Les « 20 heures » de Sebring de José María López

Annulé ces deux dernières années en raison de la pandémie, SuperSebring va vivre cette semaine sa deuxième édition. Pour rappel, la particularité de ce meeting est de regrouper en un seul et même week-end les 1000 miles de Sebring – manche d'ouverture du FIA WEC – et les 12 Heures de Sebring, deuxième manche de la saison 2022 de l'IMSA SportsCar Championship. Un régal pour les fans, qui se voient proposer deux courses d'envergure mondiale en l'espace de deux jours.

Fatigant ? Vraisemblablement. Mais qu'en est-il pour les acteurs réquisitionnés sur les deux événements, et notamment les 21 pilotes inscrits dans les deux séries ? Parmi eux, il y a notamment José Maria Lopez, Kamui Kobayashi, Mike Conway ou encore Mike Rockenfeller. Des pilotes qui connaissent le circuit floridien par cœur, heureusement pour eux...

« Dans un premier temps, je vais me concentrer exclusivement sur Toyota et la première course du Championnat du monde d'Endurance », nous a confié José María López, réquisitionné vendredi sur la Toyota GR010 Hybrid n°7 et le lendemain sur la Cadillac DPi-V.R n°48 du Action Express Racing. « Là est ma priorité, car nous avons un titre à conserver. En revanche, dès le drapeau à damier agité (ce vendredi autour de 20 heures, heure française, Ndlr), je penserai à l'IMSA. »

Le fait de ne pas participer aux essais libres et qualificatifs de l'IMSA ne semble pas inquiéter outre-mesure « Pechito », pas plus que le fait de sauter du baquet d'une Hypercar à celui d'une DPi reposant sur un châssis de LMP2. Et tant pis s'il ne roule pas avant le warm up de samedi matin dans la Cadillac qu'il partage avec Kamui Kobayashi et Mike Rockenfeller, chargé des essais libres et des qualifications.

« Je connais bien le tracé, et je suis venu à maintes reprises ici », précise le vainqueur des 24 Heures du Mans 2021. « Et puis en IMSA, ça ne sert à rien de prendre des risques inconsidérés durant la première partie de l'épreuve. L'idée, c'est surtout d'être prêt, avec la monture qui va bien, pour les dernières heures. La course étant longue, j'aurais le temps de m'y faire, d'autant que sauter d'une voiture à une autre ne me pose à aucun souci. Je ne dis pas que ce n'est pas en défi, car il faut à chaque fois reprendre ses marques et ses repères, mais je pilote depuis 30 ans et ai eu la chance de conduire des voitures très différentes les unes des autres et dans différents championnats. »

Il est vrai que passer d'un baquet à un autre pose rarement souci aux pilotes chevronnés. Ce qui peut l'être davantage, c'est lorsque les pneumatiques sont de marque différente. Demandez donc à Nico Hülkenberg et Fernando Alonso ce qu'ils en pensent. Habitués des gommes Pirelli utilisés en F1, ils avaient tous deux été surpris par la longévité des Michelin à leur arrivée en Endurance, n'osant pas taper dedans de peur de les dégrader trop rapidement.

« Les pneus n'ont jamais été un souci ici, tempère Péchito Lopez. La dégradation n'est pas excessive à Sebring. Et puis en WEC comme en IMSA, il s'agit de Michelin. » Partenaire de l'IMSA SportsCar Championship depuis 2019, le géant clermontois est également le manufacturier pneumatique unique de la catégorie Hypercar en Championnat du monde d'Endurance. Confidentielles en FIA WEC (avec des innovations technologiques couvertes par le secret industriel et qui ne sont pas disponible à la vente), les gommes françaises ne le sont toutefois pas en IMSA. Mais leur philosophie est globalement la même.

D'ailleurs, il n'y a pas que López et consorts qui vont vivre un marathon cette semaine. Courses support comprises, Michelin équipe à Sebring un total de 163 voitures et a dû dépêcher sur place pas moins de 15 000 pneus !