Akkodis-ASP, un doublé si proche, si loin

Epuisé après son ultime relais, passé entre tentative de retour sur la BMW M4 GT3 n°98 - ROWE Racing future lauréate et résistance face aux assauts de l'Audi R8 LMS GT3 n°17 - Scherer Sport PHX, Jules Gounon est assis près de sa Mercedes-AMG GT3 EVO n°88 - Akkodis-ASP, le visage marqué par l'effort.

Sa compagne Michelle Gatting est là, parmi les premières à accueillir l'Ardéchois, à sa descente de voiture. Sans doute, le Français est partagé entre satisfaction d'un nouveau résultat de premier plan sur les 24 Heures de Spa, et frustration d'avoir échoué à devenir le premier pilote à empocher à trois reprises la course en GT, exploit réalisé par Philipp Eng, vainqueur avec ROWE Racing.

Oui, Akkodis-ASP n'est pas passée loin d'apposer son nom au palmarès du double tour d'horloge belge pour la deuxième fois consécutive, mais il en a manqué sans doute un peu dans les performances de la Mercedes-AMG cette année pour aller chercher BMW, décidément très en verve dès qu'il s'agit de poser ses roues à Spa.

Cette deuxième place, le trio Jules Gounon - Raffaele Marciello -  Timur Boguslavskiy la doit à une course sans faute, et à une stratégie rondement menée en fin de course.

« Nous savions qu’il nous manquait de la vitesse de pointe, analyse Jules Gounon, avec Endurance-Info. Le couple de la voiture était un point fort, mais nous étions plus lourd que la BMW, et plus en difficulté sur les freinages. Nous avons vu que si nous arrivions à réaliser cet undercut dans les derniers arrêts et à passer les Audi, nous pourrions les maintenir derrière en profitant de la position en piste, même si cela allait être compliqué. La stratégie de Mercedes et d’Akkodis-ASP nous a permis cela. Il faut être fiers de notre prestation.

L’année dernière, nous avions un peu plus de facilité dans le rythme, et nous prenions moins de risques. Cette année, j’ai vraiment eu l’impression de faire dix heures de tours qualifs. C’est cependant ce qui est beau avec le GT3, c’est que tout le monde est « couteau sous la gorge ». »

Si la BMW M4 du ROWE Racing a pris l'avantage dans la matinée, au moment où la piste s'est révélée favorable à la GT bavaroise, Jules Gounon précise que c'est aussi à cet instant que la Mercedes a repris un meilleur rythme que durant la nuit, sans toutefois arriver à se hisser au niveau de la BMW.

« Nous étions moins bien quand il faisait frais, confirme l'Ardéchois. Quand il a fait chaud, je pense que les BMW ont été un peu désavantagées, comme les Porsche et les Audi, et nous avons pu revenir dans le match. Si les conditions avaient été plus fraîches, nous n’aurions pas pu nous battre.

Quand je vois les meilleurs temps des autres voitures (il regarde le timing affiché sur l’écran), je pense que nous étions un peu en retrait ce week-end. Le gros point fort est qu’Akkodis-ASP connaît par coeur la Mercedes depuis des années et le team a réalisé une très belle performance. Avec Lello, nous avons roulé 10h20 et 10h45, donc c’était assez dur physiquement et mentalement dans les deux dernières heures avec Nicki Thiim (Audi R8 LMS GT3 n°17 – Scherer Sport PHX) et Kévin Estre (Porsche 911 GT3 R n°92 – Manthey EMA) qui revenaient comme des boulets de canon. Ce sont les moments où il ne faut pas craquer et ne pas penser à la pression. »

Au championnat, le trio de la n°88 réalise cependant une bonne opération comptable grâce aux points intermédiaires récoltés aux 6e et 12e heures. Un choix intégré dès l'entame de la course à la stratégie globale d'Akkodis-ASP et qui maintient le trio Gounon - Marciello - Boguslavskiy à huit unités des vainqueurs de Spa, Marco Wittmann, Philipp Eng et Nick Yelloly. La lutte pour le titre s'annonce des plus disputées.