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L'anecdote du jour : Quand Henri Pescarolo nous laisse les clés de son atelier...

Endurance Info
24 Heures du Mans
16 aoû. 2021 • 9:15
par
lm@endurance-info.com
En août 2019, Endurance-Info vous livrait chaque jour une anecdote personnelle. Jusqu'à la fin de semaine, nous allons vous conter quelques anecdotes ayant un rapport avec les 24H du Mans. Pour celles et ceux qui n'auraient pas lu l'anecdote du bureau de Henri Pescarolo, on vous la remet en ligne. Demain, on vous parlera de quelque chose qui n'arrive qu'une fois dans une vie, du moins on l'espère...

Rien que titrer Henri Pescarolo fait monter le nombre de visites. On l'a vite compris dès 2006 avec le lancement d'Endurance-Info. Nous gardons d'ailleurs une certaine fierté d'avoir eu la chance de fêter les 10 ans de EI chez Henri et Madie. Quelque chose que nous sommes pas prêts d'oublier. La musique française a Johnny Hallyday, l'Endurance a Henri Pescarolo.

 

 

Si Le Mans a offert quatre victoires à Henri le pilote, elle n'a laissé que des podiums à Henri le patron d'équipe. L'anecdote du jour nous ramène en 2013, plus exactement le mardi 11 juin. Cette année-là, Pescarolo Sport n'a pas de voiture aux 24 Heures du Mans, Henri est en plein doute sur son avenir. Stop ou encore ? Tout est à l'arrêt et le quadruple vainqueur des 24 Heures du Mans n'a pas envie de venir au Mans. On décide tout de même de lui passer un coup de fil pour prendre des nouvelles et voir s'il veut bien nous recevoir, ce qui tombe plutôt bien car il a des obligations au Mans ce mardi 11 juin. Rendez-vous est donc pris chez Pescarolo Sport au Technoparc du circuit des 24 Heures du Mans à 15 heures. Je me rends sur place avec mon inséparable Eric Gilbert pour les photos. On arrive sur place et personne au rendez-vous. Une chaîne tendue à l'entrée ne nous permet pas d'aller plus loin.

 

On attend quelques minutes et le téléphone sonne. Henri appelle pour s'excuser qu'il aura un peu de retard. Quinze minutes plus tard, le coupé Renault Laguna arrive. Henri commence par s'excuser une nouvelle fois avant de nous faire rentrer dans les locaux entièrement déserts.

 

La première chose qu'il nous dit est qu'il a un rendez-vous urgent à Mulsanne et se voit contraint de nous laisser. Eric et moi proposons donc de l'attendre à l'extérieur. 'Pas question' nous répond Henri. 'Je vous laisse les clés et l'atelier est à vous. Faites ce que vous voulez, allez vous servir un café à la machine et vous pouvez m'attendre dans mon bureau.' Cet accueil nous flatte mais nous gêne en même temps. Henri quitte les lieux et nous sommes deux chez Pescarolo Sport. Là, on se dit : 'merde, ce n'est quand même pas rien'. Vous avez beau voyager toute l'année, faire des interviews de tout le paddock mais vous retrouver chez Pescarolo Sport avec les clés de l'atelier, ça fait quelque chose. Des prototypes sont là dans l'attente de mécanos. On se sert un café, on attend Henri dans son bureau. On regarde (sans toucher) les affiches, les bibelots, les livres dans la bibliothèque. Croyez-moi, on ose à peine bouger un pied tant l'endroit est chargé d'histoire.

On attendait tranquillement, assis face au bureau, quand un gars arrive : 'Bonjour, Henri est là ?' Nous : 'Non, il revient dans une heure. Il nous a laissé les clés.' Le gars nous regarde de travers en nous prenant pour des fous. Oui oui Henri nous a bien laissé les clés. Il tourne les talons, un brin désabusé. Henri fait bien son retour une heure plus tard avec un 'ça va les garçons ?' Eric avait eu le temps de mitrailler les autos présentes dans l'atelier. Henri nous avait dit : 'faites comme chez vous!'. On a bien fait comme chez nous mais en prenant tout le soin nécessaire.

 

 

On fait l'interview à son bureau, on parle de la poursuite de Pescarolo Sport, son moral, ses craintes, les budgets qui explosent, le retour d'Alpine en Endurance, les promesses non tenues. Le début de l'entretien est dur : "Comme tu le sais très bien, j’avais décidé de ne pas répondre à la presse car j’étais dans une phase assez dépressive. J’étais rentré dans ma coquille. J’en sors un petit peu et c’est plutôt bon signe. Je me donne jusqu’en septembre pour disparaître complètement du paysage sportif ou pas." En 2013, on fête le 90e anniversaire des 24 Heures du Mans et Henri a répondu favorablement à l'invitation de Pierre Fillon, président de l'ACO, pour participer d'une façon ou d'une autre à l'épreuve

 

Je prends des notes mais une fois n'est pas coutume, j'enregistre la conversation avec mon téléphone, chose très rare. Je ne compte plus les interviews réalisées depuis 2005 et je pense avoir moins de 10 interviews enregistrées. L'entretien dure deux heures. On prend congé de Henri en le remerciant chaleureusement surtout qu'il avait décidé de ne pas parler à la presse. J'écris l'article, je le mets en ligne et le lendemain matin, appel d'Henri : 'tu peux ôter la dernière photo ?' La photo montrait une voiture en développement qui ne devait pas forcément être montrée au public. On avait aussi trouver cela étrange mais Henri nous avait dit :'faites comme chez vous'. J'ai bien entendu ôté de suite la photo compromettante.

 

Des anecdotes avec Henri et Eric, on pourrait vous en écrire un chapitre. L'année précédente, nous allons déjeuner chez Jeannine 'Aux Portes du Circuit' et on tombe sur Henri. On discute, on boit un verre. Le soir, direction Les Relais d'Alsace dans les Hunaudières pour diner et on tombe encore sur... Henri. Le lendemain midi, Eric et moi allons dans un restaurant dans la zone de Family Village. Je vous le donne en mille, qui est là ? Henri. On en rigole, on discute et chacun reprend sa route. Le lendemain midi, on retourne chez Jeannine et Henri arrive. Là, il nous taper la main sur l'épaule en nous lançant 'on se retrouve où pour diner ce soir les garçons ?' Du Henri dans le texte...

 

 

 

 

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