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Ulysse de Pauw (AF Corse) : « C’est maintenant qu’on va compter sur moi »

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15 mar. 2023 • 11:00
par
lmercier, à Sebring
Après le GTWC Europe en 2022, Ulysse de Pauw passe en WEC cette saison, toujours chez AF Corse.
Photo : MPS Agency

Âgé de 21 ans, Ulysse de Pauw débute sa carrière en WEC dans la catégorie GTE-Am. Le champion GT World Challenge Europe (Sprint) en titre dans la catégorie Silver, passé Gold cette année, roule sur la Ferrari 488 GTE/AF Corse en compagnie de Simon Mann et Stefano Costantini. Ulysse de Pauw est l’un des deux pilotes belges à rouler en GTE-Am sous une licence de son pays malgré un oubli du RACB de le récompenser fin 2022. Un nouveau challenge pour un pilote AF Corse qui s’éclate en GT et qui peut compter sur l'équipe pour progresser.

 

L’Endurance est une discipline qui vous plaît ?

 

J’ai toujours regardé les courses d’endurance depuis que je suis tout petit. Je ne suis pas du tout arrivé à GT à contre cœur. Au début, c’était la monoplace mais j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi. Il y a deux ans, j’ai disputé les 24H de Spa et je ne pensais pas disputer cette épreuve deux années de suite. Début décembre, je ne pensais pas avoir la possibilité de me retrouver au Mans cette année. La surprise fait plaisir. J’en suis fier et c’est rassurant d’avoir fait ces résultats pour avoir cette récompense.

 

Vos bons résultats de 2022 ont été un élément déclencheur ?

 

Je n’avais jamais réussi à me prouver à moi-même d’avoir de tels résultats. L’an dernier, je me suis dit que j’étais capable de me battre contre les meilleurs et que ce n’était pas des surhommes. Tu prends confiance en toi pour avoir la chance de gagner des grandes courses. Je suis pilote professionnel mais je sais que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Le plus dur commence car c’est maintenant qu’on va compter sur moi. Ce n’est plus moi qui décide de ce que je fais. Mon but était de rester avec Amato (Ferrari) et AF Corse. Tout s’est débloqué en décembre et c’est la première fois que j’arrivais au Nouvel An en sachant que je vais faire la saison suivante.

La pole en 2022 à Brands Hatch en GTWC Europe (photo : Patrick Hecq)

Vous avez roulé uniquement en Sprint l’année passé. Le pari était risqué de rouler face à des pilotes qui cumulent les programmes…

 

Je n’avais pas le choix pour des raisons financières. En Endurance, tu as trois pilotes et il faut arriver à réunir un trio homogène. C’est donc assez compliqué de se faire remarquer. En course, tout le monde a le même rythme. Il est plus facile de se démarquer en Sprint. J’aime bien les deux. En Endurance, l’expérience joue bien plus qu’en Sprint mais j’aime l’adrénaline du Sprint. En WEC, je découvre qu’il y a bien plus de paramètres.

 

Stéphane Lémeret a joué un rôle important ?

 

Stéphane est un ami de la famille. Il m’aide depuis que je roule en karting. C’est grâce à lui que Amato m’a fait confiance. Pour nous, c’est une belle preuve de confiance.

Photo : Ferrari

La GTE est différente de la GT3 ?

 

Pas mal de choses se font naturellement entre la GT3 et la GTE. L’avantage est que la base est identique. D’un point de vue position de conduite, c’est sensiblement la même chose. La GTE ressemble plus à une monoplace où il faut un style coulé et calme.

 

Le trafic est compliqué car cette fois vous n’êtes plus dans la catégorie reine ?

 

J’ai disputé deux courses ELMS en LMP3. C’est un paramètre à prendre en compte avec pas mal de prototypes et de gros écarts de vitesse. Dans les virages lents, on rentre plus vite qu’eux et il faut aussi bien faire attention à quel type d’Hypercar te dépasse.

Photo : MPS Agency

Rouler pour Ferrari est un rêve ?

 

J’ai toujours été passionné par la course automobile en général, pas spécialement par une marque en particulier. J’aime bien les belles voitures. Au fil du temps, j’ai bien compris que la marque était très spéciale. Rouler pour Amato est un vrai confort car c’est quelqu’un qui n’a qu’une parole, ce qui reste peu courant en sport auto. C’est une chance de l’avoir rencontré.

 

Et les pneus froids ? 

 

On utilise les pneus du GTE-Pro de l’année passée. Je pense que ça va être dangereux sur les pistes plus froides. Il y aura des soucis, c’est certain. Les deux premiers tours, tu es en mode survie. Je m’en suis rendu à Monza lors d’une séance d’essais en février. Quand une Hypercar t’arrive dessus et que tu te bats avec la voiture en roulant sur des œufs, c’est assez dangereux. Par 5 degrés, tu peux mettre des super soft, cela ne va pas changer grand-chose. Je ne sais pas si le calcul est bon sachant tout de même que je n’ai pas assez d’expérience sur le sujet. Un vrai pilote Bronze en pneus froids va souffrir durant les premiers tours.

 

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