GTWC Europe

Entretien avec Stéphane Ratel : 24H de Spa, GT2, catégorisation, FIA Motorsport Games

GT World Challenge Europe
8 sep. 2022 • 10:00
par
lmercier à Hockenheim
Hockenheim marquait la reprise des championnats SRO post 24H de Spa. Le meeting allemand était l'occasion pour Endurance-Info de faire le point avec Stéphane Ratel, président-fondateur de SRO Motorsports Group. Au programme de l'entretien : ce qui a fonctionné et moins bien fonctionné aux 24H de Spa, les GT2 à Spa en 2023, le réajustement de la catégorisation des pilotes et les FIA Motorsport Games.
Photo : Patrick Hecq

Que retenez-vous des 24H de Spa ?

 

« Après deux éditions compliquées pour le public, 2022 était une édition rêvée : Quel public, quel engouement ! C’est assez difficile de voir les raisons de ce progrès en dehors du Covid-19 car la grille était déjà magnifique ces dernières années. Je pense tout simplement que c’est la combinaison de deux ans sans public. On le voit dans d’autres événements sportifs. N’oublions pas la présence de Valentino Rossi qui a certainement apporté un regain de publicité. A Hockenheim, c’est un peu comme si on sème quelque chose sur un sol aride car nous sommes sur les terres du DTM et de l’ADAC GT Masters. A Spa, le sol est fertile. Les chiffres de fréquentation communiqués par SRO sont les vrais chiffres (73 000 spectateurs). La parade a elle aussi été un franc succès. Les premières années, il fallait donner des pass aux équipes pour faire venir du monde. Le public a répondu présent et c’est pour toute l’équipe de SRO une immense satisfaction. »

Photo : Patrick Hecq

 

Y-a-t-il quelque chose à améliorer ?

 

« On ne va pas se mentir, nous avons été dépassés par la procédure de mise en grille. Nous voulons que les 24H de Spa restent une fête populaire. On ne voyait même plus les autos sur la grille. L’idée est d’avoir à l’avenir plus de temps pour la cérémonie de départ. Quand je pense que nous avons eu jusqu’à 72 GT3 au départ. Le chiffre de 65 est parfait pour cette épreuve. La nouvelle procédure de podium était une bonne idée et il nous reste maintenant à l’améliorer. »

 

Vous avez annoncé la présence possible de GT2 l’année prochaine aux 24H de Spa en Am. Les retours sont positifs ?

 

« Disons que l’approche est progressive. Le but n’est pas de jeter deux GT2 au milieu d’un plateau de GT3 car cela ne voudrait rien dire. Peut-être ai-je tort et que je devrais privilégier la catégorie Pro en GT3. Je reste persuadé que les équipages Am et Pro-Am sont essentiels dans ce que l’on fait. Avec le GT2, je commence juste à ouvrir la porte à des autos qui tiennent la distance comme on a pu le voir aux dernières 24 Heures de Zolder. On verra si l’intérêt est là mais il n’est pas question de chasser les GT3. La seule GT2 qui ne peut pas faire de longs relais est la Porsche GT2 RS CS qui ne peut pas tenir les 60 minutes. La BOP sera donc revue. Avoir quatre à six GT2 l’année prochaine serait un bon début. »

Photo : SRO

Vous voyez aussi la catégorie GT2 comme une police d’assurance au cas où la catégorie GT3 dériverait financièrement ?

 

« Maserati et Mercedes arrivent en 2023, donc le plateau va grandir. La catégorie GT3 est en pleine évolution avec une Ferrari 296 GT3 qui est très belle et qui permet plus de libertés que les règles précédentes. Les GT3 deviennent de plus en plus des autos de course. Avec le GT2, on revient à ce qu’on a connu au début du GT3 en 2006, à savoir des autos plus simples, moins chères et performantes pour les gentlemen. Gouverner, c’est prévoir. C’est un luxe d’avoir autant de GT3 aux 24H de Spa mais est-ce que ce sera toujours le cas dans trois ans ? Avoir une catégorie de compensation permet de ne pas être pris au dépourvu. Contrairement aux GT2, es GT4 n’ont pas leur place à Spa. »

 

L’autre nouveauté de la traditionnelle conférence de presse est l’ajustement de la catégorisation des pilotes. Il faut s’attendre à quelque chose de plus logique ?

 

« Il fallait réajuster le tout. On a pu voir que certains pilotes Gold sont plus rapides que des Platinum. Nous allons faire passer nos listes à la FIA avec comme ambition d’avoir un cadre plus juste pour tout le monde. Il faut une vraie logique et quelque chose de valorisant. On n’empêchera pas les pilotes qui sont à la limite entre deux catégories. Cette année, nous avons mis en place un comité d’équipes qui a statué sur les cas litigieux et qui a bien fonctionné. Ceux qui font appel passeront devant le comité SRO. Il est envisageable de faire la même chose en FFSA GT. »

 

Les FIA Motorsport Games approchent. Vous êtes confiant sur le succès de l’événement ?

 

« Il reste encore du travail car les pays se décident assez tard. C’est un peu une histoire de ‘cash budget’ car s’il reste du budget en fin de saison, alors les engagements arrivent. On multiplie les disciplines cette année. Pour la partie GT, nous avions 20 autos à Rome et j’espère que nous serons entre 18 et 20 au Paul Ricard. Nous perdons la Russie, la Biélorussie et la Chine pour les raisons que l’on connaît. L’idée est de conserver l’événement un an sur deux. J’espère que nous pourrons annoncer la destination de 2024 lors de l’événement fin octobre. L’Europe sera une nouvelle fois au menu en 2024. Rome avait un très bel environnement, le Paul Ricard permet d’accueillir de multiples disciplines. La troisième édition mettra l’accent sur le côté populaire. »

 

 

Commentaires (2)

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pierre.dufour70@gmail.com

8 sep. 2022 • 10:54

Présent aux 24 H de Spa cette année, je partage l'enthousiasme de Stéphane Ratel. Cependant je vois quelques points à améliorer pour l'accueil du public :
-en premier lieu, la capacité d'accueil de la restauration sur le circuit. Minimum une heure trente de file d'attente dans la bousculade le samedi soir, pour une saucisse de piètre qualité.
-à Spa, les gradins sont tous côté extérieur de la piste. Les lumiranks sont côté droit du pare-brise (et heureusement...). Le public ne les voit pas. Pas de tour lumineuse non plus avec le classement. Le lumirank sur la portière arrière gauche serait il possible ?
Et avec la saturation du réseau internet pas facile non plus de suivre le classement.
La sonorisation du circuit est en plus inaudible quand les voitures tournent, donc pas de solution de ce côté là non plus.
-les écrans géants ont le mérite d'exister, mais ils sont loin des tribunes et peu visibles en général.
-d'une manière globale, compte tenu de la saturation du paddock du fait du nombre de participants dans toutes les catégories, il était très difficile de circuler. Le danger était présent à chaque mètre avec les trottinettes et autres engins motorisés qui roulent à des vitesses excessives.
Mais beaucoup de très bons moments quand même.

Sam Piroton

8 sep. 2022 • 16:47

Pour internet, il y a eu un souci, clair. A priori résolu.
Sinon, il reste un outil à ne jamais oublier: radio speaker sur 106.5 fm. Une pocket radio, et hop, les infos en permanence :)