Ben Keating : « La Corvette C8.R est une voiture fantastique »

Pourquoi avoir choisi Corvette ?

J'ai tellement de connexions avec cette marque. Le fait de rouler en WEC pour un constructeur américain et une équipe américaine, c'est forcément très spécial pour moi. Et entendre l'hymne national quand je gagne, c'est quelque chose qui me fait vibrer. Par ailleurs, piloter n'est pas mon métier. Je conduis des voitures pour m'amuser, mais vends des voitures pour gagner ma vie. Je possède 28 concessions au Texas et je vends 19 marques différentes. Mais pas de Aston Martin, ni de Porsche ou de Ferrari. Et c'est quelque chose de spécial pour moi que de courir avec ce que je vends. 

C'est à dire ?

Un exemple : bon nombre de mes clients sont passionnés de compétition et se réjouissent à l'idée de savoir que je vais concourir en Corvette. Je sens l'engouement que suscite ce projet. J'ai couru avec une Viper avant d'être un revendeur de Viper puis je suis devenu le plus gros vendeur de Viper du monde, avec 10% du total des ventes en 2017. Je n'attendrai pas ce niveau avec Corvette, mais je pense que ça aura un impact sur mon business, car les clients savent que quand ils viennent me voir pour acheter une voiture, je sais ce dont je parle, y compris sur le plan de la performance. 

Vous avez pourtant tout gagné avec TF Sport ?

Pour la première fois, entre 2020 et 2021, je n'ai pas changé de voiture d'une saison sur l'autre (il était à sept voitures différentes en sept participations aux 24 Heures du Mans. Ndlr). Pourquoi ? Parce que TF Sport. L'équipe est aussi professionnelle qu'amicale. Elle est constituée de personnalités avec lesquelles il est agréable de travailler et tout simplement de passer du temps. Le Mans est l'exemple parfait. Nous avons gagné sans avoir la voiture la plus rapide, preuve que nous avons fait la course parfaite, tant derrière le volant que sur le muret. C'est ce qui me rend le plus fier dans cette victoire. Tout ça c'est grâce à TF Sport. J'ai apprécié le fait que nous parlons le même langage. Ça va être drôle de courir contre eux l'an prochain.

On vous sent très enjoué...

Les raisons qui rendront la saison à venir spéciale sont nombreuses. 2023 marquera la dernière année de la C8.R et des GTE, mais aussi la première fois que Corvette Racing roule en GTE Am. C'est un honneur pour moi de me retrouver dans cette position. 

Comment avez-vous trouvé la C8.R ?

Je ne suis pas encore à mon plein potentiel à son volant, je suis encore en phase d'apprentissage et elle est sensiblement différente de l'Aston Martin que j'ai pilotée ces deux deux dernières années. J'ai hâte de pouvoir boucler davantage de tours à son volant et d'apprendre au contact de cette équipe. Mais la Corvette C8.R est une voiture fantastique, excessivement bien conçue. Je suis fier d'être le premier Bronze à la conduire en WEC. J'ai roulé dans quasiment toutes les GTE existantes. J'ai regardé les datas et, à titre d'exemple, j'étais un rapport trop bas dans chaque virage. Je ralentissais la voiture dans chaque virage plus que nécessaire parce que mon cerveau n'est pas calibré pour savoir à quelle vitesse la Corvette peut passer dans un virage. C'est un exemple des choses que je dois apprendre.

Pourquoi avez-vous fait rouler deux Silver ici ?

Pour déterminer qui nous épaulera avec Nicky (Catsburg. Ndlr). Nous en avons testé deux ici (Nicolas Varrone et Axcil Jefferies. Ndlr) à Bahreïn et nous en testerons deux autres un peu plus tard aux Etats-Unis. Mais nous voulons prendre une décision relativement rapidement. J'ai une liste intéressante sur laquelle figurent ceux que j'estime être les meilleurs Silver du moment. J'ai été plutôt impressionné par les deux que j'ai vus aujourd'hui et suis donc rassuré de savoir que je ne me suis pas planté. Et puis même s'ils ne sont pas retenus, conduire une C8.R sur un circuit arpenté par la Formule 1, ce n'est pas une opportunité offerte à tout le monde. 

Repartez-vous en IMSA ?

Même programme, même voiture et même équipe (Michelin Endurance Cup sur une Oreca 07 du PR1 Mathiasen Motorport. Ndlr). Mais avec un équipier différent car mon homologue sur l'autre voiture a embauché celui (Mikkel Jensen. Ndlr) avec lequel j'ai gagné cette année.