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« Clap de fin sur 2022 » par Laurent Mercier

Endurance Info
31 déc. 2022 • 13:50
par
lmercier
Avec plus de 200 jours passés sur les circuits, 2022 a été une année bien remplie. Il est temps de tirer le rideau mais avant de se tourner vers 2023, un clap de fin 2022 s'impose.
Photo : MPS Agency

Que retenir de 2022 sur le plan personnel ? En premier lieu, la saison écoulée a été tranquille côté pandémie. Après deux saisons compliquées, les courses ont pu se dérouler sans aucun report, sans fournir le moindre test PCR à compter de mars et avec du public. Il y a un tas de choses sur lesquelles on peut se réjouir d'une année 2022 qui se termine ce soir.  

 

En 2020, la fin du sport auto était annoncée, une crise financière allait suivre la crise sanitaire, le sim racing allait prendre le pas sur le réel. Fin 2022, le résultat est que le sport auto ne s'est jamais porté aussi bien, les grilles sont pleines, il n'y a jamais eu autant de programmes en cours et le sim racing n'a rien supplanté du tout. Chacun vit juste sa vie de son côté. Les spectateurs sont revenus sur les circuits pour les événements majeurs, tous les billets pour les 24H du Mans 2023 sont déjà vendus plus de six mois avant l'épreuve. Tout cela tranche avec le fait qu'on vante les mérites de la voiture électrique à tout va et qu'on veut éloigner les voitures des villes. Non, le sport auto n'est pas mort. 

 

Il y a donc de quoi se réjouir d'avoir pu assister à une belle saison 2022. Endurance-Info a ressorti la valise dès le 4 janvier pour la remiser le 17 décembre. Il sera temps de la ressortir dans quelques semaines, ou plutôt d'en acheter une nouvelle vu qu'elle a rendu l'âme après 7 ans de bons et loyaux services. Je ne vais pas revenir sur la saison sportive que tout le monde a suivi. Vous savez tous ce qui s'est passé sur le plan des résultats, des tiraillements sur les BOP, des limites de la piste non respectées. C'est plutôt sur les à-côtés que je souhaite mettre l'accent. 

 

Pour la première fois depuis mi-2020, il a été possible de travailler sans masque dans les différents paddocks. Ce qui a changé, ce sont les relations humaines. Depuis la pandémie, il est plus difficile de croiser les acteurs dans le paddock. Tout le monde a pris l'habitude de rester chez soi. Dans le passé, il était fréquent d'échanger avec différentes équipes en même temps, de parler de tout et de rien. Même nous, journalistes, nous sommes encore un peu réticents à rentrer dans les stands. Les habitudes se prennent vite et sont tenaces. 

 

Regarder en arrière est une chose mais l'idée est plutôt de regarder devant. Si l'Endurance continue sa montée en puissance comme elle le fait actuellement, nous avons belles années devant nous. Il va tout de même falloir surveiller de près l'actualité car vous savez comme moi que les choses peuvent vite évoluer dans un sens comme dans l'autre. Il faut aussi arriver à maintenir des coûts raisonnables pour que le bateau Endurance puisse continuer à naviguer sans houle. 

 

2022 a permis de découvrir quelque chose de nouveau. On a eu Loft Story, la Star Academy, Top Chef, etc... On a maintenant GP Explorer qui a été un carton niveau audience, comme l'ont été les 24H du Mans Virtuelles en juin 2020. Vous prenez des jeunes qui n'ont aucune expérience en sport auto, qui ont tous un surnom bizarre, vous les réunissez sur un circuit et vous les mettez dans une monoplace pour une course sur le Circuit Bugatti devant 40 000 personnes. On peut aimer, on peut trouver cela ridicule, mais l'opération a parfaitement fonctionné. Est-ce que cela va servir au sport auto ? L'avenir nous le dira. Les modes changent. Il y a eu les gamers, puis les filles et maintenant les créateurs de contenu. A quand un créateur de contenu au départ des 24H du Mans ? L'idée germe déjà dans la tête de certains. Une chose est sûre, GP Explorer a connu un franc succès. Ces mêmes créateurs de contenu ont été récompensés par la FFSA qui ferait tout de même bien de ne pas oublier ses licenciés et ses sportifs, son coeur de métier.

