WEC / Le Mans

WEC / Le Mans – Les secrets du V6 biturbo de la Ferrari 499P (+ vidéo)

WEC
24 Heures du Mans
17 juil. 2023 • 11:20
© Ferrari

La réglementation de la classe reine de l'Endurance, dénommée Hypercar, permet aux constructeurs d'installer dans leurs autos un groupe motopropulseur hybride qui combine un moteur à combustion interne - ICE, relié à l'essieu arrière - et un système de récupération électrique - ERS - monté sur l'essieu avant. « Pour créer le moteur de la 499P, nous avons tiré parti de l'expérience de Ferrari dans le domaine des voitures de course et de route, explique Lucio Calogero, responsable de la conception et du développement des groupes motopropulseurs pour les voitures d'Endurance. À partir de la plate-forme du V6 installée dans la 296 GTB, nous avons dérivé le moteur de la 296 GT3 puis dans un second temps, avec les modifications appropriées, le moteur de la 499P ».

 

Puissance - Le moteur à combustion interne est capable de fournir aux roues une puissance maximale d'environ 500 kW (680 ch) qui, ajoutée aux 200 kW (272 ch) garantis par le moteur électrique, permet au groupe motopropulseur gloable de la 499P « de bénéficier d'une puissance globale potentielle proche de 1 000 chevaux, précise Lucio Calogero. Le règlement technique du WEC nous oblige cependant à limiter la puissance délivrée à tout moment à environ 500 kW au total, répartition qui maximise les performances lorsque les quatre roues motrices sont activées (à partir de 190 km/h.Ndlr) ».

© Ferrari

Savoir-faire - La Ferrari 499P qui a remporté l'édition du centenaire des 24 Heures du Mans, quatrième manche de la saison 2023 du Championnat du monde d'Endurance, est une voiture qui utilise sur piste certaines des technologies les pointues de l'industrie automobile. « Le moteur à combustion fait partie de la nouvelle plateforme V6 développée d'abord pour les voitures de route, puis pour les voitures de compétition, enchaîne Lucio Calogero. Dans l'ensemble, le moteur à combustion interne est constitué d'environ 500 composants qui sont assemblés dans les départements de prototypage ; ceux qui sont dédiés au moteur de la 499P ont été réalisés dans le but de réduire le poids au minimum, en utilisant des matériaux qui permettent d'obtenir le meilleur rapport entre la résistance et la légèreté. »

 

Moteur porteur - Quelles sont les caractéristiques du moteur de la 499P ? « Il s'agit d'un moteur six cylindres de 3 litres ouvert à 120°, dont les turbocompresseurs sont disposés à l'intérieur des deux bancs, c'est-à-dire une architecture connue sous le nom de Hot V, explique l'ingénieur de la marque de Maranello. Tous les composants sont structurels. Ils ont été redessinés spécifiquement pour la 499P afin d'en faire un moteur porteur, c'est-à-dire un élément structurel du châssis. Son application spécifique à la course nous a, en outre, permis de développer de nouveaux concepts qui pourraient servir de technologies révolutionnaires pour les futures applications routières. »

Un millier d'heures - Concevoir et mettre au point un moteur destiné aux courses d'Endurance est un exercice qui nécessite la prise en compte de multiples facteurs. « Ses performances et sa fiabilité ont été développées sur les bancs d'essai de l'usine de voitures de route, explique Calogero. Nous avons commencé par les bancs dynamiques, sur lesquels les performances et les commandes ont été calibrées, puis nous nous sommes penchés sur la fiabilité, un aspect fondamental dans les courses d'endurance auquel nous avons consacré environ 1 000 heures de développement. À ce stade, le travail s'est poursuivi sur le banc dynamique que nous avons à notre disposition à Maranello et l'affinement des performances sur la piste. » Et ce au cours des mois consacrés au développement qui ont suivi le Shakedown, effectué le 6 juillet 2022 sur le circuit maison de Fiorano.

 

Le point de vue du pilote - « Au volant, nous cherchons un moteur qui soit un allié, qui soit très réactif quand nous en avons besoin et qui ait en même temps un débit linéaire du début du pic de puissance jusqu'au pic de puissance maximum », explique Nicklas Nielsen, qui partage le baquet de la 499P n°50 avec Antonio Fuoco et Miguel Molina. L'auto offre aux équipages un choix de cartographies différentes pendant la course qui leur permet d'optimiser leurs stratégies en fonction de différents facteurs. « Nous avons plusieurs options en fonction du type de circuit, de la météo ou des conditions de piste à un moment donné, poursuit le Danois. Le moteur, petit et compact est très efficient, et cela nous est très utile sous Full Course Yellow ou lorsque nous sommes derrière une autre voiture et que nous devons économiser du carburant. »

© Ferrari

Commentaires (4)

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Antonin

17 juil. 2023 • 12:15

Très bon article !!

Gurneyflap

17 juil. 2023 • 16:36

Très bon publi reportage de Ferrari, la voiture du Mans et celles de série sont cousines etc etc…avec la dose d’erreur que comporte généralement ce genre de communication commerciale, le poids du moteur qui serait mini grâce au talent de la marque, que neni, c’est le règlement qui l’impose le poids du moteur et il est le même aussi bien pour le V6 Ferrari que pour le gros V8 Cadillac.

rené bozec

17 juil. 2023 • 16:44

C'est pas plutôt par rapport au poids du moteur de série, forcément plus lourd, qu'au poids réglementaire?

Ethan

18 juil. 2023 • 10:53

Malheureusement toute cette technique se traduit par un son a chier en piste, encore pire pour la 296 gt3. C’est dommage, la turbalisation rend vraiment les voitures muettes.