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Toyota poursuit en FIA WEC dès 2020/2021, plus de précisions...

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WEC
14 juin. 2019 • 14:36
par
laurentchauveau

C'est Shigeki Tomoyama lui-même, le patron de Toyota Gazoo Racing, qui a clamé la bonne nouvelle dans l'hospitality Toyota, donnant même la primauté à cette information plutôt qu'à la course à venir : Toyota va poursuivre son engagement en FIA WEC dès la saison 2020/2021 en accompagnant donc Aston Martin dans la nouvelle catégorie dont le nom doit encore être dévoilé. En projetant longuement des images de la saga Ferrari, puis de la saga Porsche et enfin celle d'Audi, Toyota a cherché à faire passer le message suivant : "Nous voulons nous aussi nous inscrire dans cette légende mancelle. Nous devons rester humbles, nous n'avons qu'un seul succès derrière nous aujourd'hui mais nous voulons à notre tour bâtir notre légende".

Et cela se fera donc sur la base d'un tout nouveau prototype inspiré par les lignes de la GR Supersport dévoilée récemment. Pascal Vasselon est revenu pour nous sur la genèse de ce nouveau proto.

"Le nouveau règlement offre deux possibilités aux constructeurs. Soit développer une voiture homologuée pour la route, soit partir sur la base d'un prototype. Nous avons choisi ce second chemin. Les deux voitures sont actuellement en co-développement dans nos bureaux d'étude, mais la priorité est mise sur le prototype qui roulera vers le milieu de l’année prochaine (quelques semaines avant la première course de saison 2020/2021 en clair, NDLR). Il nous est impossible d'être plus précis pour le moment car les plannings sont tendus. De toute façon, les premiers brouillons de règlement dont nous disposions ne laissaient la place qu'à la voie du prototype donc, très logiquement, nous avons avancé dans cette direction."

Ou en êtes-vous du développement de cette voiture, le timing semble vraiment court désormais ?

"Il l'est ! Nous sommes clairement en retard par rapport à nos plannings de développement habituels. Mais comme vous le savez, il a fallu beaucoup de temps pour mettre le règlement en place. C'est désormais le cas, mais nous courrons après le temps. Nous connaissons l'échéance, celle de la première course de la saison 2020/2021 et ce sera très juste !"

Peut-on en savoir un peu plus sur la motorisation qui sera retenue ?

"Non. C'est encore un peu trop tôt. C'est un sujet sur lequel nous travaillons encore très activement."

Croyez-vous qu'il soit réellement possible de contenir les coûts de la discipline comme cela est attendu avec ce nouveau règlement ?

"Tous les facteurs clés de la performance sont très encadrés. Puissance moteur, l'aérodynamique, la masse, tout a été fait pour que l'on puisse être performant sans trop dépenser. Donc oui, ce but peut être atteint. La performance a été légèrement mise de côté même si ce seront toujours des voitures très rapides, dans le but de réduire les coûts."

A ce jour, disposez-vous d'un règlement complet et bouclé ? A quel point l'est-il ? 90% ?

"Je dirai 95%. Suffisamment pour nous permettre d'avancer dans nos travaux."

Quels sont ces points qui vous manquent ?

"Il reste des détails à clarifier sur la mise en action du système hybride par exemple. Quelques points rébarbatifs pour vous sont également à préciser tels que les dimensions de certains gabarits du cockpit, visibilité, espace passager, par exemple."

Mais cela semble être des données d'entrée pour dessiner la coque de l'auto. N'est-ce pas un problème pour vous ?

"Oui mais nous savons à peu près quelle cible nous devons viser donc ce n'est pas majeur."

Pensez-vous qu'il sera facile d’équilibrer les performances entre Hybrides et non-hybrides ?

"C'est l'un des challenges. La BOP sera complexe à mettre en place, mais il reste encore un peu de temps pour la mettre au point."

Pensez-vous qu'il fallait absolument en passer par une BOP ?

"Le but étant de réduire les budgets, la BOP est un bon moyen de le faire. C'est un process mature désormais, il est assez facile d'ajuster les performances avec une BOP même lorsqu'il s'agit de voitures neuves encore inconnues du législateur"

Nous savons que vous serez opposé à Aston Martin désormais. Pensez-vous que ce nouveau règlement saura être attractif pour de nouveaux constructeurs ?

Ce règlement me parait bien, il est prometteur. Nous aurons de nouveau un constructeur en face de nous. Le texte est là, il existe. Il n'est plus temps désormais de tenter d'influencer le législateur. Deux constructeurs ont accepté ce règlement et sont engagés donc c'est trop tard pour cela. Je pense qu'il peut attirer du monde effectivement."

Et les privés, ils auront leur place comme promis ?

"Pour la première fois, je pense que oui et avec un budget raisonnable pour eux. Et je pense que certains l'ont effectivement compris. "

Passer par un manufacturier de pneus unique était indispensable ?

"De toute façon, nous sommes déjà dans une situation de monopole aujourd'hui. Je ne vois personne, dans un futur proche, qui aurait pu s'engager contre Michelin. Mais je pense que c'est une bonne chose car une guerre des pneus fait très vite exploser les budgets. Il faut sans cesse s'adapter à de nouvelles gommes, donc faire des essais pour cela, sortir de nouvelles pièces, cela fait exploser les coûts et il aurait fallu réviser la BOP sans cesse. C'est une bonne décision je pense."

Vous disiez que les deux voitures sont en codéveloppement, cela signifie-t-il qu'elles disposeront de la même monocoque ?

"Non, pas tout à fait. Les contraintes d'une voiture de route et une voiture de course ne sont pas les mêmes, notamment dues au règlement. Il y aura des similitudes, c'est évident, mais ça ne sera pas la même exactement. Il y aura également des synergies entre les deux voitures, des pièces communes (le groupe motopropulseur de la GR Supersport de route était annoncé comme utilisant le V6 de la TS050, NDLR). Mais les monocoques seront différentes."

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