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Stéphane Lémeret teste la BMW M8 Competition Gran Coupé

Essai
2 sep. 2020 • 8:05
par
lm@endurance-info.com

Vous désirez vous rendre sur un circuit avec une voiture qui « envoie » en emmenant confortablement trois passagers ? La M8 Competition Gran Coupé apparaît dans la liste des prétendantes. Nous l’avons testée pour voir ce que vaut vraiment cette grande GT quatre portes.

Dans cette liste des prétendantes, nous aurions pu insérer la BMW M5, dont la réputation n’est plus à faire, ou une concurrente directe comme l’Audi RS7 Sportback. En performances pures, pour le 0 à 100 km/h notamment, la M8 Competition Gran Coupé fait mieux que les deux divas citées plus haut : il ne lui faut que 3,2 secondes pour accomplir cet exercice contre 3,6 secondes pour une RS7 Sportback et 3,3 secondes pour la M5 Competition. Bon, on vous voit venir : les vraies performances d’une sportive ne se mesurent pas uniquement de 0 à 100 km/h mais sur un tour de circuit. Nous allons donc vous dévoiler notre verdict mais après l’avoir emmenée sur route uniquement (avec, en bonus, quelques commentaires liés au comportement de la M8 Competition Cabriolet sur Spa-Francorchamps).

Longue et lourde de prime abord

La M8 Gran Coupé succède à la M6 Gran Coupé. BMW affirme que la Série 8 a été développée autour de la M8 GTE. La carrière de cette M8 en compétition n’aura pas été très longue puisque la future M4 risque de lui succéder en 2022 ou 2023 selon les futures décisions prises en ce qui concerne les championnats GT3 et GTE. Bref, ceci n’est pas le débat. Mais voilà où je veux en venir : la base de la M8 est lourde, tout juste sous les 2 tonnes. Avec ses 5.098 mm de long (4.867 mm pour le coupé deux portes), la M8 Gran Coupé ajoute encore 95 kg sur la balance (2.055 kg). Heureusement, cela profite amplement aux passagers arrière : ils seront incroyablement bien installés. Au centre, une cinquième ceinture de sécurité est présente mais le passager arrière central devra composer avec l’énorme tunnel de transmission entre ses jambes. Autrement dit, la cinquième place – qui n’en est pas vraiment une – servira de solution de secours. Maintenant qu’on a différencié M8 et M8 Gran Coupé, on peut s’attaquer à ce qui nous intéresse vraiment : les sensations ressenties derrière le volant. 

L’ingé est au volant

Sur les nouveaux modèles « M », vous connaissez déjà les boutons rouges M1 et M2. Mais sur la M8, les possibilités de personnalisation de ces touches sont (trop ?) nombreuses ! On se croirait à bord d’une voiture de course. Jugez plutôt : cartographie moteur Efficient, Sport ou Sport + ; suspensions Comfort, Sport ou Sport + ; direction Comfort ou Sport ; freins Comfort ou Sport (nouveauté !) ; sans oublier le Drivelogic de la boîte de vitesses automatique à 8 rapports paramétrable sur trois modes ainsi que les différents réglages de transmission M xDrive (4WD, 4WD Sport, 2WD, on y reviendra). 

En résumé, à bord de la M8, qu’elle soit Gran Coupé ou non, le pilote joue les ingénieurs ! Et sous le capot, qu’est-ce qu’on a ? Le V8 bi-turbo le plus puissant de chez BMW : un 4,4 litres de 625 chevaux !

Sans en faire trop… 

Nous avons encore oublié de vous mentionner un paramètre : les échappements ouverts ou non. Un V8, surtout sur une sportive, encore plus si elle est badgée « M », doit donner le frisson. Dans le cas de la M8 Competition Gran Coupé, dès le démarrage à froid, c’est prometteur, voire même effrayant. Mais après quelques secondes de « chauffe », on a presque l’impression d’être à bord d’une « simple » Série 8 Gran Coupé. Heureusement, le bouton situé sur la console centrale permettant d’ouvrir les échappements corrige le tir, toujours avec élégance car la M8 Competition Gran Coupé n’en fait jamais trop.

Pour son comportement routier, c’est un peu pareil. Sa transmission M xDrive à quatre roues motrices vous assure une sérénité à toute épreuve. Le mode MDM Sport permet de faire quelque peu dériver le train arrière mais toujours en assurant une efficacité incroyable. C’est son truc, à la M8 Gran Coupé, l’efficacité ! Son châssis corrigera presque toutes vos erreurs. Au pire, le poids de son V8 vous entraînera en léger sous-virage. C’est également ce que nous avions ressenti sur circuit, à Spa-Francorchamps, à bord du Cabriolet M8 Competition. Elle semble même trop sage en raison de sa sonorité feutrée et pas assez expressive. On est loin de la brutalité d’une Mercedes-AMG.

Pourtant, qu’est-ce que c’est efficace (on vous rappelle les 3,2 secondes de 0 à 100 km/h ?) ! On atteint les 250 km/h en un éclair (305 km/h avec le pack Experience M). Mais les sièges et l’amortissement sont tellement confortables que nous n’avons pas l’impression d’être à bord d’une sportive. Et cela nuit certainement aux sensations. 

Une botte secrète 

Heureusement, il y a le mode magique, celui qui renvoie directement au monde « Motorsport » : le mode propulsion. Toutes assistances déconnectées il est à réserver aux pilotes d’expérience car croyez-moi, avec 750 Nm dès 1.800 tr/min et 625 chevaux aux roues arrière, un simple filet de gaz suffit pour la mettre à l’équerre, malgré ses 2.055 kg et ses mètres mètres de long. Du pur bonheur pour qui saura maîtriser l’engin. Celui-là appréciera également la direction ultra-directe et, pour le circuit, les freins carbone-céramique disponibles en option (8.900€). 

Une chose est sûre : si vous avez minimum 170.700€ à débourser, la M8 Competition Gran Coupé vous emmènera au circuit dans un confort remarquable. Et une fois sur celui-ci, vous risquez d’aligner des chronos avec une grande facilité. Le mode deux roues motrices vous fera toutefois transpirer, ceci justifiant bien la présence du fameux sur le coffre !

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