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Loïc Duval (Peugeot 9X8 n°94) : « Plus c'est difficile, plus la victoire est belle »

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27 fév. 2023 • 13:00
Double vainqueur des 12 Heures de Sebring, le lauréat des 24 Heures du Mans 2013 va tenter de décrocher une troisième victoire sur le tarmac floridien, mais en WEC cette fois-ci.
© Peugeot Sport

Comment se passe la pré-saison de l'équipe Peugeot Sport ?

Nous sommes plutôt bien occupés, comme tout le monde. Nous nous rapprochons du lancement de la saison, donc c'est sûr que c'est une période chargée. Mais jusqu'à présent, la préparation se passe plutôt bien. Nous avons eu une bonne séance d'essais la semaine dernière (à MotorLand-Aragon. Ndlr) et nous sommes tous impatients d'être à la première course. Plus encore maintenant que tous les autres constructeurs sont là.

 

Vous avez eu plusieurs problèmes de fiabilité en 2022. Avez-vous réussi à faire des essais exempts de souci pendant l'hiver ?

Ces trois premières courses étaient pour nous comme un programme de test en conditions de course. Mais comme vous l'avez vu, nous avons eu quelques problèmes. Nous étions déçus à Bahreïn parce que nous avions vu des progrès après Monza et Fuji et nous voulions avoir une course « clean » là-bas, ce qui n'est pas arrivé. Nous avons fait de très bons progrès sur ce point et nous avons parcouru beaucoup de kilomètres pendant l'hiver, donc je suis assez confiant.

 

Même à Sebring, qui est un circuit très spécifique ?

Sebring va être un test difficile parce que nous ne disposons pas de ce genre de circuit en Europe. Donc nous n'avons pas été en mesure de faire des essais sur une piste aussi bosselée. Ce sera donc un peu une inconnue pour nous, mais nous reviendrons ensuite à des circuits plus standards qui devraient davantage nous convenir. Pour être honnête, les progrès et le travail qui ont été faits par les gars pendant l'hiver sont assez énormes. Je pense donc que nous avons atteint un niveau acceptable de fiabilité. Nous verrons maintenant où nous nous situons sur les deux premières courses.

 

Avec tous ces nouveaux constructeurs qui arrivent, le défi s'annonce de taille n'est-ce pas ?

Nous avons fait du mieux que nous pouvions, nous avons travaillé très dur et nous travaillons encore très dur. Tout le monde est à fond. Nous savons que ce sera un défi très difficile à relever et le principal concurrent pour l'instant est Toyota. C'est le concurrent à battre. Mais nous savons aussi que la compétition - avec tous les autres constructeurs engagés - sera vraiment très relevée. Mais c'est ce qui rend l'histoire assez belle et intéressante. Cela va être difficile, mais je pense que tout le monde est en quête de ce genre de défis dans la vie, surtout quand on est pilote de course. Plus c'est difficile, plus la victoire est belle à la fin. Je suis très heureux de débuter cette nouvelle saison, cette nouvelle ère, avec tous ces gars. Je suis impatient.

© Peugeot Sport

Encore plus à Sebring, un circuit que vous appréciez particulièrement...

C'est un vrai circuit, avec de supers fans. J'y ai gagné avec Peugeot (2011. Ndlr). C'était en fait ma première victoire sur une classique d'Endurance. Et j'ai gagné les 12 Heures une deuxième fois il y a deux ans avec Cadillac. Je suis donc très heureux de retourner là-bas. Mais je sais aussi combien la course et le circuit sont difficiles.

 

L'un des grands sujets de cette saison 2023 sera la mise en température des pneus. Que pensez-vous de ce nouveau point de règlement ?

Il a un impact majeur. J'y vois des aspects positifs : ous pouvez jouer avec en termes de stratégie, intervertir les positions des pneus... Mais le plus important est le niveau d'adhérence que vous pouvez avoir. Parfois vous n'êtes pas capable d'être dans la fenêtre de fonctionnement des pneus et vous pouvez être dans le dur tout au long d'un relais. Parfois vous êtes dans la fenêtre et c'est vraiment bien. Cet hiver a été assez froid en Europe, donc nous avons fait des essais dans des conditions froides et nous avons vu combien il était difficile de mettre les pneus dans cette bonne fenêtre de fonctionnement. C'est un sujet mais ce sera la même chose pour tout le monde. Nous connaissons tous le monde dans lequel nous vivons et je pense que c'est bien de faire des compromis et de travailler pour être plus « vert », mais quand vous êtes celui qui est derrière le volant, vous savez que ce sera parfois délicat.

 

Pensez-vous que le fait d'avoir " quatre roues motrices " soit un avantage pour faire monter les pneus en température ?

Le déploiement de l'hybride se faisant à haute vitesse (150 km/h pour la Peugeot), je ne suis pas sûr que cela apporte un avantage pour être honnête. Et le principal facteur limitant se situe en fait à l'arrière, qui est difficile à contrôler. Donc je ne vois pas ça comme un véritable avantage. 

 

 

 

Commentaires (6)

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dmeyers

27 fév. 2023 • 13:31

M'est d'avis (à ma grande peine) qu'un bon résultat de Peugeot à Sebring ne va pas être envisageable, le fait de ne pas y avoir fait de tests avant va s'avérer rédhibitoire.
En tous les cas le jour ou il va raccrocher le casque, sa reconversion est toute trouvée, ses commentaires à la TV sont exceptionnels !

vvf36

27 fév. 2023 • 15:41

@dmeyers, je vous trouve bien pessimiste pour Peugeot.
De mémoire, la 908 n'avait jamais mis une roue en essais à Sebring. Et pourtant, elle a été dans le coup rapidement.
Le prologue sera là aussi pour se rôder.

P.S. : Peugeot doit finir dans le haut de la hiérarchie (déjà trois courses faites) donc être fiable et performant. Dans le cas contraire, leur pari de concept sentira un peu mauvais.

Cabrelbeuk

27 fév. 2023 • 15:52

Ils ont leur chance, quand bien même je ne les mettrai pas nécessairement favoris de la course.

Fastdriver

27 fév. 2023 • 16:14

A travers le discours du pilote, on sent qu'il reste beaucoup de travail à réaliser et une confiance relative. Seront-ils prêts à temps ? Je ne pense pas que Loic manie la langue de bois.

CLOCLO31

28 fév. 2023 • 10:46

Au delà des mots des pilotes et du staff, il y a un sentiment tenace chez beaucoup (dont je suis) d'une fragilité d'origine de la Peugeot, bien sûr lié à l'historique de leurs courses de 2022 : Sebring va donc être un test majeur sur ce plan (châssis et transmission).
L'interview récent du directeur technique ne nous a pas vraiment rassuré, en suggérant un manque de moyens (!) pour expliquer l'absence de tests préliminaires en Floride : inquiétant pour une firme comme Peugeot