Sébastien Bourdais : « Comme dans un état de transe »
Il est peu de dire que la Cadillac n°01 était en verve aux 24 Heures de Daytona et aux 12 Heures de Sebring. Las, à chaque fois, la mécanique a fait des siennes. Samedi dernier à Long Beach (Californie), alors qu'il était en tête après s'être élancé depuis la pole position, Sébastien Bourdais s'en est allé poser sa DPi-V.R sur le mur après avoir dépassé une GT au septième tour.
Les dommages étaient faibles, mais le temps d'enclencher la marche arrière et de repartir, le Sarthois se retrouvait sixième et dernier du DPi, à 21'' de son compagnon d'écurie Alex Lynn. Il a alors dû se dire que ce foutu chat noir n'était toujours pas décidé à délaisser la n°01. Mais comme il le confessera après avoir passé le volant à son équipier Renger van der Zande : « Quand vous courrez après quelque chose d'impossible, vous entrez comme dans un état de transe. »
Je pense que si nous avons appris quelque chose aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas mettre en colère un Français !
Impossible n'est pas Bourdais. Et aussi hallucinant que cela puisse paraître, il ne lui faudra que 22 boucles - soit moins de 30 minutes - pour reprendre les rênes de l'épreuve, non sans avoir signé au passage le meilleur tour en course. Et ce tout en économisant du carburant, ce qu'il sait faire mieux que quiconque. « Ce fut finalement un peu plus compliqué que ça aurait dû l'être » admettra-t-il après l'arrivée non sans ironie.

Pole position, record du tracé - DPi - pulvérisé, meilleur tour en course et victoire (sa quatrième à Long Beach toutes disciplines confondues), Sébastien Bourdais a prouvé une fois de plus, en Californie, que ses 43 ans n'avaient aucun effet sur son coup de volant. « En fait, tu es en feu car tu es en colère contre toi-même, enchaînait-il. Par chance, les dégâts étaient minimes. Je suis juste content que nous ayons pu reprendre les rênes de la course. »
Adversaires comme équipiers, tous louaient samedi soir son abnégation et son talent. « Je pense que si nous avons appris quelque chose aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas mettre en colère un Français, rigolait ainsi son acolyte néerlandais après être passé sous le damier avec une avance de 3''761 sur la voiture-soeur de Alex Lynn-Earl Bamber. Il a fauté, a touché le mur, mais a ensuite été impeccable, parvenant à remonter dans la hiérarchie au point de me rendre la voiture en tête. Sébastien a fait un boulot incroyable et je n'ai plus eu qu'à la ramener à la maison. Nous avions une voiture fantastique et tout le monde peut avoir le sourire au sein du Chip Ganassi Racing. »

Et Bourdais d'enchaîner : « J'ai vécu des journées magnifiques sur des circuits urbains. Quand vous êtes en confiance sur un tracé en ville et que vous attaquez fort, vous pouvez vraiment faire fonctionner les pneumatiques d'une autre manière et atteindre un autre niveau. Quand vous êtes dans cette zone, que vous maîtrisez la piste et que vous sentez que tout est sous contrôle, c'est l'une des meilleures sensations qu'il est possible d'expérimenter dans une voiture de course. »
C'est la première victoire de la paire Bourdais-Van der Zande qui, malgré bien des déboires sur les deux premières courses, fait le plein de points et remonte à la cinquième place d'un classement général dorénavant dominé par leurs compagnons d'écurie. « C'est, par chance, une longue saison, concluait Van der Zande. Nous n'abdiquerons pas. La seule chose que nous pouvons faire pour gagner le championnat, c'est de gagner des courses, nous allons donc tenter de poursuivre ainsi... »
La prochaine manche de l'IMSA se tiendra sur le mythique circuit de Laguna Seca, le 1er mai.
Commentaires
Connectez-vous pour commenter l'article