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Richard Dean (United Autosports) inquiet pour l'avenir des jeunes en LMP2

WEC
7 nov. 2019 • 21:22
par
lm@endurance-info.com

De trois, le nombre de constructeurs LMP1 est passé à un, suite au départ conjugué d’Audi et Porsche. Seul Toyota reste fidèle au poste, ce qui limite les perspectives d’avenir des jeunes pilotes. Depuis 2012 et les débuts du WEC, les pilotes LMP2 qui ont rejoint un programme LMP1 à plein temps chez un constructeur roulant en hybride se comptent sur les doigts d'une main. Thomas Laurent pourrait être le premier s’il parvient à décrocher un poste de pilote Toyota à plein temps dans la nouvelle catégorie Hypercar. (In English)

Richard Dean, co-propriétaire de United Autosports, s’est montré inquiet sur l’avenir. « Honnêtement, je pense que, à moins que la catégorie reine ne séduise les constructeurs, cela aura un effet sur les catégories LMP2 et LMP3 », a  déclaré Richard Dean à Sportscar365. « Un  pilote ambitieux et motivé par sa carrière qui veut se retrouver dans une équipe d’usine va aller où ? Il est crucial pour nous tous que la catégorie reine fonctionne. » 

Phih Hanson, jeune pilote de 20 ans qui roule chez United Autosports, a un avenir bouché devant lui, ce que confirme Richard Dean : « Vous pouvez prendre quelqu’un comme Phil, qui est encore nouveau en compétition. Il n’a que 20 ans et il est ambitieux. Il veut terminer dans la catégorie reine. Je ne vois aucune opportunité dans la catégorie reine. L’Hypercar a besoin de rassembler ses efforts pour offrir quelque chose à quelqu’un comme cet espoir. Pour moi, l’incertitude permanente, le manque de clarté et le manque de constructeurs annoncés vont commencer à nuire au LMP2. Si  vous êtes jeune pilote, vous devez emprunter quelques itinéraires  pour atteindre le sommet de l’échelle de votre choix. Si c’est la Formule 1, c’est l’itinéraire monoplace. Si ce sont les voitures de sport, l’objectif est d’être payé  en tant que pilote d’usine. Si ce sont les prototypes, cela se termine en quelque sorte sur le LMP2. » 

La catégorie LMP2 est actuellement aussi bouchée dans le championnat IMSA même si le nombre d’autos s’annonce en hausse l’année prochaine.

« Ce qui est crucial ici dans le paddock et pour tout jeune pilote qui cherche un moyen de devenir pilote d’usine  au volant d’un prototype, il doit voir où se situe le bout », a précisé Richard Dean. Jusqu’en 2022, il n’y en a pas vraiment, ni en IMSA, ni en Hypercar, ou bien alors ils décident que la catégorie Hypercar était une mauvaise idée depuis le début et proposent quelque chose de mieux. Cela va commencer à avoir un  effet sur les jeunes pilotes lorsque le LMP2 sera le summum et que ce sont des teams comme les nôtres et les autres. »

Un autre problème a tendance à plomber les jeunes pilotes qui brillent en LMP2. Les débouchés pour passer à l'échelon supérieur étant peu nombreux, poursuivre l'aventure en LMP2 pourrait faire partie des plans. Seule ombre au tableau, un jeune classé 'Silver' qui brille se voit passer 'Gold' la saison suivante, ce qui complique la donne. Où sont les Gary Hirsch, Andrea Pizzitola et Léo Roussel ? Autant de champions ELMS qui sont en galère après être passé 'Gold'. Que va-t-il en être de Job van Uitert en 2020 ? Même si dans ce cas, le Néerlandais n'est pas champion. Les van Uitert et Hanson auraient mérité de tester une LMP1 lors du Rookie Test de Bahrain. Les deux sont pourtant passés par la filière Endurance avec le LMP3 puis le LMP2. Après une belle saison 2018 chez Racing Engineering, Paul Petit n'a pas pu rempiler cette année, le Limougeaud trouvant refuge en GT3.

Le sport automobile a la particularité d'être le seul sport où on vous pénalise si vous décrochez un bon résultat en fin de saison. L'éternel débat Silver vs Gold.

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