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Les 24 Heures du Mans vues par... Jean-Pascal Laurent

3 juin. 2019 • 12:00
par
lm@endurance-info.com
Mon plus beau souvenir des 24 Heures du Mans reste et restera celui de 2017. Vivre cette course de l'intérieur est déjà un grand privilège mais lorsque votre fils en plus y participe pour sa toute première fois, nous frôlons le rêve. 
 
Pour des parents, vous êtes partagés entre la joie, la fierté, le bonheur, l’excitation, le stress et la peur. Cette dernière vient très rapidement au fur et à mesure de nos déplacements sur le circuit. Certains passages comme les S Porsche sont terrifiants de vitesse en sport prototype, mais cela reste son métier et nous l'acceptons. Ça c'est le côté négatif de la chose... mais les parents restent des parents.
 
Les heures passent, nous nous transformons en fans et rentrons complètement dans « The Race ». Toutes les 45 minutes nous surveillons les arrêts au stand, nous scrutons la tête des mécaniciens, des ingénieurs pour nous rassurer sur le bon fonctionnement de la belle et de ses pilotes. Puis le jour se lève, on se dit que le plus dur est fait et boum, les aléas de cette éprouvante course s invitent ou reviennent. Fiabilité, erreurs humaines, crevaison, full course yellow, drive through.
 
Malgré la fatigue vous tenez bon, les yeux piquent mais la caféine est votre meilleure amie du moment. Puis survient le coup de théâtre de la course, la voiture de tête s'arrête puis repart au ralenti. Là on se dit panne d'essence il rentre doucement. Mais non, il s arrête de nouveau un long moment, le pilote finit par descendre de sa machine. A ce moment là nous comprenons tous une chose... nous sommes en tête des 24 Heures du Mans et comme un bonheur n'arrive jamais seul, c est notre fils qui est au volant. Ses premières 24 Heures du Mans et en tête avec une LMP2. La joie puis les pleurs s’enchaînent avant de reprendre nos esprits. Le petit chasseur est devenu le chassé. Et pas par n’importe qui.  Est il possible d'espérer, de rêver ? Si le chasseur n'a pas d'ennui c'est mission impossible sauf un imprévu du style fiabilité. Malheureusement (ou heureusement) la Porsche fera la jonction à 1 heure de la fin. 
 
Au terme de ces 24 Heures du Mans, la #38 prend la deuxième place au général et la première de sa catégorie LMP2. Cela reste encore à ce jour un exploit pour la course, la catégorie, l’équipe et bien sûr pour ce jeune Français de 19 ans. 
 
Même si cela a été une course très stressante pour nous parents, c'est une fierté et un bonheur de voir monter son fils sur ce podium si dur à décrocher. Les premières 24 Heures sont, paraît-il, les plus dures. Alors ça, c'est fait...
 
Vivement les prochaines...

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