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Rahel Frey (Iron Dames) : "Lorsque vous avez un rêve caché, poursuivez-le"

GT World Challenge Europe
WEC
2 avr. 2022 • 12:00
par
lmercier
Depuis le début du programme Iron Dames, Rahel Frey a parfaitement trouvé sa place dans l'échiquier. La pilote suisse est très impliquée dans la voiture mais également en dehors.
Photo : Iron Lynx

Quelques semaines seulement après le WEC aux 1000 Miles de Sebring, les Iron Dames débutent en GT World Challenge Europe (Endurance) sur un programme complet après une pige en 2021. Rahel Frey, Michelle Gatting et Sarah Bovy se partagent le volant d'une Ferrari 488 GT3 couvée par Iron Lynx. Le programme féminin soutenu par la commission FIA Women in Motorsport ne cesse de se développer dans différentes catégories et le GT est en pointe sur le domaine. e trio de a Ferrari #83 peut clairement jouer devant en Gold Cup. En plus de son rôle de pilote en GTE et GT3, Rahel Frey a un regard très large sur le programme. 

 

Comment l’équipe a-t-elle grandi selon vous ?

 

« C’est simple, il suffit de regarder le nombre de titres remportés. Nous sommes en pleine croissance et l’équipe s’agrandit de plus en plus. Le nombre de pilotes et de voitures augmente, non seulement avec la participation aux 24 Heures, mais aussi aux autres courses. L’équipe s’agrandit constamment et cela nous permet aussi d’acquérir de plus en plus d’expérience. »

 

Même avec le temps, le projet Iron Dames reste important ?

 

« Dès le début, la fondatrice du programme, Deborah Mayer, a conçu ce projet comme quelque chose qui devait avoir une continuité, en regardant toujours vers l’avenir. Et c’est pourquoi, même si l’équipe actuelle, compte déjà des membres établis et expérimentés, nous pensons que le meilleur est encore à venir. Dans cette optique, celles d’entre nous qui concourent aujourd’hui travaillent elles-mêmes pour l’avenir de l’équipe, pour accueillir la prochaine génération, et nous sommes certaines qu’elles auront le même impact positif que nous avons aujourd’hui. Le projet a démarré avec un objectif très clair : promouvoir les femmes dans tous les domaines, non seulement en sport automobile mais en général, dans tous les domaines. Notre devise est « Nous sommes des femmes animées par des rêves ». Lorsque vous avez un rêve caché, poursuivez-le de toutes vos forces : c’est le seul moyen de l’atteindre. Nous voulons vraiment motiver tout le monde. Nous voulons faire comprendre que nous pouvons toutes être des « Iron Dames » dans n’importe quel domaine. »

Photo : Iron Dames

Il y a de nouveaux objectifs à atteindre ?

 

« La première ambition reste le succès. D’une part, nous voulons motiver les femmes. C’est donc définitivement le premier objectif et nous travaillons dur chaque jour pour l’atteindre. Mais il est tout aussi important de travailler pour l’avenir : le partenariat avec FIA Women in Motorsport ou avec la Ferrari Driver Academy, est essentiel pour cela. Par exemple, nous avons Maya (Weug) qui roule en Formule 4 à seulement 16 ans. Nous travaillons pour soutenir les jeunes femmes pilotes, nous travaillons dur pour qu’elles puissent évoluer rapidement. Le fait que Deborah Mayer soit désormais la nouvelle présidente de FIA Women in Motorsport est de bon augure pour l’ensemble du mouvement. »

 

Qu’est-ce qui a été une source d’inspiration pour vous personnellement ?

 

« Ma famille et plus particulièrement mon père. Il a toujours voulu être pilote, mais il n’en a pas eu l’occasion. C’est l’une des raisons pour lesquelles il m’a emmenée voir des courses de karting quand j’étais petite, une activité dont je suis progressivement tombée amoureuse. Puis, un jour, j’ai décidé d’essayer. Depuis, j’ai toujours pu compter sur le soutien de mon père, et ensemble, nous avons essayé de réaliser ce rêve : devenir, et me faire devenir pilote pro. C’est vraiment difficile, mais nous y sommes arrivés : avoir le soutien de sa famille aide beaucoup. Ensuite, il y a sans aucun doute de grands pilotes qui m’ont inspiré, en premier lieu Ayrton Senna : évidemment, le rêve d’enfant était de courir en Formule 1. J’ai essayé de comprendre ce que je pouvais faire et quel chemin je devais prendre, puis à ce moment-là, j’ai commencé à travailler dur pour poursuivre mon rêve. »

Photo : Iron Dames

Quel est l’obstacle le plus difficile à surmonter ?

 

« Personnellement, le plus grand obstacle a été le côté financier, comme c’est souvent le cas pour beaucoup de gens. C’est aussi parce qu’en Suisse, il n’y a pas de circuits, donc pour courir et m’entraîner, j’étais obligée de partir à l’étranger. Le fait d’être une femme n’est pas non plus un problème secondaire. Il y a des clichés qu’il faut combattre : il faut savoir communiquer parfaitement, surtout quand on se retrouve à parler à des ingénieurs, il faut comprendre des choses techniques complexes. Il faut vraiment savoir ce que l’on veut et avoir la conviction de ce que l'on veut. Le sport auto un domaine où une femme doit se mettre à l’épreuve deux fois : sur la piste et loin de celle-ci. Mais si vous connaissez le monde dont vous voulez faire partie, vous savez ce que vous avez à affronter, alors mon conseil est de l’affronter. Sinon, vous n’y arriverez jamais. »

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