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Entretien avec Jean-Luc Beaubelique, Christophe Bourret et Mauro Ricci, part 1...

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19 déc. 2018 • 15:00
par
lm@endurance-info.com
Ils sont trois, ils sont amis, ils ont toujours la pêche et ils font avancer la France chaque jour, chacun dans leur domaine professionnel respectif. Si vous voulez les trouver sur un circuit, il faut aller voir du côté de l'équipe AKKA-ASP de Jérôme Policand.Nous sommes allés à la rencontre de trois "pilotes confirmés qui ont un métier la semaine" (plutôt que de dire amateurs ou gentlemen). Mauro Ricci, Christophe Bourret et Jean-Luc Beaubelique étaient à Abu Dhabi le week-end dernier sur une Mercedes-AMG GT3/AKKA-ASP Team en compagnie de Benjamin Ricci. Le quatuor de la #84 est repartie avec la 3e place de la classe GT3-Am. Le reste de l'année, les trois sont des habitués des championnats SRO.Souvent critiqués, les 'gentlemen drivers', qu'on appelle vulgairement 'amateurs' sont l'essence même du sport automobile du XXe siècle. Sans eux, on met la clé sous la porte. Deux des trois ont un profil identique avec d'abord la Porsche Cup puis le GT3. Le seul qui n'a pas choisi la même voie est Christophe Bourret qui a d'abord fait du GTE avant de passer en GT3, soit le chemin inverse de beaucoup de pilotes. Nous avons voulu en savoir un peu plus sur ce qui les motivent de poursuivre en sport auto. De quoi passer un très bon moment autour d'une table sachant que si l'heure du briefing n'était pas arrivée, nous serions encore en train de refaire le monde du sport automobile. Première partie de l'entretien...Vous trouvez encore votre place en sport auto ?Jean-Luc Beaubelique : "La dérive de la Blancpain GT Series est partie vers une solution trop axée sur les pilotes professionnels et nous n'avions pu notre place. Le rôle des Am a été minimisé. Depuis la réintroduction de deux Bronze en Pro-Am, la situation est redevenue plus normale. Toutefois, cela reste très dur de trouver sa place en tant que Am."Christophe Bourret : "Lors des dix dernières années, de très bons championnats où les Am avaient leur place ont disparu au profit de séries plus coûteuses, plus professionnelles et plus exigeantes. C'était le cas du VdeV qui était sérieux, mais on ne se prenait pas au sérieux. Seule la course était sérieuse. J'ai aussi en mémoire les premières 24 Heures de Dubaï. Maintenant, des Am comme nous ne peuvent plus gagner la course. "J'ai testé la Blancpain GT Series Sprint pendant deux ans. Le championnat est très exigeant, très bon en termes de progression de pilotage. Le plaisir des Am qui veulent se retrouver et se tirer la bourre est moins présent. Le FFSA GT a redonné ses lettres de noblesse à la participation d'un Am. C'est devenu compliqué de savoir ce que l'on peut faire comme série." Mauro Ricci : "Je pense qu'il n'y a plus de championnat pour les Am. Le Pro-Am permet de financer le Pro, mais la réussite du Pro-Am est de mettre le Pro devant en oubliant l'objectif de départ, c'est à dire comment l'équilibre doit se faire. Tout cela est aussi exacerbé par un environnement économique un peu plus faste. Il y a beaucoup de communication, donc on veut une auto qui va vite, qui soit devant, et cela passe par des pilotes Pro. Aujourd'hui, le GT3 est le GT1 d'il y a quelques années. Le GT4 a tout son avenir, mais c'est une roue qui tourne. Tout dépend de comment on est positionné dans ce cycle. J'ai eu la chance, comme Jean-Luc, de disputer un championnat comme le GT Open où de bons Am arrivaient à rivaliser contre des équipages Pro-Am car il y avait des Am sans expérience avec un Pro. On a eu de la chance de vivre ce cycle. Il faut rester lucide et faire attention à ce que le prestige qu'on attend n'amène pas trop loin le côté professionnel."Les 24 Heures du Mans vous tentent ?Christophe Bourret : "Avant Le Mans, c'était une vraie aventure avec un Pro et deux Am. C'était une aventure faisable. Maintenant, il y a un Am, un Silver voire un petit Gold et un Platinum. Du coup, le Am fait le minimum alors que l'objectif initial était de faire 8 ou 9heures dans l'auto, d'avoir de vrais souvenirs. N'oublions pas que c'est le Am qui finance. On a bien vu un Am gagner sa catégorie aux 24 Heures de Spa en ne roulant que 40 minutes."Mauro Ricci : "Avec Jean-Luc, nous avons disputé une course d'ouverture des 24 Heures du Mans en Porsche Cup. Selon moi, le circuit n'est pas intéressant en GT, beaucoup moins que Spa. En revanche, c'est plus mythique. Le Mans est un tracé pour les protos, Spa pour les GT. Il faut être initié pour comprendre cela." Christophe Bourret : "Le vrai circuit en GT est Spa. Le Mans, on est fatigué par toute la pression autour. Spa, on est explosé de fatigue tellement on a tout donné durant la course." A suivre...

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