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James Calado (Ferrari) : « Apprendre aussi vite que possible »

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26 fév. 2023 • 14:00
Triple champion du monde GTE et double vainqueur des 24 Heures du Mans en GTE Pro, le Britannique de 33 ans va faire, cette année, ses débuts dans la catégorie reine de l'Endurance, toujours avec Ferrari et AF Corse.
© Ferrari

Quel est votre état d'esprit à trois semaines du début de la saison ?

Ca a toujours été un rêve de concourir à ce niveau dans ce championnat et d'avoir pour objectif de remporter des titres et de gagner Le Mans. Nous avons eu beaucoup de succès en GT mais c'est un nouveau défi qui s'offre à nous. Nous avons beaucoup à apprendre mais je me sens vraiment chanceux de faire partie de ce programme.

 

Quel était le but des deux tests menés à Sebring ?

Chaque tour que nous bouclons avec cette voiture est primordial. Pour les pilotes, l'équipe, les ingénieurs... A chaque fois, nous sommes susceptibles de trouver des choses qui ne vont pas et d'autres qui vont. Les tests de Sebring se sont déroulés comme nous l'espérions. Nous avons suivi un programme érigé par nos ingénieurs pour que la voiture soit prête pour la course et pour voir où nous en étions sur le plan de la performance. Il y avait donc beaucoup de choses à tester et il était important pour nous de boucler un grand nombre de tours. il y a eu des hauts et des bas mais c'est normal pour une toute nouvelle voiture. Ce fut un bon test, nous avons découvert beaucoup de choses en termes de set up et avons désormais des datas à analyser pour aller de l'avant.

 

Vous passez du GT à l'Hypercar. A quel point le palier est-il de taille et y a-t-il des choses que vous devez encore maîtriser ?

En termes de pilotage, nous avons fait beaucoup de tours. Probablement autant que sur une saison entière. Donc pas de problème pour qui que ce soit d'entre nous sur ce plan là. Le hic, c'est le trafic. C'est rare que nous soyons sur un circuit avec des GT. Jusque là, dans nos GT, nous nous plaignions toujours des prototypes. Ca va changer totalement. C'est quelque chose auquel il faudra s'habituer.

 

Votre expérience du GTE vous sera-t-elle bénéfique dans le trafic ?

Nous connaissons et comprenons la façon dont ils fonctionnent (les prototypes). Nous allons donc essayer d'adopter cette approche et de faire la même chose. Bien sûr, ce n'est pas facile, les vitesses d'approche sont énormes, mais je ne pense pas que cela nécessitera beaucoup de temps. Nous serons prudents et essaierons d'apprendre aussi vite que possible, surtout lors de la première course à Sebring.

© Ferrari

Ce sera votre première participation dans la catégorie reine. Vous considérez-vous comme un rookie ?

Nous sommes des rookies dans la catégorie en tant que pilotes. Cependant, nous avons une bonne expérience de ce championnat. D'accord, c'était en GT, mais nous comprenons les procédures et ce n'est pas comme si nous n'avions pas beaucoup roulé dans la voiture. Je pense que nous avons une bonne base pour travailler. Pour Sebring, on verra. Personne ne sait vraiment à quoi s'attendre. Nous partons tous un peu dans l'inconnu sur bien des aspects.

 

Parlez-nous des ambitions de l'équipe...

Évidemment, le retour de Ferrari dans la catégorie reine fait beaucoup de bruit. Nous ne pouvons clamer : ''Oui, nous allons gagner tout de suite''. C'est une toute nouvelle voiture. Bien que nous ayons fait beaucoup de tours, il peut encore y avoir des problèmes qui se révèlent en situation de course. Le but premier pour nous en tant qu'équipe est d'apprendre aussi vite que possible, d'améliorer la voiture tout le temps et l'objectif absolu est évidemment d'obtenir des victoires, des titres et de remporter les 24 Heures du Mans. On ne peut pas s'attendre à y parvenir dès la première année. Ce serait bien, mais nous savons que la concurrence est forte. Nous y allons avec l'espoir de bien faire, mais nous avons juste besoin d'apprendre et de voir où nous en sommes.

 

Les deux seules voitures qui n'auront jamais couru en course avant Sebring seront la Vanwall et la Ferrari. Cela vous inquiète-t-il ?

Bien sûr que c'est un désavantage. Mais que pouvons-nous y faire ? Nous avons une nouvelle voiture et sommes nouveaux dans la catégorie. L'équipe a travaillé jour et nuit, sans relâche, pour essayer de faire en sorte que l'auto soit rouable en course et fiable, mais nous ne le saurons pas vraiment tant que nous n'aurons pas pris part à une course. Nous ne pouvons prédire ce qu'il va se passer mais nous sommes impatients de relever le défi, d'apprendre, en espérant que cela se concrétise par des résultats à l'avenir.

© Ferrari

Ressentez-vous plus de pression parce que Ferrari revient dans la catégorie reine après 50 ans d'absence et fort de neuf victoires au Mans au général ?

Tout le monde ressent de la pression. Il n'y a pas que Ferrari. Mais être un pilote Ferrari est légèrement différent. Il y a beaucoup de pression parce que vous savez qu'historiquement, ils ont toujours été obsédés par la gagne. Mais c'est la même chose pour tout le monde. Ils ont choisi six pilotes en qui ils croient. Nous croyons en l'équipe et en sa capacité à faire du bon travail. Mais je serai assez détendu car c'est comme ça que j'aime bosser. Nous allons juste travailler et prendre les choses étape par étape à chaque session, à chaque tour, et faire de notre mieux. Évidemment, comme tout autre pilote, le défi est de ne pas faire d'erreurs, surtout en tant que nouveau dans la catégorie. Donc c'est de la pression mais c'est normal et nous allons y aller avec l'approche la plus détendue possible et avec l'ambition de faire de notre mieux.

 

Vous débarquez dans la catégorie reine au bon moment, n'est-ce pas ?

Je pense que ça va être un sacré show. Tout ce qui a été décidé jusqu'à présent a été juste. Cela a attiré beaucoup de gens, beaucoup de fans, et ce que la FIA et l'ACO ont fait est très positif. Je suis impatient de participer à cette incroyable bataille avec tous ces pilotes, avec toutes ces voitures... Je pense que la lutte sera serrée tout au long de la saison. La fiabilité jouera un grand rôle, mais c'est bien d'avoir cette opportunité et nous sommes assez confiants.

 

Porsche a décidé de diviser les équipages. Êtes-vous heureux de rester avec votre acolyte Alessandro Pier Guidi ?

Mes résultats avec "Ale" en GT sont plutôt bons. Nous avons remporté des titres mondiaux et des victoires au Mans. Nous avons une approche très similaire quant à la façon dont nous aimons que la voiture fonctionne. Réglages, position des sièges... Toutes ces petites trucs rendent la vie un peu plus facile. Et nous sommes assez semblables en dehors de la piste aussi. Donc je pense que ça nous met dans une bonne position de départ.

 

Qu'allez-vous faire d'ici Sebring ?

Je suis à Maranello, il y a beaucoup de travail en simulateur afin de trouver autant de solutions que possible, en essayant de travailler en équipe pour trouver où nous pouvons améliorer la voiture. Il y a beaucoup de choses que nous devons faire pour être prêts pour Sebring. C'est un nouveau projet pour nous, c'est une toute nouvelle voiture et ce n'est pas facile. Donc d'ici là, nous serons à fond et travaillerons aussi dur que possible.

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