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ITW Laura Wontrop-Klauser (Cadillac) : « Ce que nous avons réalisé en si peu de temps est assez bluffant »

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15 déc. 2022 • 10:15
Après près de deux ans de préparation, dont cinq mois de développement sur piste et plus de 20 000 kilomètres avalés, la Cadillac V-LMDh fera ses débuts en compétition les 28 et 29 janvier lors de la Rolex 24 At Daytona. Trois autos seront alignées pour l'occasion.
© Courtesy of IMSA

 

Vous avez regroupé le Chip Ganassi racing et le Action Express Racing sous une même enseigne : Cadillac Racing. Comment cela s'est-il déroulé ?

Ce programme en général nous a tous incités à travailler ensemble, même les constructeurs. Les délais étaient très tendus et nous disposons tous d'un tout nouveau système hybride dans la voiture. Les châssis sont nouveaux pour nous, donc nous avons dû rassembler nos ressources pour faire en sorte d'avoir des voitures en état de marche à Daytona la semaine dernière (essais collectifs. Ndlr) et nous préparer correctement aux 24 Heures. Nous avons adopté la même approche avec les équipes.

 

Toutes deux travaillent ensemble dorénavant ?

En partant d'un point de départ différent, nous serions incapables de rivaliser avec l'opposition une fois arrivés à la course. Nous avons dû travailler ensemble. Nous avons dû échanger des pièces entre nous pour nous assurer que les voitures roulent. Nous avons dû partager nos connaissances et, je pense, qu'il n'y avait vraiment aucune autre option pour mener à bien ce programme, que celle de collaborer. Ce que je trouve formidable, c'est de voir les résultats de cette collaboration, de voir la capacité à maximiser davantage nos programmes d'essais en ayant les deux équipes en action et en faisant rouler deux voitures au lieu d'une seule. Les bénéfices se font sentir. Nous avons encore un sommet très haut à gravir. C'est agréable d'avoir des gens qui se tiennent à côté de vous tant à votre droite qu'à votre à gauche quand que vous essayez de faire quelque chose d'incroyable.

 

Quel sera, selon vous, le principal défi à relever d'ici les 24 Heures de Daytona ?

La gestion des pièces, l'obtention suffisante de pièces et s'assurer que la qualité est celle requise est un gros challenge à relever. Surtout avec trois voitures. Nous voulons être certains d'avoir tout ce qu'il faut concernant les éléments-clés, d'avoir assez de pièces de rechange. Et s'il nous arrive quelque chose au Roar, alors nous aurons des pièces de rechange pour les pièces de rechange. Essayer d'obtenir des choses à cette période de l'année est un défi, mais nous avons une équipe dédiée et nous y travaillons.

© Cadillac Racing

Y a-t-il eu des défis ou des surprises spéciaux à relever ?

La quantité de code et de logiciel qui a été écrite pour faire fonctionner cette voiture est intimidante. Nous ne pouvons pas avoir assez d'ingénieurs en logiciels qui travaillent en ce moment, car tout est connecté sur cette voiture. Par le passé, tant pour le DPi que pour d'autres programmes de course, nous n'avions pas du tout à nous soucier de l'influence de certaines éléments sur d'autres. Alors que là, si l'un d'entre eux est légèrement mal réglé, la voiture ne roulera pas, ne tournera pas, ne freinera pas... Travailler sur tout cela a probablement été le plus gros défi à relever une fois que nous avons eu à disposition toutes les pièces à tester sur la voiture. Tout ce programme a été un défi.

 

Pourquoi avoir opté pour un tel moteur ?

Comme tout le monde, nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour prendre une décision. Nous nous appuyons en grande partie sur l'expérience que nous avons acquise depuis des décennies chez GM - Chevrolet et Cadillac - en particulier avec le DPi et le huit cylindres. Nous avons fait des études sur le packaging de plusieurs moteurs et, après avoir passé en revu tous les différentes critères, il nous a semblé logique de continuer avec un V8. Il s'agit d'un nouveau moteur, mais qui s'appuie fortement sur l'expérience et l'architecture des V8 que nous avons sur nos armoires. Aucun regret, plus encore à l'approche de notre voyage en WEC. Je pense que nous ferons résonner l'Amérique de manière assez forte avec notre Cadillac et nous en sommes fiers.

© Cadillac Racing

Le défi que vous avez dû relever vous semble-t-il plus complexe que prévu ?

J'ai encore beaucoup d'expériences à vivre au cours de ma carrière. J'ai hâte de comparer le prochain défi à celui-ci, parce que celui-ci a été incroyable. Ce que nous avons réalisé en si peu de temps, malgré la conjoncture économique qui a impacté la façon dont nous gérons nos business, est assez bluffant. Pénurie de main-d'œuvre, chaîne d'approvisionnement... Ces problèmes sont réels et ils nous affectent tous les jours. Nous avons intégré à notre programme des jeunes incroyables qui nous épatent par leurs capacités. C'est l'avenir. Il s'agit de voir comment nous pouvons associer des gens qui ont plus de 20 ans d'expérience de la course avec de nouvelles recrues nantis d'expérience dans ces nouveaux logiciels et technologies que nous embarquons aujourd'hui. Vous pouvez voir les anciens et les nouveaux travailler ensemble et apprendre les uns des autres. Cela nous a donné une grande opportunité de développer notre famille.

 

 

Comment voyez-vous l'équivalence entre LMH et LMDh pour le WEC ?

Il y a eu tant de travail de fait, d'innombrables réunions de groupes de travail techniques, des discussions... Beaucoup de décisions ont été prises pour essayer d'obtenir un bon équilibre entre les deux plateformes. Les efforts ont été déployés pour que cela se passe correctement. Avons-nous manqué quelque chose ? Peut-être. Quand vous vous souciez des grandes choses, il y a toujours une petite chose qui devient grande. Mais j'applaudis vraiment les efforts déployés par les des deux organisateurs (WEC et IMSA. Ndlr) ainsi que par les constructeurs. C'est vraiment un sport d'équipe que de trouver comment réunir toutes ces voitures pour qu'elles puissent courir sur un pied d'égalité.

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