Colin Kolles (Vanwall Racing) : « Nous ne sommes pas là juste pour faire de la figuration »

Si certains en doutent encore, nous verrons bien la Vanwall Vandervell 680 au départ des 1000 miles de Sebring le 17 mars prochain, et ce malgré les complications judiciaires qui subsistent dans la coulisse. La voiture doit être homologuée cette semaine avant de prendre la direction de la Floride. Et c'est tout sauf un hasard si LMEM a convié Colin Kolles à assister à une visioconférence à laquelle ont participé tous les team principals des constructeurs engagés dans la catégorie Hypercar en dehors de Antonello Coletta (Ferrari), indisponible.

Fort simple, la première question qui a été posée à Colin Kolles concerne les ambitions de sa formation, qui sera couvée - comme à l'équipe du ByKolles Racing – par Boris Bermes. Et pour cause, si l'on s'en réfère aux dires des pilotes, l'auto serait nantie d'un potentiel prometteur.

« Nous voulons être compétitifs, a répondu avec fermeté l'ex-propriétaire du Caterham F1 Team. Il n'y a rien de plus à dire. Nous ne sommes pas là juste pour faire de la figuration. Je pense que nous sévirons tous dans la même cour, ce qui n'était pas le cas par le passé en LMP1. Les constructeurs avaient un avantage énorme sur les équipes privées et je pense que la situation est totalement différente. Et étant dans la même cour, notre objectif doit être de battre les meilleurs OEM (les grands constructeurs. Ndlr). »

Si certains s'inquiètent du niveau de fiabilité de sa monture et de préparation de ses troupes, lui ne semble pas s'en soucier outre-mesure. « Nous verrons ce qui se passe à Sebring, enchaîne-t-il. Ce sera peut-être une surprise pour tout le monde. C'est un tracé très spécifique et nous n'avons pas encore effectué d'essais là-bas. Nous sommes confiants quant à la fiabilité de notre package sur les tracés classiques, mais Sebring sera plus inédit pour nous tant sur le plan de la performance que celui de la fiabilité. Plus que pour les autres constructeurs. »

Mais comme il affirme à raison, son approche est « très conservatrice ». Et pour cause, tout comme Glickenhaus - qui a d'emblée proposé une voiture fiable - décision a été prise de se passer de système hybride. Quant au moteur, il s'agit du V8 atmosphérique Gibson GK458 de 4,5 litres dérivé de celui équipant les LMP2 et qui a été vu notamment dans la Rebellion R13 / Alpine A480 mais également dans la Enso CLM P1/01 conçue par sa formation.

En dehors de ses performances, le Floyd Vanwall Racing Team défraiera aussi la chronique de par un équipage associant le Français Tom Dillmann à l'Argentin Esteban Guerrieri et au Canadien Jacques Villeneuve, qui va notamment retrouver les 24 Heures du Mans après ses deux expériences avec Peugeot Sport en 2007 et 2008.

« Pour être honnête, c'est plus ou moins une coïncidence, souligne Colin Kolles quant à la présence de ce dernier au sein de son équipage. Nous nous connaissons depuis de nombreuses années, depuis la Formule 1, et nous sommes entrés en contact par l'intermédiaire d'un ami commun. Il semblait très intéressé par l'idée de reprendre la compétition sur une saison entière. Nous avons donc organisé ce test à Barcelone pour voir s'il aimait la voiture. Pouvoir compter sur un pilote titré en Formule 1, en IndyCar et vainqueur d'Indy 500, c'est très positif pour nous, pour le WEC, pour tout le monde... »

Reste que sa tâche s'annonce ardue, le Québecois manquant cruellement de roulage. Mais il aurait été fort surprenant quand il a testé l'Alpine F1 l'an passé. « La route sera longue et difficile car il n'a pas parcouru un grand nombre de kilomètres dans la voiture, conclut notre interlocuteur. Mais nous prévoyons de lui donner beaucoup de roulage lors du Prologue, à Sebring. »

Kolles qui – malgré la titularisation de Villeneuve – a confirmé que Joao Paulo de Oliveira était toujours proche de l'équipe.