro-Am ou Silver car pour 2024, l’idée est de continuer pour VSF. Cela restera toutefois une bonne année pour l’équipe. Pour notre vraie première course, nous avons fait un podium. C’est une belle histoire. Ils m’ont aidé à l’époque, quand mon sponsor arrêtait. Sans eux, tout se serait arrêté. J’essaie de rendre la pareille.

© SRO / Jules Benichou

Quelles sont vos projets pour 2024 ?

 

Je vais suivre la volonté de VSF et CLRT, mais je souhaite poursuivre. Je coache beaucoup en Porsche Club, et même si je ne suis pas sur tous les meetings, je prends le temps de répondre aux pilotes avec qui je travaille. Je suis proche de Benjamin Paque notamment. Je veux continuer de rouler, car j’aime la course pour ce que c’est. Je commence aussi à avoir une bonne lecture sur les plans de carrière pour les jeunes pilotes ou les moins jeunes. Je ne ferme pas l’idée du proto. J’ai failli faire les 24 Heures du Mans cette année avec TDS Racing et Tower mais ce n’est pas allé au bout. J’ai encore des contacts et cela me plairait. Je pense qu’il y a de la place pour des pilotes Silver aux Etats-Unis par exemple.

Commentaires (2)

Connectez-vous pour commenter l'article

spastoris

13 juil. 2023 • 21:07

Merci pour cet article soulignant le remarquable travail de Steven. Non seulement un des Silver les plus rapides, mais en plus une référence absolue en termes de coaching.
Bravo Steven!

Foucat Thibault

22 aoû. 2023 • 14:11

Bravo à Steven Palette, nous sommes originaires du même département et lorsque nous l'avons croisé à Magny-Cours cette année avec sa famille et Florian Teillais, ils ont pris le temps de discuter, de nous expliquer les problèmes de débuts de saison avec VSF et mêmes nous demander ce qu'on faisait comme boulot, d'où on venait. Steven était surpris que je le reconnaisse. Des gens très humbles, très sympathiques et un pilote extrêmement doué que nous avions vu gagner en GT3 à Magny-Cours quelques années auparavant !