 

La mode actuelle est de tout comparer. On établit des classements en fin d'année où on mélange tout. Comment peut-on mettre dans un même classement Max Verstappen et Lucas Auer ? Pourquoi X est 6e et Y 9e alors qu'on ne parle pas de la même discipline. Même chose pour les classements qui prennent en compte les différents sports. Cela reste tout de même très subjectif.

 

L'information de la fin d'année nous vient de l'apparition du Qatar au calendrier du WEC à compter de la saison 2024, ce qui nous fait deux manches au Moyen-Orient. Si comme Endurance-Info vous l'a expliqué, nous n'avons pas donné suite à l'invitation pour une conférence de presse présentant l'événement à Doha, ce n'est pas pour autant qu'il faudra bouder l'événement. C'est juste qu'on ne peut pas nous parler de RSE toutes les cinq minutes et faire deux vols de 7h pour 1h30 d'une conférence qui aurait pu être faite virtuellement. Bien sûr, on peut crier au scandale comme quoi on délaisse les circuits européens au profit de l'argent, mais selon moi il faut avoir une vision plus générale. Certains circuits européens ont littéralement pété les plombs sur les tarifs de location, sans compter les normes environnementales de plus en plus compliquées. Si vous êtes promoteur, que vous avez tout de même pris cher financièrement depuis le COVID-19 et que vous trouvez un pays qui paie tout, vous faites quoi ? Si vous êtes chef d'entreprise, vous ne réfléchissez pas longtemps, quitte à rouler devant des tribunes vides. Croyez-vous qu'à Portimao ou Motorland Aragon, les tribunes sont pleines ? On peut crier au scandale mais qui vient réellement sur un circuit en dehors des grands événements ? 

 

On peut aussi s'émouvoir qu'il n'y ait plus aucune place disponible pour les 24H du Mans 2023. Chaque jour, je dis bien chaque jour, nous recevons des messages pour savoir comment trouver des places. Il y aura forcément beaucoup de frustrés mais imaginez si 300 000 places avaient été vendues. Il y aurait autant de frustration sur place avec beaucoup trop de monde dans l'enceinte du circuit pour profiter pleinement de l'événement. 

 

L'année 2023 s'annonce très intéressante pour la planète Endurance et bien entendu Endurance-Info compte bien vous la faire vivre pleinement. Nous y reviendrons dans les voeux mais pour vous faire partager toutes les infos, sans attendre les communiqués de presse, il faudrait déjà nous laisser faire notre travail, ne pas vouloir tout contrôler et surtout ne pas menacer. Nous avons été confrontés il y a quelques semaines à une situation pas très jolie. Il faut que tout le monde comprenne bien que l'on fait du sport auto. Nous ne sauvons pas des vies. Espérons que la trêve des confiseurs ait joué un rôle salutaire car la nouvelle année qui débute demain s'annonce chargée dès les prochaines semaines.

 

Commentaires (14)

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cedricfact

31 déc. 2022 • 14:52

Comme d'habitude, un ton juste, une belle analyse et toujours beaucoup de passion Bravo Laurent !

sylvain60

31 déc. 2022 • 14:55

Analyse précise comme d'hab !
Désolé de lire certaines choses tout de même "menaces"
bye bye 2022 et vivement 2023 !

maxspeed

31 déc. 2022 • 15:12

Laurent,

Je partage ton avis et ton retour sur cette saison qui a été intense. Bravo sincèrement de nous informer avec grande qualité sur ce sport que j'aime tant. Profite bien ce ces quelques jours de repos pour repartir très fort en 2023. Bon réveillon !

Cordialement

Jean-François Mamert

vvf36

31 déc. 2022 • 15:28

Voici un billet très réaliste et sans aucun parti pris.
Je vous remercie de cette année écoulée en espérant une année 2023 toute aussi professionnelle (ce dont je ne doute pas)

Meilleurs vœux à tous

dmeyers

31 déc. 2022 • 15:38

Que dire ? Bravo, merci, bon, c'est pas très original, mais vraiment quel bonheur que de vous lire, quel joie de venir ici s'informer, commenter et presque dialoguer dans la plus grande sérénité. Un peu beaucoup contrarié par ce que vous nous apprenez dans le dernier paragraphe, je sais bien qu'il faut parait-il de tout pour faire un monde, mais quand même !
Merci Monsieur Laurent.