Rookie Test WEC - Malthe Jakobsen : « J'ai profité de chaque minute » au volant de la Peugeot 9X8

Il est peu de dire qu'il a dominé de la tête et des épaules la saison 2022 de l'European Le Mans Series en LMP3. Crédité, en six manches, de six pole positions, trois meilleurs tours en course mais également de quatre podiums dont deux victoires, Malthe Jakobsen s'est offert le titre avec le Cool Racing et l'atypique Mo Smith.

Des performances qui n'ont pas échappé à Peugeot, qui a décidé de lui confier le volant d'une 9X8 lors du Rookie Test de Bahreïn. « Ils m'ont contacté une semaine et demie avant la finale de l'ELMS, à Portimao, s'est-il remémoré cet après-midi. Nous avons fait un meeting par visioconférence, puis j'ai eu l'opportunité d'aller à l'usine, à Versailles. Cela leur a permis de me connaître davantage. Mais tant que ce n'était pas confirmé et officialisé, je me suis attaché à ne pas m'enflammer, d'autant que nous jouions encore le titre en ELMS et que j'enchaînais avec deux jours d'essais dans la LMP2. »

Mais une fois fait, le champion 2019 de la F4 danoise a commencé à réaliser ce qui était sur le point de lui arriver. « J'ai grandi en regardant Tom Kristensen et tous ces gars qui roulaient au volant de ces incroyables LMP1, et notamment la Peugeot 908, a-t-il enchaîné. Etre capable de m'assoir dans une voiture comme ça à ce stade de ma carrière, c'est comme un rêve devenu réalité. Merci Peugeot et Stellantis Motorsport de m'avoir offert cette opportunité. »

Mais fallait-il encore se montrer à la hauteur. L'ayant suivi tout au long de l'année en LMP3, nous savons que le jeune Viking est nanti d'un immense talent. Et nous ne prendrons pas trop de risques en affirmant qu'il est l'une des futures stars de la discipline. Mais cet après-midi, il l' a également prouvé à tout ceux qui ne le connaissaient pas. 

« J'ai eu pas mal de choses à apprendre, c'est tout nouveau pour moi, nous a-t-il avoué après coup. Et je peux vous assurer que j'ai profité de chaque minute. C'est bien plus compliqué que tout ce que j'ai pu conduire jusqu'alors. Spécialement au niveau de la gestion des pneus. La dégradation est important et la différence de performance entre le début et la fin du relais est importante. La plus grosse différence avec ce que je connais ? C'est le poids. La voiture est plus lourde. Dans les virages négociés à vitesse moyenne et lente, plus encore avec des pneus usés et le réservoir plein, ça génère moins de grip mécanique qu'une LMP3. En revanche, à l'accélération et en ligne droite, c'est bien plus efficace. Et vous sentez bien le coup de pied aux fesses mis par le turbo et l'hybride. Non, j'ai vraiment adoré, ce fut une journée incroyable. »

Incroyable, comme son meilleur chrono : 1'50''222. « Les trois avaient des programmes différents, mais oui, c 'est assez impressionnant » a reconnu Olivier Jansonnie, le directeur technique de Peugeot Sport. Crédité de 64 tours contre 36 à Maximilian Günther et 52 à Yann Ehrlacher, il a devancé de respectivement 1''4 et 1''5 l'Allemand et le Français.

« Je n'ai pas regardé les chronos des autres, a-t-il cependant tenu à tempérer avec un calme digne d'un vieux briscard. Je me suis concentré sur ce que j'avais à faire et ai donné le meilleur de moi-même. »

Mais déjà d'une grande maturité, Malthe Jakobsen refuse de brûler les étapes et de penser à l'Hypercar. « Il me faut continuer à travailler, lâche-t-il. J'ai fait une bonne saison en LMP3, mais ce n'est pas assez. Il me faut encore progresser et prouver que je suis en mesure d'être au niveau des stars du LMP2. »

Le LMP2, c'est la prochaine étape. En ELMS et plus que vraisemblablement avec l'écurie Cool Racing qu'il a menée au titre en LMP3. Mais également éventuellement en Michelin Endurance Cup, en IMSA.